Quelle mouche a piqué le maire de Lens ?

En fin d’année scolaire dernière, les personnels du collège Michelet de Lens avaient écrit au maire pour s’inquiéter de la suppression d’une aide à l’achat de matériel scolaire pour les élèves extérieurs à la ville, aide maintenue pour les élèves lensois du collège.
Dans le contexte de réduction des aides sociales, on comprend le souci exprimé dans un courrier aux propos fort modérés et strictement limités à cette question.

La réaction de l’édile fut brutale et, dans sa réponse, il n’hésita pas à rajouter un paragraphe manuscrit pour s’en prendre aux convictions politiques de la secrétaire de S1. Les collègues du collège Michelet ont immédiatement réagi

Alertée, la section académique s’étonna vigoureusement par courrier et demanda à l’élu des explications, en lui rappelant l’indépendance syndicale et sa perplexité devant des pratiques fort peu démocratiques et tout aussi peu sociales de la part d’un élu se réclamant d’un parti qui se dit attaché à ces valeurs que nous partageons...

Toujours courroucé, notre premier magistrat nous répondit en énumérant l’aide apportée aux élèves à Lens, ce que nul ne conteste, mais sans répondre à la question posée au départ sur les élèves exclus, alors qu’ils sont scolarisés sur leur secteur. Il renouvela d’autre part ses attaques et ses critiques, accusant le SNES d’être « la couverture » d’on ne sait quelle machination et en menaçant même d’en référer au recteur.
Pourtant, toujours de sa main, il n’hésite pas à rappeler qu’il a été et reste lui-même syndiqué.

Mais ce n’est pas tout, Monsieur le Maire a également répondu aux personnels du collège, qui s’étaient inquiétés auprès de lui de ses attaques contre la secrétaire de S1 ; ses propos sont clairs : « je confirme ce que je lui ai écrit, savoir que sa démarche en période électorale était bien politique. Qu’elle ait abusé le SNES, c’est au syndicat de l’apprécier ». Il s’agit bel et bien d’une mise en cause directe et quasi diffamatoire de notre camarade, qui plus est d’une tentative de discrédit auprès de ses collègues. Le S3 s’élève contre de tels procédés et réaffirme sa confiance en cette militante, en l’assurant de son soutien.

Le SNES est fier de son indépendance que certains élus de la région ont bien du mal à supporter, habitués qu’ils sont à un syndicalisme parfois trop complaisant. Nos collègues ont eu, en l’occurrence, une démarche conforme à nos mandats ; ils ont recherché l’unité au sein de l’établissement ce qui les a conduit à ne pas faire figurer les sigles syndicaux. Leur inquiétude était d’autant plus légitime qu’il leur a fallu se battre pour les fonds sociaux (crédits d’Etat), il y a quelque temps, et cela dans une ville où la situation est difficile.

La section académique avait tenté de calmer le jeu mais devant la violence des propos, elle a décidé de réagir publiquement dans ce bulletin mais aussi sur le site où sera publié l’ensemble des textes, ce qui permettra à chacun d’avoir une idée précise de l’attitude du maire de Lens. Cela nous conforte dans notre grande méfiance vis-à-vis des politiques de décentralisation dont nous avons dit de longue date qu’elles risquaient de favoriser les pressions des petits pouvoirs locaux.

Nous appelons l’ensemble des syndiqués de Lens et de sa région à la plus grande vigilance et nous leur demandons de montrer leur solidarité avec les collègues mis en cause.

Le secrétariat académique