25 janvier 2013

Actualité

Le Recteur Pollet et le Ministre Peillon maintiennent les majorations de services et introduisent ainsi le pacte de compétitivité dans l’Éducation nationale

Éléments techniques donnés au CTA (Comité Technique Académique) du 21 janvier 2013

S’inquiétant de remontées différentes des chefs d’établissement tant sur le volant d’Are reçu que sur le discours tenu par le Rectorat, le SNES-FSU a proposé au SGEN-CFDT et à l’UNSA (qui comprend des syndicats enseignants et le Snpden, syndicat majoritaire des chefs d’établissement, notamment) de boycotter le CTA du lundi 21/01/13 ou du moins de poser une question préalable commune sur ce sujet avant de décider si nous siégeons. Nous nous sommes heurtés à un refus et nous sommes trouvés bien seuls sur cette question (posée en déclaration et en question diverse), le SGEN-CFDT et l’UNSA n’ayant JAMAIS pris la parole sur ce point, même pas pour appuyer nos interventions.

Voici les réponses du secrétaire général et du recteur :

 En fait, les dotations en ARE sont calculées sur la même base que l’an dernier à savoir 3,5% de la dotation. S’ils avaient continué à utiliser ce levier des majorations, ce taux serait passé à 3 % en tenant compte de l’entrée dans la réforme de la Terminale STMG.

 Pour la rentrée prochaine, ils ont mis de côté 60 ETP, Equivalent Temps Plein (discours curieux du recteur puisque les 122 ETP octroyés à l’académie sont tous répartis entre collèges : + 30 ETP , Lycées : + 10 ETP , LP : + 88 ETP, et un retrait de décharges à responsabilité académique (ARA) : - 6 ETP ; nous pensons qu’il s’agit d’HSA) qui seront transformée en HSE dans les lycées pour compenser en partie les majorations (cela donne 60x36x18=38880 HSE, avec 88 lycées, cela revient à donner 441 HSE par lycée et si l’on considère 35 collègues majorés : environ 12 HSE au lieu de 36 qui devraient être payées, soit un tiers). Pour ne plus utiliser les majorations, il aurait fallu remettre 170 ETP (en fait 18 x 170 HSA).

 Nous avons demandé s’il y aurait des directives pour que ces heures soient données aux majorés ; le recteur et le secrétaire général sont restés très vagues, donc pas d’assurance. On se retrouve donc dans la même situation que cette année : majorations d’emblée laissées à la discrétion des Chefs d’établissement (pas de suppression de la circulaire Philippe malgré les engagements pour faire cesser les mouvements de protestation) ; compensation en HSE laissée ensuite à la discrétion des Chefs d’établissement sur la base d’un petit volant laissé de côté par le rectorat. Le recteur s’est référé à la réponse de Peillon le 25/12 et à la réponse donnée au SNES, expliquant qu’il tenterait de se conformer à la fois au droit et au droit coutumier !

En outre, le recteur a refusé catégoriquement de donner un écrit sur les modalités de majoration. Il s’agit pour nous d’un revirement inacceptable du Recteur qui met en cause l’ensemble des relations avec les partenaires sociaux et qui relève du double langage.


Le Recteur Pollet et le Ministre Peillon maintiennent les majorations de services et introduisent ainsi le pacte de compétitivité dans l’Éducation nationale

Vous avez sans doute entendu parler du chantage dans les usines Renault ou à Sevelnord : en échange d’une promesse de maintien de l’emploi, les salariés sont invités à accepter d’être payés moins et/ou de travailler plus.

C’est un marché de dupes pour des salariés qui seront perdants au final sur tous les tableaux.

En majorant d’une heure les services de certains enseignants (ceux qui ont pendant plus de 8 h des groupes - et non plus seulement des classes - inférieurs à 20 élèves), ce même principe est appliqué dans l’Éducation nationale, dans notre académie, depuis 2 ans : il est demandé aux personnels de fournir une heure de cours gratuite.

En novembre, face au SNES d’abord et face à l’intersyndicale le lendemain, le recteur Pollet s’était dit prêt à annuler ce calcul inacceptable, et à mettre fin aux majorations pour la rentrée 2013 : « L’un des paramètres qui avait été utilisé pour calibrer les dotations sera abandonné définitivement pour la préparation de rentrée 2013, rendant le contrôle des VS inutile ; les établissements disposeront d’un volant d’ARE (heures de première chaire, heure de laboratoire, UNSS) leur permettant de ne pas appliquer la circulaire d’avril 2011 à partir de septembre 2013. »

Pourtant, en janvier 2013, le recteur change de discours et annonce que, finalement, il va continuer à appliquer les majorations de service (c’est-à-dire le travail gratuit). Et n’allez pas protester, nous dit le recteur : comment expliquerez vous aux parents que vous souhaitez prendre des moyens (l’équivalent de 170 postes, dit-il) au détriment de leurs enfants, pour maintenir votre salaire ? Vous avez dit « chantage » ?

Quelle confiance pourrons nous désormais accorder à ses propos ?

Pire, dans une réponse à un député publiée en décembre 2012, on découvre que le Ministère envisage d’appliquer cette nouvelle logique de majorations partout en France.

Les enseignants n’ont pas de leçons à recevoir : ils ont déjà beaucoup donné (dégringolade du pouvoir d’achat depuis le début des années 80, gel du point d’indice depuis 2009 malgré une hausse du niveau de recrutement à bac +5, alignement des cotisations retraites sur le privé qui équivaut à une journée de salaire par mois, journée de carence …). Dans le même temps, leurs conditions se sont dégradées continuellement, au point que l’on peine à trouver des candidats pour passer les concours.

Si nous laissons faire pour les majorations, qui interdira de s’en prendre ensuite à d’autres personnels en inventant d’autres façons de contourner nos statuts ?

Le SNES-FSU intervient actuellement au niveau du Ministère.

Mais il faut également que les personnels de l’académie prennent leurs responsabilités pour contrer les attaques :

tous en grève le jeudi 31 janvier !