Comme à son habitude, le rectorat a publié des chiffres de grévistes inférieurs à la réalité : le logiciel « Mosart » recense en effet les grévistes par rapport à l’ensemble des personnels de l’établissement et non par rapport aux présents réels (attendus – congés maladie, stages, voyages scolaires ..). Le rectorat ne demande également des chiffres qu’à un panel d’établissements censés être représentatifs !
Dans l’académie, la mobilisation est forte : la grève a été majoritaire dans le 2d degré ; les manifestations ont rassemblé 13 000 manifestants à Lille, 3 000 à Dunkerque, 2 000 à Valenciennes, 2 000 à Calais, 350 à Arras, 350 à Cambrai, 200 à Douai, 50 à Lens ... Partout, la présence FSU était remarquable.
Partout, les suppressions de postes sont insupportables : les CTP qui se sont tenus cette semaine pour préparer la rentrée 2010 montrent que la rentrée n’est pas possible avec la dotation donnée à l’académie, et les inspections académiques et le rectorat auront beau essayer de jouer la montre pour tenter de faire accepter les heures sup aux personnels, les volumes seront tels à la rentrée qu’ils seront impossibles à assumer (il n’est pas rare de compter 5 ou 6 heures sup par prof), d’autant que la réforme des lycées aura augmenté le nombre de classes à prendre en charge et que le gonflement des effectifs par classe va alourdir en collège comme en lycée une tâche toujours plus ardue.
De plus en plus de collègues, de parents et d’élèves (fortement présents dans les cortèges de manifestants) comprennent les tenants et aboutissants de la réforme des lycées, de l’appauvrissement culturel qui va en résulter et des choix idéologiques qui y sont liés, tout comme ceux de la réforme de la « formation » des maîtres.
Le SNES appelle les personnels du second degré à poursuivre la lutte contre les réformes régressives qui, dans les collèges et les lycées :
– dégradent les conditions de travail,
– bradent le service public d’éducation,
– sacrifient la formation des jeunes
– nient l’exigence d’une formation professionnelle des enseignants et CPE.
Pour ces raisons, il invite à refuser collectivement les heures supplémentaires et à le faire savoir pour exiger l’implantation des heures postes nécessaires au fonctionnement de leur établissement.
Il dénonce les conditions de mise en stage des futurs lauréats de concours à temps plein à la rentrée 2010 et il appelle les équipes pédagogiques à refuser l’accueil d’un stagiaire dans ces conditions en avertissant dès maintenant IPR et rectorat (la liste des supports stagiaires, postes vacants retirés du mouvement, sera connue mercredi 24 ; nous avertirons les établissements le plus rapidement possible pour qu’ils organisent le refus)
L’Intersyndicale Education se réunira prochainement pour décider des suites. Le SNES y portera le mandat d’une mobilisation qui s’inscrive dans la durée, y compris pendant la période des examens si le gouvernement n’abrogeait pas les réformes contestées par la majorité des personnels et parents d’ici là.