EDITO
Septembre,
octobre, novembre, décembre... Déjà plus de quatre mois que l'institution a
demandé aux professeurs de Technologie de mettre en œuvre le nouveau programme
de 6ème. Quatre mois, bientôt cinq, que l'on essaye de mettre en
œuvre un programme sans dotation ministérielle, sans formation. Cette situation
peut nous paraître absurde mais elle est surtout méprisante pour notre travail
et tous nos investissements passés et présents, elle l'est tout autant pour nos
élèves et leurs parents.
Mais où sont
passés les moyens qu'on était en droit d'attendre avec un tel changement de cap
dans notre discipline. Matériels, moyens financiers, formations... Rien ou
quelques dizaines d'euros pour beaucoup d'entre-nous, seulement un nouveau
programme de 6ème qu'on nous demande de mettre en place en faisant des miracles.
Lors de l'écriture de ce programme, aucune étude de faisabilité n'a été faite,
le guide d'équipement promis n'est pas paru, les documents d'accompagnement sont
d'une qualité discutable et nous subissons dans les académies les
évolutions des consignes des IPR (interdiction des "objets confectionnés à
Reims, injonctions écrites ou orales pour acheter des équipements chez un seul
fournisseur, installation de "laboratoire" de technologie à Poitiers) sans
harmonisation nationale. Qui pilote cette "relecture" qui est en réalité une
refonte totale de notre discipline sans que le Ministère ne veuille en assumer
les conséquences en terme de moyens ?
Nous n'avons
cessé de dénoncer ces derniers mois, les conditions dans lesquelles les
collègues allaient devoir mettre en œuvre
Qu'est-ce que
cela veut dire ? L'Etat change les programmes sans se soucier de les
accompagner pour rendre leur mise en œuvre possible et botte en touche lorsqu'on
l'interpelle. La technologie serait-elle différente des autres
disciplines ? Veut-on la rendre inintéressante pour mieux la
supprimer ?
Et les
programmes de 5ème et 4ème, où sont-ils au milieu
de toute cette absurdité ? Nous, comme vous, nous en entendons parler
ici ou là mais nous ignorons le contenu définitif depuis que le projet initial a
été retiré du site Eduscol.
Pour tout
cela, pour que
- de
soumettre les nouveaux programmes du cycle central aux syndicats, à toutes les
associations et aux professeurs de technologie avant leur présentation à un
quelconque CSE,
- de reporter
d'un an leur mise en application afin d'éviter de renouveler les erreurs de la
mise en oeuvre du programme de sixième et permettre une mise en place plus
sereine de ce dernier.
Enfin, nous
demandons au ministère une mise en place progressive, concertée et,
évolutive des programmes de 6ème afin de permettre une réflexion
approfondie sur l'organisation pédagogique et les équipements
nécessaires.
Vous
trouverez dans ce TechnoFlash, que nous vous demandons de faire circuler le plus
largement possible :
- Un
compte-rendu de la conférence (1heure30) animée par M. Secretan au salon
Educatec, intitulée « la réforme de l'enseignement de la technologie
»
- Une lettre
au ministre rédigée conjointement par le Snes, le Sgen, l'Aeet, l'Aeat et
Pagestec.
- Les outils
pour relayer notre action et nous faire entendre.
Faisons en
sorte que la Technologie vive et ne devienne pas n'importe
quoi.
Willy Leroux
EdUCATEC
- programmes du cycle central
Lors du salon de
l'Education, une conférence intitulée « la réforme de l'enseignement de la
technologie » était programmée le 23 novembre
2005.
Animateur : Monsieur
Daniel Secrétan, Président du Groupe de Rédaction des programmes de technologie,
Inspecteur Général
Christine Mérieux, chargée
de mission d'inspection (Paris), membre du groupe de
rédaction
Georges Dupont-Lahitte,
Président de
Catherine Bertaud, de
Sandrine Lefrançois,
membre du bureau de l'ASSETEC (TZR dans le 13)
Denis Pichot, Membre du
bureau de l'ASSETEC (Prof. Dans le 94)
Christian Houdré,
président de l'AEAT (association non invitée à
l'origine)
Cette conférence a duré
1H30. L'auditoire était massivement constitué de professeurs de technologie (la
salle était bondée, de nombreuses personnes sont restées debout) venus découvrir
les nouveaux programmes de technologie de 5ème et
4ème.
Monsieur Secrétan (auteur
des programmes de 6ème...) a utilisé une partie importante du temps
disponible pour faire discourir ses invités sur des sujets généraux du
type : « rôle de l'école » ou « l'école est-elle au service
des jeunes ? ».
