17 septembre 2012

Le Snes-FSU dans l’Académie

Déclaration FSU au CDEN du 17 septembre 2012

Déclaration FSU au CDEN du 17 septembre 2012

Après des années de saccage systématique, l'alternance politique provoquée par les dernières élections a suscité, la fin de l'année scolaire dernière, beaucoup d'attente et d'espoir parmi les personnels. D'autant plus que l'Éducation a été affichée comme l'une des grandes priorités du quinquennat, avec notamment l'annonce d'un grand débat pour la refondation de l'école.

Les attentes étaient fortes ; la déception est à la même hauteur. La rentrée 2012 est catastrophique, des mesures symboliques, ne coûtant rien, n'ont pas été prises. Maintenant la prétendue concertation de déroule dans des conditions pour le moins surprenantes : en effet le calendrier des consultations par bassin n'a été communiqué que très tardivement, alors même qu'elle était déjà commencée. De plus les invitations à ces réunions sont aléatoires et faites sur des bases de représentativité incompréhensibles. Enfin, aucun temps n'est donné pour l'expression des personnels dans les établissements. Cela fait naître chez les personnels le sentiment insupportable que le gouvernement va « refonder l'école » sans eux, sans prendre le soin de leur donner la parole. Profitons de cette concertation pour mesurer les conditions de travail des enseignants. Il est temps que l'ensemble des tâches assurées par les enseignants soient prises en compte. Ce travail « invisible » doit être reconnu, notamment en incluant du temps de concertation dans les services.

La question de la formation et de l'entrée dans le métier est plus que jamais d'actualité. Cette année encore, malheureusement, des collègues vont prendre en charge des classes sans avoir une formation professionnelle digne de ce nom. La crise du recrutement promet une rentrée 2013 encore plus catastrophique si rien n'est fait pour que les étudiants se tournent vers les concours.

Certaines mesures symboliques étaient attendues :

  • La suppression du LPC dont la profession refuse de s'emparer, tant il est inepte et éloigné des réalités du métier, adossé à un socle commun de compétences que ni les enseignants, ni les élèves ne comprennent et qui organise un tri social.

  • Les établissements éclair sont maintenus et rien n'indique qu'ils seront supprimés, alors que sur le terrain, les équipes en place en souffrent dans leur quotidien, au travail. Il faut pourtant rapidement rompre avec cette manière manageuriale de diriger les établissements.

  • La journée de carence n'est pas supprimée alors qu'elle est ressentie par les personnels comme injuste. Il en est de même pour le SMA, dénoncé pourtant à gauche lors de sa mise en place et fortement contesté.

  • Enfin, la rectrice est toujours en place, elle qui n'a pas hésité, pour des raisons idéologiques, à s'engager dans la casse de l'éducation dans notre académie, en allant beaucoup plus loin que ce qui lui était demandé. Ces mesures ne coûtaient rien. Elles n'ont pas été prises et pourtant elles auraient permis au ministre de persuader les personnels qu'ils étaient entendus.

D'autant que dans notre académie, la rentrée se déroule dans des conditions encore plus mauvaises que celles de la rentré précédente :

Dans le premier degré, les 30 postes obtenus, tous pour le Nord, sont le signe que nous rompons avec la logique des suppressions de postes. Pour autant les besoins restent importants. Après deux semaines de classe le manque de remplaçants se fait déjà ressentir, des collègues scolarisent dans leur classe des enfants en situation de handicap sans aucune aide. Les enfants non francophones sont accueillis dans des classes ordinaires faute de CLIN en nombre suffisant. L'aide personnalisée, alors qu'elle est rejetée par 80% de la profession, va cette année encore, alourdir une journée de classe déjà bien longue. Les suppressions des postes RASED ne vont pas permettre une prise en charge satisfaisante des élèves en difficulté. Le manque d'animateurs RRS et de coordonnateurs ne permettra pas aux équipes en RRS de mettre en place les projets pédagogiques au service des élèves. Ce manque de personnels entravera le travail en équipe qui permet aux enseignants de sortir de l'exercice solitaire du métier. Les règles des mutations intra et interdépartementales devront être revues pour que le droit à mutation soit effectif.

Dans le second degré, aucun moyen supplémentaire n'a été octroyé. C'est pourquoi les effectifs sont toujours très chargés dans les classes et qu'il n'y a plus de remplaçants dans certaines disciplines (anglais, math et lettres classiques). Les menaces sur la LV2 allemand dans les établissements où il y a une bilangue est inacceptable, d'autant plus qu'en termes culturels autant qu'économiques, il y a besoin d'augmenter les moyens d'enseignement concernant cette langue. Par ailleurs, dans l'académie, certains stagiaires, seuls dans leur discipline, ont subi des pressions pour effectuer des heures supplémentaires et les ex-contractuels ont été privés de leur décharge.

Après 10 ans sans création de postes et des suppressions , les services sociaux élèves, étudiants et personnels attendent également un signe fort afin que soient enfin prise en compte la dimension psycho-affective et les freins sociaux dans la scolarité, et, qu'ainsi le lien entre les équipes éducatives , les partenaires extérieurs et les familles prenne toute sa dimension.

La FSU continue et continuera à défendre, dans ce contexte, une École de qualité, plus juste pour tous de la maternelle à l'université. Pour la FSU l'échec scolaire n'est pas une fatalité, un nouveau projet éducatif avec les moyens afférents et une volonté politique forte permettraient d'engager tous nos élèves sur la voie de la réussite scolaire.

Concernant les salaires, la question de la revalorisation du point d'indice devra être posée, sans accroître la charge de travail ni le temps de présence dans les établissements. Le gouvernement ne peut pas reporter à 2014 ou 2015 l'augmentation tant attendue. Il y a urgence à répondre aux revendications légitimes des personnels qui ont vu leur pouvoir d'achat et leur salaire décroître inexorablement depuis plus de 20 ans.

La FSU continuera ses efforts pour se faire entendre et construira, si nécessaire, les mobilisations fortes qui pourraient s'imposer. Le changement doit être une réalité au service de tous, au service de la démocratisation et de l'Éducation Nationale.