8 septembre 2018

Actualité

RESF : assignation à résidence et menace d’expulsion imminente pour une jeune mère avec ses deux petites

Pétition

http://www.educationsansfrontieres.org/spip.php?article55676
Version papier de la pétition ici :

Charlène Mayamba Cosi, 19 ans est arrivée du Congo enceinte comme mineure isolée en décembre 2015. Elle est prise en charge dans un centre maternel de Saint-Omer avec ses petites jumelles qui ont maintenant deux ans et demi. Elle a demandé l’asile à sa majorité car elle a subi de graves maltraitances au Congo, mais, faute de preuves, celui-ci lui a été refusé. Charlène a donc fait les frais du récent dispositif des « OQTF six semaines » qui prévoit le renvoi systématique et rapide des déboutés de l’asile quelle que soit leur situation. Charlène n’a pas eu le temps de faire valoir son droit au séjour sur le territoire au vu des efforts qu’elle a fait pour s’intégrer. Un premier recours au tribunal administratif cet été a confirmé l’obligation à quitter le territoire et l’avocate de Charlène a saisi la Cour d’Appel de Douai. Mais ce dernier recours n’est pas suspensif et Charlène risque l’expulsion du territoire à tout moment.
Jeudi 6 septembre, Charlène, effondrée et terrorisée, a passé la journée au poste de police de Saint-Omer, attendant que la préfecture examine les réponses aux questions que l’officier de police lui a posées et décide de son sort. Charlène est ressortie à 17 heures et s’est précipitée à la crèche pour serrer ses filles dans ses bras. Malgré sa grande fatigue et sa détresse elle a tenu à venir parler aux journalistes qui se sont déplacés au rendez-vous du comité de soutien RESF de Saint-Omer. C’est pour l’avenir de ses filles, nées en France, qu’elle se bat. Au Congo, elles vont se retrouver toutes les trois à la rue et sans argent avec tous les risques que cela implique. Après les avoir accueillies et protégées près de trois ans, la France a des devoirs vis-à-vis de Charlène et de ses petites. Elle doit faire mieux que cela !

Charlène est assignée à résidence et doit aller pointer au commissariat de Saint-Omer trois fois par semaine. Ses petites viennent de commencer l’école maternelle et elle-même doit intégrer une première année de CAP Hygiène et Propreté des Locaux. C’est la première fois à notre connaissance que la préfecture du Pas-de-Calais veut expulser une jeune mère isolée et ses enfants. Il faut signer la pétition en ligne ou papier. N’hésitez pas à en parler autour de vous.
Marilyn Shirley, RESF Audomarois