Christine Mérieux a enfin
présenté les nouveaux programmes (disparu d'EDUSCOL) à l'aide d'un diaporama.
Monsieur Secrétan a ensuite proposé une vidéo présentant un « concours
de robots » afin d'illustrer le type de « réalisations » à
organiser sachant que les élèves doivent travailler en équipe (vidéo de
l'assetec).
Cette conférence, co-gérée
par Monsieur Secrétan et l'assetec a permis à cette dernière de faire une
campagne promotionnelle outrancière.
Dans les programmes
présentés, certains mots ont disparu (architecture, par exemple) mais le fond
reste inchangé. La technologie, proposée dans ces programmes, devient uniquement
le levier de l'orientation (options de lycées STI et métiers) et de
l'interdisciplinarité. Les compétences attendues sont parfois d'un niveau
inaccessible par des élèves de 5ème et 4ème
(méconnaissance par les I.G. de STI des capacités des élèves de
collège ?).
Sous prétexte que les
professeurs de technologie ne sont pas des « professeurs
d'informatique » (dixit, Monsieur Secrétan) nos investissements depuis 20
ans dans :
la formation des élèves de
collège à l'outil informatique,
l'obtention d'équipement
et la maintenance du parc informatique,
sont reniés. Monsieur
Secrétan semble considérer que les élèves connaissent les bases des outils de
bureautique de façon innée.
Monsieur Secrétan s'est
déchargé de toute responsabilité dans l'absence de formation et de moyens pour
appliquer les nouveaux programmes !
Les digressions du début
n'ont pas permis un débat avec la salle par manque de temps (n'était-ce pas
l'objectif de l'animateur afin d'éviter les « questions qui
fâchent »?)
Dominique Dédale
Deschamps
LETTRE
AU MINISTRE
Monsieur le Ministre de l'Education Nationale,
Dans notre système
éducatif, un cadre réglementaire existe pour qu'une éducation technologique soit
donnée aux jeunes Français. La technologie développe des qualités : le
travail en projet, l'ouverture aux réalités du monde économique, la pratique
régulière des Technologies de l'Information et de
Cependant, depuis plus de deux ans, des décisions et des hésitations remettent en cause cette mission spécifique et fondamentale de notre enseignement que de nombreux pays nous envient et mettent en difficulté un corps professoral courageux, innovant, volontaire et engagé dans la réussite des élèves qui lui sont confiés
Aussi les syndicats et les associations de spécialistes sollicitent une audience afin de rétablir préalablement à toute nouvelle décision un dialogue constructif sur ce sujet.
En effet, très attachés à la technologie au collège et à l'idée d'une culture technologique partie prenante du socle commun au collège, ils considèrent qu'une mise à jour de cette discipline mérite une réflexion approfondie. La procédure de révision des programmes a été conduite, pour cette discipline, avec précipitation et en absence totale de transparence. La mise en place des programmes de sixième s'est effectuée après une consultation dans des délais très courts, sans financement des équipements indispensables et sans formation des enseignants. Les documents d'accompagnement sont parus après la mise en place des programmes à cette rentrée scolaire et le guide d'équipement annoncé n'est toujours pas disponible.
Aujourd'hui, cette méthode laisse la place aux rumeurs et à la confusion puisque deux projets de programme de technologie au cycle central sont maintenant à l'étude :
- celui du groupe de Monsieur Secrétan
- et un second projet dont nous ne connaissons ni les auteurs, ni le contenu.
Sur le fond, une telle éducation s'avère, tous les jours, indispensable pour l'appropriation des techniques contemporaines, pour l'usage raisonné des systèmes d'information et de communication, pour l'analyse critique et citoyenne du milieu technique et pour l'approche des métiers.
Une information et une concertation « effective » sont nécessaires auprès des organisations syndicales, des associations spécialistes de cette discipline avant toute présentation d'un nouveau texte de programme. Et ceci, dans un délai respectueux du travail de lecture approfondie nécessaire.
Afin d'aborder ces problèmes, nous souhaitons, Monsieur le Ministre, être reçus.
Veuillez agréer,
Monsieur le Ministre de l'Education Nationale l'assurance de notre respectueuse
considération.
SNES SGEN-CFDT AEAT AEET Association PAGESTEC
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> Montpellier, le 15
février
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Mars
LES AVENTURES
DE MONSIEUR DINDON
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NOUS ECRIRE : techno@snes.edu