Motion collège / brevet – Conseil syndical du 9 septembre 2009
Usant de la stratégie habituelle de communication de ce gouvernement, le ministre a multiplié les annonces concernant le nouveau Diplôme National du Brevet en fin d’année scolaire. Stratégie qui consiste à annoncer le pire puis à se rétracter pour minimiser les choses mais à mettre finalement en place ce qu’il avait prévu et qui reste l’essentiel : le brevet de la session 2011 verra se mettre en place l’évaluation des compétences adossées au socle commun.
L’enseignement de l’histoire des arts qui se met en place pour tous les niveaux en Arts Plastiques et Education musicale et en sixième uniquement pour l’histoire géo et les autres disciplines, ne sera pris en compte pour l’obtention du brevet qu’à la session 2011, elle reste facultative cette année. Les élèves qui choisiraient d’être évalués cette année le seraient à la manière d’une option facultative : seuls les points au-dessus de 10 compteraient.
Cette épreuve orale représente une attaque supplémentaire au caractère national du brevet. Après le B2I, l’attestation du niveau A2 en LV, le ministre ajoute une nouvelle évaluation à l’interne par les enseignants des élèves et donc sans anonymat, qui laisse libre court à toutes les pressions et qui favorise les inégalités. Elle donne un nouveau pouvoir dans l’évaluation aux chefs d’établissement qui attribuent déjà la Note de Vie Scolaire et peuvent valider le B2I et le A2 quand il faut tenir les chiffres des résultats du brevet.
Une fois de plus, sous prétexte de « projet interdisciplinaire » que l’on veut imposer sans réflexion pédagogique, sans moyens, on cherche à réduire la part des enseignements disciplinaires et augmenter celle du contrôle en cours de formation dans l’attribution du DNB. En conférant à une épreuve orale type « exposé » le même coefficient qu’à une épreuve terminale écrite, on modifie les équilibres au profit d’initiatives d’évaluations locales.
Quel mépris aussi pour les collègues, sommés de revoir leur progression par un BO publié la veille de la rentrée (le 27/08), et pour les élèves, qui devraient suivre, dès cette année, un enseignement qui n’existe pas dans les programmes actuels de français et d’histoire géo !
Quoi qu’il en soit, il est impossible d’organiser cette année une épreuve pour laquelle aucune circulaire ne précise les modalités. Une circulaire est prévue sur cette question courant 2010 mais il sera déjà trop tard pour préparer les élèves dans des conditions satisfaisantes, d’autant plus que cette épreuve peut être passée en cours d’apprentissage.
De la même façon, le livret de compétences qui doit évaluer l’obtention du socle commun ne sera obligatoire qu’à la rentrée 2010. Or, dès cette rentrée, les principaux font pression sur les enseignants pour qu’ils se les « approprient » en les expérimentant. Les multiples reports et le retour des expérimentations montrent que sa mise en place est un échec.
Le SNES demande toujours l’abrogation de la loi Fillon qui introduit cette notion de socle commun et de compétences. LA CAA appelle à ne pas mettre en œuvre l’expérimentation de ces évaluations devant l’absence d’information sur leurs modalités précises et donc devant l’incapacité à préparer les élèves dans des conditions satisfaisantes.
Pour : 33
Contre : 0
Refus de vote : 1
Abstention : 0