Texte conseil syndical du 14 septembre 2015
Voir également le texte collège
A quelques semaines des élections régionales, le gouvernement persiste dans sa politique d’austérité et dans le choix de solutions opposées au programme qui a servi à le faire élire, allant même plus loin que le précédent gouvernement de droite dans la remise en cause des acquis et leur destruction prévisible (cf discussions qui commencent sur le code du travail) dans la droite ligne des directives européennes qui accablent chaque jour un peu plus les peuples, dont le peuple grec, etc.
L’Education nationale est concernée au premier chef
Les rapports se multiplient contre l’Education nationale et ses personnels (celui de la Cour des Comptes, de Terra Nova, etc.), loin de la réalité de nos conditions de travail et sans prendre la mesure de la crise de recrutements et de ses effets à court et moyen termes.
La rentrée 2015 est en effet marquée par une augmentation des effectifs, notamment en lycée, suite aux sous-estimations du nombre d’élèves lors des opérations de préparation de rentrée. Cela se traduit par exemple par des classes de 2de dépassant les 35 élèves, par le refus de scolariser des doublants de terminale.
L’autonomie des établissements se traduit par des dérives concernant la mise en place des nouveaux décrets statutaires (d’ores et déjà des conflits existent concernant les heures des documentalistes, ou les plages horaires réservées habituellement aux DS), ainsi qu’un non-respect des TRMD entre leur vote au CA de février et leur application ) la rentrée, ce qui renforce le flou de l’organisation et le sentiment que les chefs d’établissement ont les mains libres. L’autonomie des établissements devient l’autonomie des chefs d’établissement.
L’académie de Lille connaît aussi des difficultés plus importantes cette année pour couvrir les postes laissés vacants par l’insuffisance des recrutements, dans un nombre de disciplines croissant.
La rentrée 2015 est surtout marquée par la poursuite d’une politique dénoncée par près de 80 % des personnels et qui vise à mettre en place la réforme du collège et de ses programmes à la rentrée 2016, sur le modèle de la réforme du lycée, selon des principes que nous dénonçons car sources d’inégalités entre élèves et établissements, de mise en concurrence des matières (et même de mise à mort pour certaines), prônant l’interdisciplinarité au détriment des disciplines, sans résoudre les problèmes réels qui touchent les collèges et qui nécessiteraient une politique autrement plus ambitieuse (réduction sensible des effectifs, mise à plat de la carte scolaire) et concernant l’ensemble du système éducatif.
D’ores et déjà, l’interdiction de la formation continue pour les personnels affectés en collège pour la remplacer par un formatage officiel est inacceptable. Le conseil syndical appelle les personnels à refuser d’être professeur relais et à transformer les journées imposées de formation en AG pour contester la réforme, à continuer à informer les parents.
A cet égard, la prose du SNPDEN-UNSA est révélatrice des déréglementations souhaitées par le principal syndicat des chefs d’établissement : refus de la formation continue sur le temps de service (mais récupération quand elle concerne les chefs d’établissement), dénigrement des horaires des disciplines (qualifiés de « chipotage »), de personnels, de disciplines (classes bilangues qualifiées de dispositifs destinés à occuper les profs d’allemand).
La décision de l’intersyndicale de faire la grève intervient très (trop ?) tôt après la rentrée, la CAA élargie appelle à la réussite de la journée de grève du 17 septembre qui fait suite aux mobilisations de mai-juin dernier et des vacances d’été contre une réforme imposée par le gouvernement. Le 17/9 sera également une journée d’action à l’AP-HP sur la question du temps de travail. La CAA élargie affirme son soutien aux agents hospitaliers en lutte : il y aura donc 2 grèves contre une même politique d’austérité. Elle appelle également à tout faire pour que la manifestation nationale du samedi 10 octobre amplifie le mouvement de contestation. A cet effet, la section académique du SNES-FSU de Lille a réservé en nombre des places de TGV mises à disposition avec participation libre, pour permettre une montée du plus grand nombre possible.
Il faut envisager les suites à donner en cas de refus du ministère de mettre à plat la réforme. Lesquelles ? Car de nombreuses attaques contre notre métier (réforme du brevet, du lycée, de l’évaluation des enseignants ...) sont prêtes à être mise en place, il nous faut préparer les mobilisations pour freiner et imposer une autre politique à ce gouvernement.
Le dossier du collège ne doit pas occulter que des discussions sur les carrières et les salaires vont commencer. Le conseil syndical dénonce la méthode reprise du gouvernement UMP qui consiste à vouloir faire signer les organisations syndicales avant de discuter : les élections professionnelles leur ont donné toute légitimité pour cela.
Sur le fond, des catégories sont oubliées (agrégés, non-titulaires), les annonces restent floues sur les modalités (exemple : avancement d’échelon à un rythme unique sans préciser lequel, ni la durée des nouveaux échelons) ou font état de la création d’un nouveau grade qui serait attribué sur des critères subjectifs (alors que nous venons de sortir d’une bataille sur la hors-classe qui avait dérivé en fait du prince) tout en repoussant aux calendes post-présidentielles l’absolue nécessité d’une revalorisation du point d’indice, d’une augmentation des salaires !
Force est de constater qu’avec si peu de participation, la consultation « interne » lancée par la FSU est un échec : les participants n’avaient pas accès au texte officiel ; la consultation était organisée sur une durée très réduite, en pleine rentrée, et sur des sujets complexes ; le vote était ouvert à tous, syndiqué ou pas, sans possibilité de savoir qui avait voté (et combien de fois quand on dispose de plusieurs adresses) ; enfin, la formulation orientée des questions posées interroge. Une réflexion critique doit être menée pour rendre plus efficaces et plus représentatives de telles consultations à destination des syndiqués, nécessaires à la vie démocratique de notre organisation.
Le conseil syndical se prononce contre la signature du protocole et réaffirme la priorité au dégel du point d’indice, au rattrapage du décrochage salarial entamé depuis plus de 20 ans.
Vote : unanimité des 36 participants