Le Comité Technique 62 concernant l’état des postes (créations/suppressions/compléments de service) pour les collèges et Segpa à la rentrée 2020 s’est tenu hier, malgré les circonstances particulières, en distanciel.
Lors de ce CTSD, la délégation SNES-FSU a obtenu 5 créations de chaire, le maintien d’une chaire en Espagnol (MCS initialement prévue) et le déplacement d’un support stagiaire afin de libérer des postes à proximité des collègues subissant une mesure de carte scolaire.
Ainsi, tu peux trouver en suivant ce lien les postes vacants à l’intra : LIEN
De plus, nos interventions ont permis le ré-examen de la situation d’ d’établissements pour lesquels des informations étaient incomplètes, inexactes ou manquantes.
Qui plus est, le SNES-FSU a fait part de son désaccord en votant contre les propositions du CTSD puisque les suppressions de postes sont encore nombreuses tout comme les services partagés sur plusieurs établissements et qu’on assiste à la création de 5 nouveaux postes fixes à compléments de service, ce qui est contre nos mandats.
« Déclaration liminaire FSU – CTSD 6 avril 2020
Avant de commencer, nous tenons une nouvelle fois à remercier les services de la DSDEN pour l’envoi des fichiers en format éditable ainsi que la rapidité et la qualité des échanges dans le cadre du dialogue social. Nous tenons aussi à saluer la décision de Monsieur l’Inspecteur d’Académie de renoncer à la modification de la sectorisation pour les assistantes sociales.
La situation que nous vivons aujourd’hui est inédite et historique. Elle est, hélas, tout autant dramatique. La FSU remercie les personnels soignants et plus généralement, toutes celles et ceux qui, par leur travail et parfois au risque de leur santé, assurent notre quotidien. Les agents du service public ont manifesté un engagement immédiat, conséquent et sont en première ligne dans la gestion de la crise actuelle. C’est dans ces moments de crise que le pays constate leur rôle indispensable, que le gouvernement découvre leur absolue nécessité ; c’est aussi dans ces moments que l’on constate comment les services publics ont été affaiblis par les politiques menées depuis de nombreuses années. Le pouvoir actuel n’est pas en reste avec des réformes qui, depuis presque 3 ans, ne cessent de dégrader les conditions de travail des agents des services publics mais aussi, celles des salariés du secteur privé, de ceux qu’ils considèrent comme des « premiers de corvée ».
La réforme dite « de transformation de la fonction publique » qui, entre autres, supprime le paritarisme en est une parfaite illustration. Ce paritarisme qui a été, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, un atout pour les personnels et les services publics, aurait toute sa place actuellement et devra la retrouver dès le jour d’après. Il aurait pu, comme il l’a toujours été, être complémentaire avec le travail des personnels administratifs qui traversent, eux aussi, des moments difficiles et qui verront leurs conditions de travail affectées au-delà de la période de confinement.
Dans l’éducation en particulier, le Ministre remercie régulièrement les enseignants pour leur implication alors qu’il ne les écoute pas depuis trois ans et leur impose ses réformes à marche forcée. Des remerciements pendant qu’il s’apprête, une nouvelle fois, à supprimer de nombreux postes pour la prochaine rentrée, alors que les effectifs d’élèves ne diminuent pas. L’académie de Lille, comme chaque année, sera l’académie la plus touchée par les suppressions de postes malgré ses difficultés sociales reconnues. Les collèges du département ne sont pas épargnés puisque les suppressions de postes sont encore nombreuses tout comme les services partagés sur plusieurs établissements. La mobilité des personnels n’en sera que plus compliquée dans certaines disciplines et il sera parfois très difficile de retrouver un poste à proximité du poste perdu.
C’est le cas notamment dans le Calaisis qui regroupe presqu’un tiers des mesures de carte scolaire. Certaines disciplines sont plus affectées que d’autres : en allemand où les collègues enchaînent les services partagés ou des mesures de carte scolaire chaque année mais aussi en mathématiques où les suppressions de postes sont nombreuses en collège et surtout dans les lycées, conséquence directe de la réforme du lycée. Nous dénonçons par ailleurs le profilage des postes vacants dans les cités éducatives, décision académique singulière qui ne s’appuie sur aucune justification pédagogique, mais qui s’apparente à une volonté uniquement politique et managériale.
Dans cette période exceptionnelle et dramatique, les remerciements du Ministre ne suffisent pas, il aurait été pertinent et sage d’annuler les suppressions de postes envisagées. La FSU demande un moratoire sur toutes les opérations de carte scolaire et une concertation nationale avec les organisations représentatives pour envisager la rentrée de manière sereine lorsque la crise sanitaire sera terminée, il en va de l’intérêt général. L’après, c’est déjà maintenant. Le Président, le Premier Ministre et le gouvernement ne doivent plus se contenter de communication et de remerciements pour ceux qui œuvrent pour tout le pays. Ils portent une responsabilité sur les conditions de travail et de rémunération des ces personnes. C’est maintenant que des engagements doivent être pris. C’est maintenant, qu’ils doivent dire qu’ils ont compris qu’un service public solide est la garantie d’une société plus juste. C’est maintenant, qu’ils doivent revenir sur leurs réformes néfastes qui accentuent les inégalités. C’est maintenant, pour que le jour d’après soit meilleur pour toutes et tous. »