Au moment où le ministère allège le protocole sanitaire dans les écoles, alors même que l’épidémie semble remonter en puissance, il est incapable d’appliquer le protocole actuellement en vigueur, et déjà allégé cet été, dans les collèges et lycées de l’académie de Lille. Au lendemain des annonces du Ministre de la Santé, qui n’a pas dit un seul mot de l’Education Nationale, le Snes-FSU, majoritaire dans le second degré, dénonce une situation scandaleuse sur le terrain.
La communication du ministre ne résiste pas à l’épreuve de la réalité. Snes-FSU de Lille a enquêté auprès des collègues et leurs réponses issues de 57 établissements sont sans appel. Si au niveau local, les directions d’établissement et les personnels ont généralement fait au mieux pour la protection sanitaire, ce qui relève de la responsabilité de l’État et des collectivités territoriales laisse pour le moins à désirer.
Quelques chiffres qui se passent de commentaire :
Mesures d’hygiène
– A la reprise, 53 % des collègues n’ont pas reçu de masque pour plusieurs semaines
– 56% considèrent que la mise à disposition de matériel de désinfection pour l’utilisation des claviers, des copieurs est insuffisante
– 50% observent que l’aération des locaux ne correspond pas aux prescriptions du protocole national
Organisation des groupes et effectifs :
70 % des collègues estiment qu’on n’a pas limité les regroupements et les croisements importants entre groupes
78 % que les arrivées et départs ne sont pas particulièrement étudiés pour limiter au maximum les
regroupements d’élèves et/ou de parents
95 % ont des effectifs de classe égaux ou supérieurs à ceux de l’année précédente
Situation des personnels vulnérables :
42 % des collègues disent que leur établissement n’a pas incité les collègues et les élèves à risque à se faire connaître s’ils le souhaitaient
48 % que les personnels vulnérables n’ont pas reçu de masques chirurgicaux de type 2
Communication et droits des personnels
80 % n’ont pas été informés de leur situation administrative s’ils doivent s’absenter s’ils sont cas
contact
72% considèrent que la procédure à suivre lors d’une suspicion ou d’un cas avéré de covid n’est pas claire pour les personnels
Conditions de travail :
72 % considèrent que la situation complique leurs conditions de travail et ils sont 69 % à subir une fatigue supplémentaire
Enfin, 88 % pensent qu’il n’y a pas suffisamment d’AED et d’agents pour faire face au travail supplémentaire généré par la situation sanitaire
Le Snes-FSU de Lille dénonce une gestion calamiteuse de la rentrée : dans ce contexte sanitaire extraordinaire, le ministre, le gouvernement, les collectivités territoriales ne se sont pas donnés les moyens de la meilleure rentrée possible : aucune anticipation, aucune prévention, aucune organisation, aucun dialogue en amont . Il aurait fallu surseoir aux suppressions de poste afin d’alléger les effectifs et permettre de meilleures conditions d’apprentissage à des élèves privés d’école depuis mars, surseoir à la réforme du lycée afin d’éviter les brassages, réfléchir au bâti afin de permettre la distanciation. Mais non ! Tout à son exercice de communication sur les « vacances apprenantes » et autres « écoles buissonnières » qui ont concerné très peu d’élèves, le ministre a laissé la grande majorité des élèves à l’abandon. Quant aux enseignants….