31 janvier 2016

Le Snes-FSU dans l’Académie

Déclaration FSU (SNES-SNEP-SNUIPP) au CTSD du Nord

Le 20 janvier, un CTSD 59 a eu lieu sur la préparation de rentrée dans les collèges du nord. Les élus de la FSU (SNES - SNEP - SNUIPP) ont une nouvelle fois dénoncé la réforme du collège et ses effets néfastes pour les élèves et les personnels. L’étude des DGH ainsi que les remontées des collèges quant aux choix des chefs d’établissements confirment nos inquiétudes et font apparaitre les premières aberrations pédagogiques notamment pour les regroupements en LV2.


Déclaration FSU - CTSD59 du 20 janvier

Le 26 janvier, les personnels de l’Éducation Nationale manifesteront contre une réforme du collège imposée à la hussarde et qu’ils ne cessent de dénoncer depuis 10 mois. Les premiers effets de celle-ci se dévoilent en analysant les DGH dont nous parlerons dans un instant et sur les préparations de rentrée qui ont commencé dans les collèges. En effet, nous avons déjà des retours d’enseignants d’allemand qui vont faire les frais des choix de leurs chefs d’établissements. Ces derniers préfèrent regrouper des exbilangues avec des grands débutants LV2 ou encore regrouper les débutants LV2 5e et 4e ensemble plutôt que de créer les groupes supplémentaires et permettre de maintenir un enseignement de qualité pour tous. Alors que la suppression de plus de 50 % des bilangues affecte déjà profondément les enseignants d’allemand du département, ceux-ci vont se retrouver maintenant en première ligne pour les compléments de service ou les suppressions postes alors que d’autres choix sont possibles dans les établissements, alors que d’autres choix étaient possibles dans l’académie puisque nous savons aujourd’hui que des académies maintiennent l’ensemble des classes bilangues.

Cela ne sera pas sans conséquence sur les conditions et le climat de travail dans les établissements. Cela ne sera pas sans conséquence sur les choix des familles qui se laisseront séduire de plus en plus par des établissements privés. Les Établissements privés ont bien compris les bénéfices qu’ils pouvaient tirer de la situation et n’hésitent pas à communiquer sur le maintien de bilangues, sections européennes et autres options disparaissant du service public. Les rappels à la direction diocésaine ne semblent pas avoir porté beaucoup de fruits puisque les plaquettes et discours mettant en avant la non application de la réforme se multiplient. Au bout du compte, cette réforme va engendrer plus d’inégalités alors qu’elle est censée les réduire, elle mettra encore plus à mal la mixité sociale dans les collèges.

En ce qui concerne l’ordre du jour de ce CTSD : les dotations pour les collèges du département du Nord . Elles confirment nos craintes et renforcent notre détermination et celle des collègues à faire abroger cette réforme du collège.
En effet, si au premier regard, on constate une hausse de plus de 2200 heures du volume total des DGH pour des effectifs relativement stables, on constate très vite que cette tendance est atteinte grâce à une part complémentaire gonflée à son maximum pendant que dans le même temps, l’institution, avec la mise en place de la réforme, supprime des heures d’enseignements ou des dispositifs réglementaires. La dotation pour les dispositifs académiques est ainsi en baisse de 903 heures par rapport à l’année dernière.

La part réglementaire des DGH finance une base de 3478 divisions à raison de 26 heures par division auxquelles viendront s’ajouter des classes supplémentaires en fonction de la difficulté sociale de l’établissement.
En appliquant l’article 7 de l’arrêté du 19 mai 2015 sur ce nombre de divisions, la part complémentaire des dotations se voit augmenter d’au moins 9564 heures. C’est donc bien un basculement d’heures statutaires et réglementaires sur un volume d’heures complémentaires qui crée l’illusion temporaire d’un maintien des moyens à effectif constant.
Si on compare à nouveau les DGH 2015 et 2016 sans cette masse de « marge réforme » dont on ne sait ce qu’elle deviendra après la rentrée 2017, on a une toute autre lecture des dotations car le volume des DGH affiche alors une perte de 7484 heures dues à toutes les suppressions engendrées par la réforme : bilangues, euros, DP3, heures d’enseignements, moyens AP pour les 6e, IDD...

La dotation collège 2016 crée un miroir aux alouettes mais passé celui-ci, elle confirme tout ce que nous disons depuis le début : la réforme supprime des heures d’enseignements et des horaires réglementaires. Elle met les établissements sous perfusion d’une marge qui pourra disparaître d’une année sur l’autre provoquant de nombreuses suppressions de postes et nuisant une nouvelle fois à la qualité de l’enseignement de l’école publique.

Pour terminer, nous actons la création de 5 nouvelles ULIS en faveur des élèves en situation de handicap. Cependant, la situation et l’avenir des SEGPA nous interrogent fortement avec les attaques contre ces structures qui se poursuivent. Après les suppressions de SEGPA complètes, après des « fermetures inclusives » de 6e SEGPA, nous voilà maintenant face à une baisse d’ampleur de 496 heures de la dotation sur la quasi totalité des SEGPA, y compris celles en Éducation Prioritaire. Une baisse de plus à mettre au bénéfice d’une réforme du collège contestée dont les effets néfastes ne font que commencer.