Un comité technique paritaire qui s’annonçait sous le signe de la résignation optimiste du coté de l’administration et de la colère du coté des représentants du personnel.
L’Inspecteur d’Académie a rappelé la nouvelle baisse de plus de 3000 élèves prévue pour la rentrée 2004 dans les collèges du Nord, ce qui va conduire à 213 retraits d’emplois en collège soit 2/3 des établissements touchés dont 114 mesures de carte scolaire qui touchent 74 collèges dont 33 en REP ou zone violence. Mais face à une baisse de 3.57% des effectifs, le retrait de 3.26% des moyens permettra d’améliorer le taux d’encadrement !
Quant aux Segpa, il ne reste plus que 2 formations qualifiantes dans le département. Cette fermeture des FQ entraîne le retrait de 703 heures poste, soit à peu près 39 postes (instituteurs spécialisés et PLP).
A titre transitoire, les 53 3e d’insertion sont reconduites pour l’an prochain. Les 3e à projet professionnel sont reconduites pour l’an prochain et un certain nombre de 3es à projet technologique vont s’ouvrir à la rentrée.
Les représentants du personnel se sont élevés contre la gestion comptable, dans un département comme le nôtre qui cumule les retards scolaires, le fort taux d’orientation en LP et la fragilité du tissu économique. Nous avons à nouveau dénoncé la suppression des Étudiants surveillants, le risque de filiarisation des 3e à projet professionnel, les difficultés criantes en matière de remplacement, la précarisation de l’école par l’utilisation de plus en plus grande de vacataires qui se substituent eux-mêmes aux contractuels, la baisse du nombre des groupes de science qui vont devenir groupe classe, les fermetures de postes en langues vivantes ou anciennes qui vont considérablement appauvrir la diversité de l’offre d’éducation, le fait que les IDD dont aucun bilan n’a été fait jusqu’à maintenant, vont juste servir de variable d’ajustement des services (quand il reste des heures à ventiler !) et surtout l’inflation violente des compléments de service donnés. Plus de 650 collègues vont se retrouver sur 2 ou 3 établissements pour des groupes d’heures allant de 2 à 15. 382 collègues seront sur des CSD inférieurs à 6 heures. 52 enseignants de maths, lettres, histoire-géographie, SVT, éducation musicale et artistique, vont avoir des compléments de service en Segpa, directement sur le champ de compétence des instituteurs spécialisés (qui nous prépare l’intégration des Segpa en collège et le retour des instituteurs spécialisés en école ou en IUP ?) Une dizaine de collègues va même devoir enseigner dans des Segpa qui ne sont pas celles de leur établissement (Iwuy-Caudry ou Walincourt-Caudry ! par exemple)
Les réponses de l’Inspecteur d’Académie sont restées dans le droit fil de ses propos liminaires : perdre 3500 élèves, c’est fermer 6 collèges ou fermer des postes ! Lorsqu’il n’y a pas de demande en allemand ou en langues anciennes, il faut entériner le choix des parents. Les profs de langues anciennes font, de toute façon, de l’élitisme ! Les IDD font parie de notre enseignement, donc de la dotation de base. Ils sont là pour donner du sens à notre enseignement disciplinaire (qui n’en aurait plus ?). Il faudra bien se résigner à enseigner autrement (comme disent nos camarades du SGEN) et donc à redéfinir les services et les statuts des enseignants (comme pensent tous ceux qui nous gouvernent !). Il y aura aussi un bilan des 3e à projet professionnel (signalé plus haut), cette année et des 3e à projet technologique, l’an prochain. Il y aura aussi un groupe de travail pour faire le point sur l’espace éducatif.
L’Inspecteur d’Académie nous a trouvé très pessimistes et à la limite de mauvaise foi quant à la catastrophe prévisible. Tous les collègues touchés par des classes surcahrgées, ceux qui enseignent sur plusieurs collèges et ceux qui vont devoir reprendre leur sac à dos pour trouver asile dans un autre établissement, apprécieront.
Il est clair que le seul moyen de faire entendre que l’école n’est pas une marchandise soumise à la concurrence, mais un outil majeur de notre société, a été de se retrouver devant les urnes et sera de se retrouver dans la rue, les jours prochains à l’appel de la FSU et des autres fédérations de l’éducation nationale.