Des collègues nous signalent que dans un certain nombre de collèges les chefs d’établissements tentent actuellement de mettre en place l’accompagnement éducatif , dont la généralisation est prévue à la rentrée 2008*, sans qu’aucun bilan n’ait été fait à ce jour.

Dès l’annonce de la mise en place de ce dispositif dans les collèges ZEP, la section académique en condamnait plusieurs aspects :

la démagogie : on fait croire aux familles que la solution à l’échec scolaire réside dans la multiplication des heures de soutien, alors que dans le même temps les effectifs par classe augmentent, que le travail en groupe allégés diminue, ainsi que les heures d’enseignements.
Le cynisme : sous couvert d’aides aux devoirs, d’activités artistiques, sportives ou culturelles, ce sont les enseignements disciplinaires (ainsi que l’UNSS), que le Ministre veut remettre en cause, lui qui ne manque pas une occasion de dénoncer des horaires-élèves prétendûment trop lourd en France.

L’hypocrisie : l’accompagnement éducatif repose en théorie sur le volontariat, aussi bien des élèves que des professeurs ; or la mise en oeuvre de ces heures après les cours obligatoires ne sera pas possible dans bon nombre d’établissement ruraux où les élèves sont transportés en car. D’autres inégalités sont liées à l’existence ou non d’infrastructures ou de matériels. Plus grave encore, l’ « accompagnement »peut être tranféré à des intervenants extérieurs (collectivités, associations diverses), ce qui montre bien que la finalité de ce dispositif est d’externaliser un certain nombre de missions dévolues jusque ici au service public d’Education.
Enfin, si le dispositif a pu être officiellement mis en place dès cette année en ZEP, c’est bien parce qu’il a recouvert des dispositifs préexistants.

Depuis septembre, plusieurs éléments ont conforté cette analyse :
Le rapport Pochard préconise -entre autre- une réduction des horaires d’enseignement, et un allongement du temps de présence des enseignants dans les établissements.
La circulaire de rentrée encourage le transfert de la pratique des arts et des langues vivantes à l’accompagnement.
L’accompagnement éducatif a d’ores-et-déjà causé la perte de 3500 postes pour la rentrée 2008, alors que -selon nos informations-, des collègues de l’académie qui s’étaient engagés dans le dispositif pour 2007-2008 n’ont pas pu percevoir le paiement de toutes les heures effectuées ... L’enveloppe s’étant révélée plus petite que prévue !
Dans notre académie, où de plus en plus de collègues voient leur poste supprimés, subissent des compléments de service, ce qui entraîne une dégradation sans précédent des conditions de travail, il apparaît pour le moins provocateur de nous demander d’assurer toujours plus d’heures supplémentaires !

Le Snes réaffirme que le soutien scolaire est l’affaire des enseignants, mais qu’il doit se faire dans le cadre de leur service et sur le temps scolaire.
Il y a actuellement 2 h en 6e pour aider les élèves et les accompagner dans leur travail personnel. Ces 2 h d’ATP sont inscrites dans le service des enseignants et utilisées sous des formes diverses par les équipes pédagogiques en fonction des besoins des élèves (études dirigées, aide méthodologique, aide individualisée en petits groupes…). Le SNES estime prioritaire de créer des emplois pour développer l’ATP à tous les niveaux du collège.

BO N°28 du 29 juillet 2007 (http://www.education.gouv.fr/bo/2007/28/MENE0701447C.htm)

Circulaire de rentrée 2008 ; encart au BO N°15 du 10 avril 2008.