Appel à la mobilisation générale dans l’Education Nationale
Coordination des professeurs de philosophie de l’Académie de Lille

Les conditions d’organisation du bac 2021, en particulier en philosophie et en lettres, sont catastrophiques. L’impréparation de cette session est désormais patente : les dysfonctionnements se multiplient, mettant en danger la nature de l’épreuve et ses principes élémentaires, comme l’équité de l’évaluation pour les élèves. Ce bac est dégradé, dans tous les sens du terme, du fait de notre hiérarchie qui applique brutalement des réformes qui - si elles ont été préméditées politiquement - n’ont pas été anticipées dans leur mise en pratique. En effet, c’est la réforme du bac et celle du lycée qui nous conduisent dans cette situation qui pourrait être risible si elles n’avaient pas des conséquences pour nos élèves et si elles n’engendraient pas aujourd’hui une forme aiguë de violence et donc de souffrance au travail pour les personnels (des enseignants correcteurs et correctrices aux personnels de la Division des Examens et Concours du Rectorat). Nous exprimons notre solidarité aux personnels des services du rectorat présurés à l’extrême dans la période et dont les conditions de travail sont donc infernales dans la période et leur rappelons qu’ils et elles bénéficient des mêmes droits, dont celui de se mettre en grève. Mais si nous acceptons aujourd’hui ces graves dérives, si nous ne résistons pas avec force pour que cela cesse, le bac 2021 sera le modèle de tous les bacs futurs. Nous nous mobilisons aujourd’hui pour que le bac reprenne son statut de diplôme national pour les élèves, un diplôme de qualité obtenu dans un service public de qualité et donc égalitaire.

En conséquence, les professeurs de philosophie réunis en Assemblée générale le 23 juin ont voté à l’unanimité la grève reconductible des corrections à partir du 29 juin, date limite pour rentrer dans le logiciel Santorin les notes attribuées aux candidats et candidates.

Nous appelons tous les collègues professeurs de philosophie, à rejoindre le mouvement dès à présent et à se prononcer massivement pour la grève.

Nous appelons plus généralement l’ensemble des enseignants, dont nos collègues de lettres particulièrement mal traités cette année, à se mobiliser également. Mais cela concerne l’ensemble du corps enseignant, pour les raisons évoquées, mais aussi les personnels administratifs, que nous appelons également à se mobiliser.

Nous appelons à un rassemblement devant le rectorat le 29 juin à partir de 16h30
Ce sera l’occasion pour tous les personnels d’exprimer leur indignation relativement à la façon dont le ministère traite élèves et personnels désormais.

Nos revendications restent les mêmes :

– Le refus de passer par le logiciel Santorin et plus généralement par une numérisation des copies. Le Ministère de l’Education devrait d’ailleurs consulter celui de la Transition écologique, qui devrait lui expliquer le coup écologique aberrant du passage à la numérisation des copies

– Nous exigeons a minima deux jours complets de correction supplémentaires pour faire correctement notre travail (soit une saisie des notes le vendredi 2 juillet).

– Nous persistons à demander une réunion d’harmonisation en présentiel le 28 juin, faute de quoi nous appelons à ne pas y participer. Nous ne voulons plus participer à cette mascarade en faisant comme si de rien n’était.

– Nous demandons l’abandon définitif de la réforme du bac qui montre bien ce qu’elle est aujourd’hui : une machine à sélectionner les élèves des milieux privilégiés et à dégrader la qualité de l’enseignement dû à nos élèves.