Le Lycée Montebello est connu depuis sa création pour la diversification de son enseignement : bac généraux , technologiques, enseignement post-bac, avec plus particulièrement un enseignement des langues (classes européennes et langues rares).
Pourtant, alors que le nombre d’élèves prévu pour la rentrée 2005 est en augmentation par rapport à 2004, le lycée européen Montebello de Lille va perdre 6 postes de professeurs (3 postes ont déjà été supprimés à la rentrée 2004, à effectifs constants.) D’ailleurs dans l’académie, 895 postes vont disparaître.
L’action déjà menée dans notre lycée comme dans d’autres établissements a permis le rétablissement d’un poste d’EPS dont la suppression aurait eu pour effet immédiat l’impossibilité pour les professeurs d’assurer notamment l’encadrement de l’activité piscine, pour des raisons de sécurité.
La suppression des autres postes conduira à une augmentation des effectifs par classe, effectifs pourtant d’ores et déjà surchargés (33 élèves en moyenne.) En langues, cela signifie 35 élèves préparant des épreuves différentes au baccalauréat (oral, écrit, séries différentes) réunis dans un même groupe. Dans les séries technologiques, la suppression de trois postes entraîne la multiplication des heures supplémentaires impossibles à assurer par les professeurs restants ; c’est donc le risque d’une rentrée avec des élèves sans professeur dans certaines disciplines.
Au delà des postes d’enseignants, c’est tout l’encadrement des élèves qui est mis en péril, tant les carences en personnel administratif, d’entretien, technique et de surveillance se font sentir. Dans quelles conditions les élèves vont-ils étudier si les locaux ne sont pas convenablement entretenus, s’il n’y a plus de salles de travail mises à leur disposition faute de surveillants ? Aujourd’hui, l’auto-discipline fait office de cache-misère.
Cette situation due à un budget notoirement insuffisant sera aggravée par les dispositions de la Loi Fillon, qui, dans la même logique comptable, propose une éducation au rabais :
– socle commun qui s’apparente à une réduction des savoirs et des compétences au strict minimum (pas d’Histoire-Géographie ; pas d’EPS, pas de physique-chimie ni de sciences naturelles, pas de musique ni d’arts plastiques, pas de technologie) pour les élèves en difficulté : c’est une école à deux vitesses ;
– dédoublements en langue annoncés mais non prévus au budget ;
– suppression des mesures actuelles envers les élèves en difficulté (ZEP, dédoublements...) ;
– dégradation des conditions d’enseignement des professeurs qui devront faire face à un surcroît considérable de travail (remplacement de leurs collègues d’une autre classe ou d’une autre discipline, augmentation du nombre de classes et d’élèves par professeur) ; cela veut dire moins de temps à consacrer à chaque élève.
– baisse de qualité de l’enseignement car les professeurs seront conduits à intervenir dans des disciplines pour lesquels ils n’ont pas été formés.
Par conséquent, les personnels et les parents demandent le retrait de la loi Fillon, le rétablissement des postes supprimés et la création des postes indispensables au bon fonctionnement du lycée (personnels d’entretien, administratifs, techniques, d’éducation, de santé et de documentation). Ils expriment leur solidarité avec le mouvement des lycéens qui ont les mêmes revendications qu’eux.