Lille le 9 décembre 2002

Jean-François LAROSIERE
Responsable académique des documentalistes

à

Monsieur le Recteur de l’Académie de Lille

Monsieur le Recteur

J’ai l’honneur d’appeler votre attention sur la situation des Centres de Documentation et d’Information de l’Académie de Lille, après la décision des services d’affecter, pour un remplacement suite à un congé de maternité, en documentation, au collège de Méricourt, un maître-auxiliaire non qualifié dans cette discipline.

Ceci est inadmissible à plusieurs titres : pour les élèves de cet établissement d’abord : quelle place auront les apprentissages documentaires dans ces conditions ? Quelles animations autour de la littérature de jeunesse ? Comment justifier cette décision au regard du zèle déployé, dans l’Académie de Lille, sur les itinéraires de découverte ? Ne serait-ce pas l’indication qu’il s’agissait, avec ces itinéraires, plus d’un moyen de réduire les horaires disciplinaires que celui de mettre en œuvre un travail interdisciplinaire fructueux donnant sens aux apprentissages comme cela a été avancé par les autorités rectorales à la rentrée 2002 ?
Ce l’est également pour le travail entrepris depuis plus d’une année par la titulaire du poste, dont la qualification est niée, puisque c’est à un non titulaire étranger au métier, qui est placé sur le poste. Ce l’est enfin pour le collègue MA enfin puisqu’on lui demande d’intervenir dans un domaine qu’il ne maîtrise pas.

C’est d’autant plus inacceptable que cette décision intervient quelques jours à peine après qu’une délégation de documentalistes ait été reçu par Messieurs Waldi Psonka et Bernard Mutelet, qui vous représentaient. Nous leur avions fait part des inquiétudes des documentalistes, et du SNES, devant l’appel à du personnel tout à fait dépourvu de qualification en documentation pour avoir la responsabilité d’un CDI . Les indications d’une professionnalisation croissante dans l’académie donnée par le DRH, avaient été loin de nous rassurer . Nous n’imaginions quand même pas que les faits nous donneraient raison aussi vite.

J’avais, lors du CAEN du 5 octobre 2002, exprimé, à propos du remplacement dans les différents ordres d’enseignement, la donnée de difficultés accrues faute de moyens suffisants. Le SNES a, dès avant la rentée scolaire, exprimé ses craintes en ce domaine. La situation en documentation est de plus l’indication que pour les responsables académiques, il est possible à n’importe qui, et sans exigence de formation, de suppléer en documentation. Il s’agit non seulement d’une profonde méconnaissance de l’activité des certifiés en documentation, il s’agit aussi de l’expression d’un profond mépris, tant pour les personnels que pour l’activité qu’ils exercent dans les CDI. Est-ce vraiment la manière de placer ces derniers au centre des établissements ?

J’avais souligné, devant Messieurs Psonka et Mutelet, la nécessité de rattraper un retard de l’Académie de Lille, dans le domaine de poste de documentation, par rapport au niveau national, alors que cette Académie a été en pointe il y a plus de 10 ans, tant du point de vue quantitatif que du point de vue qualitatif. La création d’un seul demi poste pour la rentrée 2002 dans l’académie, comme les mises de postes au CAPES inférieures au départ en retraite, associés à ce mépris, ne peuvent que provoquer la colère. Vous ne serez dons pas surpris de notre volonté de s’attaquer à une situation d’autant plus insupportable qu’elle peut mettre en cause la dignité des personnes.

Veuillez agréer, Monsieur le Recteur l’expression de mes sentiments respectueux et dévoués.

Jean-François LAROSIERE