29 juin 2018

Actualité

DNB 2018 : de la politique du chiffre à la fraude à l’examen

Ils ont craqué.

La pression du chiffre était décidément trop forte : pressés par l’Education Nationale de faire du chiffre et d’être performants, deux personnels de direction de l’académie ont commis l’irréparable : ils ont reconnu avoir falsifié les bilans de fin de cycle 4 réalisés par les professeurs (et qui peuvent rapporter la moitié des points), de façon à améliorer les taux de réussite à l’examen.

Normalisation pédagogique !

Le Ministre le clamait haut et fort dans une interview au journal Ouest-France en avril dernier : « La liberté pédagogique n’a jamais été l’anarchisme pédagogique ». C’est peut-être cette phrase, comprise comme une consigne hiérarchique, qui a conduit plusieurs chefs d’établissement de l’académie à améliorer les niveaux de maîtrise de dizaines d’élèves, jugeant certainement leurs professeurs trop libres de faire leur métier consciencieusement.

Faute avouée, totalement pardonnée ?

C’est peut-être aussi cette phrase qui explique l’absence de réponse du rectorat à nos sollicitations … pour pointer l’anarchisme managérial.
Pour le SNES-FSU, la liberté pédagogique n’a pas de prix : il est grand temps de remplacer le bilan de fin de cycle par la prise en compte des disciplines en tant que telles, et de cadrer strictement l’oral, lui aussi source de pressions pour augmenter artificiellement les taux de réussite, ce qui coûte moins cher que d’investir des moyens pour les faire progresser … et permettra peut-être au ministère de s’auto-satisfaire d’une nouvelle progression historique des résultats pour la sessions 2018 du DNB.