Les recteurs passent, les discours sur la « surdotation » de l’académie restent.
Le comité technique paritaire s’est tenu le 3 mai de 9 h 30 à 13 h 30 en présence de la nouvelle rectrice, Marie-Jeanne PHILIPPE. Le SNES a ensuite été reçu en audience de 18 h à 20 h le même jour.
En introduction, Mme le recteur nous a rappelé les chiffres de baisse démographique (- 73 000 en 10 ans) contre « environ 3000 » postes en moins. Première divergence avec la FSU : nous totalisons 5555 suppressions sur la période 2001-2010, puisque nous comptabilisons les retraits d’emplois réels, comme cette année avec la suppression des stagiaires 6-8 h.
2e divergence : nous avons rappelé que des prédécesseurs pas si lointains (le recteur Fortier par exemple) argumentaient il y a une dizaine d’années sur la baisse démographique à venir qui permettrait d’améliorer les conditions d’enseignement déjà difficiles à l’époque … Les promesses n’engagent décidément que ceux qui les croient !
Mme le recteur nous a assuré que la spécificité académique (proportion d’établissement ZEP et CSP défavorisées) était prise en compte dans le calcul de la dotation, et que le ministère effectuait un juste rééquilibrage au profit d’académies moins favorisées. Bref, rien de nouveau sous le soleil du Nord, le recteur Dubreuil tentait de justifier les centaines de suppressions de postes de la même façon.
Ce qui est nouveau, c’est l’annonce de possibles regroupements d’établissements (« réorganiser l’offre de formation dans des zones de l’académie où le tissu est trop développé, pour favoriser la mixité sociale »). Il y aurait donc trop de collèges et si les résultats écrits aux examens sont en progrès (malgré les suppressions !), c’est dans l’académie de Lille que la différence entre catégories socio-professionnelles est la plus grande. Lors de l’audience, la rectrice a indiqué également qu’elle fixerait des objectifs à chaque établissement (la LOLF appliquée au local), sans préciser davantage les critères ou les conséquences si les objectifs ne sont pas atteints (il est par exemple reproché aux enseignants du collège Martin Luther King d’avoir de meilleurs résultats au brevet que ceux escomptés, mais d’avoir un taux de passage en 2de trop faible, alors que l’orientation relève du choix des familles).
Sur la réforme de la formation des enseignants et CPE : Mme le recteur considère que l’année 2010 est une année transitoire, qu’il ne faut donc pas juger la réforme cette année. Il est vrai que lorsque le concours aura lieu en novembre (avec publication des programmes en mai juin), que le candidat devra en plus de la préparation des écrits, de l’oral, du M2, assister à des cours et même en assurer à hauteur de 108 h, avant d’être affecté à temps complet à la rentrée suivante s’il a survécu à cette année, on pourra mieux juger la réforme. Gageons que notre condamnation d’un tel système sera encore plus déterminée !
Pour la rentrée 2010, 9 stagiaires sur 407 attendus étaient prévus en RAR (établissements « ambition réussite »), la situation va être modifiée. Il restera ceux qui seront affectés en ZEP et Violence, et ceux qui seront les seuls représentants de la discipline dans leur établissement (avec un tuteur éloigné), et tous les autres balancés à temps complet devant des classes alors qu’ils auront connaissance de leur affectation et du type d’établissement (collège ou lycée) à partir du 23 août.
A noter que dans le bilan social de l’an dernier (= photographie de l’académie et de ses personnels), il était fait état d’un dispositif de tutorat. Dans le bilan social de cette année, une phrase présente en 2008 a été judicieusement supprimée ; sa lecture prend une saveur toute particulière à l’aune de la réforme imposée par le gouvernement : « il est à noter l’importance du tutorat chez les enseignants n’ayant pas bénéficié de formation initiale, en particulier les contractuels et maitres auxiliaires » !
Il nous a été confirmé également que les premières semaines (jusqu’à une semaine avant les vacances de Toussaint), tuteur et stagiaire fonctionneraient en binôme avec un remplaçant (pas forcément titulaire, le vivier de TZR n’y suffirait pas) exerçant alternativement dans les classes de l’un ou l’autre ...
Plus que jamais, nous devons nous mobiliser sur le refus collectif d’être tuteur (qui ne fait pas partie de nos obligations de service, rappelons-le).
La situation du collège Martin Luther King de Calais a été longuement traitée, le matin en CTPA, comme lors de l’audience.
Sur le bilan social : nous avons pointé quelques bizarreries comme les absences pour convocation aux jurys d’examens comptabilisées au même titre que les absences pour enfants malades par exemple ; nous avons questionné sur la réunion trop rare du Comité Hygiène et Sécurité académique et sur l’absence de communication des résultats concernant le bilan-amiante.
Formation continue : le dispositif sera consultable en même temps que l’inscription, c’est à dire du 11 mai au 30 mai pour la préparation aux concours, du 10 mai au 13 juillet pour toutes les autres formations proposées au PAF. Les entrants dans l’académie devront contacter en septembre la DAFOP. Les T1 et T2 (néo-titulaires 1re et 2e années) pourront également s’inscrire à la rentrée.
Nous sommes intervenus sur :
– la communication trop tardive des lieux et dates de stages
– la faiblesse de l’offre concernant les logiciels libres et gratuits (Linux, …)
– les stages destinés aux professeurs de STI envoyés en technologie
– la faiblesse des décharges données aux formateurs, parfois non déchargés et rémunérés en heures sup (ce qui ne permet guère d’être disponible ou de pouvoir s’impliquer à hauteur des besoins)
– sur la prise en compte de l’avis défavorable des chefs d’établissement (la rectrice s’est prononcée pour la prise en compte de cet avis, mais pour qu’il soit motivé et communiqué aux collègues, contrairement à ce qui était pratiqué jusqu’à présent).