Communiqué de presse des syndicats de l’Académie de LILLE
SNES-FSU / SNALC-CSEN / SN-FO-LC SNETAA-FO

Les organisations syndicales SNALC, SNES, SNETAA-FO, SNFOLC de l’académie de Lille ont pris connaissance de l’avant-projet du ministère sur la nouvelle évaluation des enseignants et CPE ; elles constatent l’absence d’avancées ou de modifications concernant les motifs qui ont conduit à appeler à la grève nationale le 15 décembre et le 31 janvier.

En conférant au seul chef d’établissement l’avancement des personnels en lui attribuant la responsabilité d’un entretien jugeant des « compétences » professionnelles et disciplinaires des professeurs et CPE (en réalité des objectifs fixés individuellement), ce projet remet gravement en cause l’indépendance des personnels àl’égard des pouvoirs locaux, garantie depuis 1950 par la double notation (pédagogique et administrative). Le rôle réservé aux inspecteurs dans les nouvelles modalités de cette « évaluation » reste de son côté obscur.

La notion de liberté pédagogique reconnue pourtant par la loi n’apparaît nulle part, le mot pédagogie lui-même n’étant jamais employé, pas plus que le mot de connaissances. Un comble pour évaluer des enseignants !
Les critères retenus pour l’entretien sont très loin de la réalité de nos métiers, notamment le respect des programmes et des besoins des élèves, ils introduisent des méthodes de management contraires à l’esprit du service public et conduisent à évaluer les professeurs sur des aspects qui ne figurent pas dans leurs missions statutaires.

Enfin, en retenant un avancement basé sur le rythme le plus lent, ce projet constitue une nouvelle atteinte au niveau de vie des fonctionnaires enseignants, déjà fortement diminué par la désindéxation des salaires au début des années 80, par les revalorisations dérisoires, voire le gel du point d’indice dont ils sont victimes depuis des années.

Les syndicats SNES-FSU, SNALC, SNETAA-FO, SNFOLC de l’académie de Lille sont satisfaits d’apprendre qu’aucune organisation syndicale n’a signé cet avant-projet. Elles mettent en garde conte la tentation qui pourrait être celle du ministre de passer en force sur ce texte lors du CTM du 8 mars, alors que la zone B est encore en vacances. Si c’était le cas, ils ne pourraient y voir qu’une manœuvre révélant la crainte de la mobilisation des enseignants contre ce projet qu’ils ont clairement refusé par deux fois dans la rue (les 15 décembre 2011 et 31 janvier 2012).

Nous affirmons d’ores et déjà être prêts à tout mettre en œuvre pour pousser le gouvernement au retrait de ce texte. Nous nous adresserons aux candidats à l’élection présidentielle pour obtenir des engagements clairs en ce sens. Nous ne manquerons pas d’informer et de mobiliser nos collègues sur ce point, comme sur celui des suppressions de postes.