26 janvier 2004
Communiqué de presse
SNES Section du Pas-de-Calais
Les choix budgétaires gouvernementaux, au nom de l’équité et dans un contexte global de régression des moyens, entraînent un retrait massif d’emplois dans le département. Depuis 1998, ce sont au total 518 ETP (*) qui ont été supprimés dans les collèges du Pas-de-Calais.
-L’argument démographique avancé ne saurait résister à l’examen du sort qui est réservé au 1er degré : Comment la croissance des effectifs estimée à 2367 élèves dans l’académie pourrait-elle justifier la fermeture d’environ 150 classes si ce n’est au prix de renoncements dramatiques notamment en ce qui concerne la scolarisation des « 2 ans ».
-Dans le département, si pour les collèges cette baisse est réelle en valeur absolue, il n’en demeure pas moins qu’elle correspond à 0,7 élève par division et doit être tempérée par des taux de redoublement largement inférieurs à la moyenne nationale. Les chiffres annoncés de 24 élèves en moyenne et par niveau dans les collèges classés en éducation prioritaire, de 26 en 6e et de 27 ailleurs ne témoignent d’aucune amélioration au niveau des taux d’encadrement et sur ce point , nous rappelons notre revendication : 20 élèves maxi en ZEP-REP et 24 dans les autres établissements. Il faut enfin ajouter à cela le déficit lié à la disparition des MI-SE et des emplois-jeunes.
-La préparation de rentrée ignore superbement la situation sociale d’un département dont tous les indicateurs y compris sanitaires sont dans le rouge, les retards persistants en termes de résultats des élèves. Ainsi, le bassin de Lens aura perdu en 3 ans près de 135 ETP, celui de Calais plus de 40…
-Le projet de circulaire de rentrée atteste de l’importance que le ministère accorde au « grand débat » qu’il vient d’organiser et de son aptitude à écouter les personnels : optimisation des moyens, contractualisation, globalisation, rationalisation, partenariat en sont les leitmotivs. L’autonomie des établissements, moyen de gérer au local la pénurie en est le maître-mot. Les projets rejetés par les personnels lors du mouvement du printemps dernier sont promus au rang de potion magique. Les orientations sur le collège, la menace d’une orientation-éviction précoce plus ou moins déguisée, le sort réservé dans le projet de nouvelle grille de 3e à certaines disciplines dont la technologie et les enseignements artistiques ne nous laissent pas en reste… Rien n’est dit sur l’avenir des classes européennes.
-Une telle politique dégradant les conditions de travail et d’études, réduisant l’offre de formation ne correspond en rien à la conception du service public que nous défendons. Elle aggrave d’ores et déjà les inégalités dans et à l’extérieur de l’Ecole.
-La section départementale du SNES condamne la politique ministérielle et appelle en conséquence les personnels à une première étape de mobilisation dans le cadre de la grève unitaire académique du vendredi 30 janvier 2004.
(*)ETP : équivalent d’un poste de professeur certifié.