Texte action CAA Lille 13 janvier 2014
A quelques jours de Noël, en période de crise comme il nous l’est rappelé constamment, un arrêté a étendu la prime de fonctions et de résultats, créée en 2009, aux membres de l’inspection générale de l’EN (elles sont d’un minimum de 3800 à 6700 euros selon le corps). Si ces chiffres dans l’absolu correspondent à ce niveau hiérarchique, et si nous condamnons ce type même de primes basées sur « la performance et les résultats » , il est difficile pour des personnels enseignants, CPE, COPSY et non-titulaires dont le salaire est gelé depuis 4 ans, de constater qu’on leur demande d’en faire toujours plus, gratuitement, au nom d’une « vocation » que n’auraient visiblement pas les autres échelons de notre ministère. Nous devons continuer à réclamer ce qui nous est dû (rattrapage salarial depuis les années 80), ainsi qu’une véritable revalorisation, faute de quoi les étudiants se détourneront de plus en plus de nos professions.
Le 20 janvier se tiendra le Comité Technique Académique qui répartira la dotation en Heures Postes (HP) et Heures Supplémentaires Années (HSA) attribuée à l’académie pour la rentrée 2014. Après plus de 10 ans de suppressions (+ de 6 000 depuis 1998), l’académie n’a obtenu-pour le second degré- que 122 postes pour la rentrée 2013 et … 10 pour 2014 ! Ce nombre est très insuffisant, compte tenu de l’augmentation des effectifs et de la sous -estimation de 2000 élèves pour la rentrée précédente (chiffres du rectorat lui-même). Malgré un solde positif, il y aura des suppressions de postes cette année encore.
Comment accepter cette situation ? Pour la CAA de Lille, le compte n’y est pas. Sur la question des majorations de service, du dialogue social, des effectifs par classe, des conditions de travail, du nombre d’heures supplémentaires, les problèmes restent multiples. Les militants du S3 de Lille, vigilants, n’hésiteront pas dans les semaines à venir à engager les mobilisations locales et académiques.
Au delà des moyens et de l’académie, la situation de l’Éducation nationale est difficilement compréhensible pour les personnels :
– la plupart des réformes combattues sous des gouvernements précédents sont maintenues (malgré des dégâts évidents sur les personnels, comme les enseignants de la voie technologique dont les cas ont été portés au CHS-CTM ou de LV avec la mise en place des épreuves de bac maison, le livret de compétences.... ),
– les attaques contre l’unité du second degré, menacée par les décrets instaurant un cycle CM1-CM2-6e et un conseil école-collège, et visant à uniformiser/dégrader structures, statuts et métiers au nom de la « cohérence des parcours d’apprentissage ». Le calendrier intenable du CSP pour élaborer les programmes des nouveaux cycles est lourd de sens à cet égard : comment élaborer des programmes ambitieux pour tous et ancrés sur les savoirs en quelques mois ? Le SNES refuse un calendrier qui ne peut que justifier la mise en place de programmes curriculaires, simples recueils de repères et de compétences transversales pour accompagner la mise en place d’une Ecole du socle.
– les changements positifs se font a minima : retrait du décret évaluation en mai 2012, suppression tardive de la note de vie scolaire, décharge à mi-temps pour les stagiaires mais seulement à la rentrée 2014 et pas appliquée aux CAD2 (admissibles contractuels de l’année 2013-2014 qui seront affectés à temps complet en cas de réussite à l’oral 2014).
– les déconvenues s’accumulent : poursuite du démantèlement du réseau des CIO, projet de calendrier qui nous ferait rentrer le 29 août 2014 et qui n’a pas encore été officialisé à quelques mois de l’échéance, négociations confisquées (loi de rénovation de l’école, éducation prioritaire), projet de réforme de la Formation Professionnelle qui aura des conséquences lourdes sur la formation initiale avec de nouveaux pouvoirs accordés aux Conseils Régionaux, le dernier avatar étant les discussions sur les statuts des enseignants.
Concernant ce dernier point, le report des discussions en janvier doit être l’occasion pour le SNES-FSU d’affirmer ses mandats, d’être dans la proposition et non plus seulement dans la réaction, comme nous avons été obligés de l’être ces dernières années, apparaissant ainsi, à tort, comme le syndicat opposé à tout.
Rénover le statut des personnels (pas seulement des enseignants, mais aussi ceux des CPE et des COPSY) doit avoir pour préalable de diminuer sans condition un horaire de service calculé lorsque la semaine de travail faisait 40 h et de maintenir une définition nationale et hebdomadaire de nos tâches. Le débat qui s’est instauré entre les collègues de CPGE au moment de l’action de décembre a été très positif. Il aurait dû pouvoir se poursuivre sans modération sur la liste de diffusion nationale afin de préparer au mieux la réunion nationale du 18 janvier à Paris.
En outre, les nouvelles injonctions ministérielles faites pour la passation des épreuves « maison » de langues vivantes ne sont pas acceptables puisqu’elles dégradent encore les conditions de travail des collègues et portent un peu plus atteinte aux nos mandats concernant le baccalauréat.
Le conseil syndical réuni le 13 janvier se prononce :
– pour une campagne préalable offensive sur la défense des personnels, de leurs conditions de travail et leur rémunération sur la base de nos mandats, à mettre en lien avec la crise de recrutement, les demandes de plus en plus importantes de reconversion et de seconde carrière, les faits divers malheureux concernant des collègues en souffrance ;
– pour un appel à la grève nationale dans le cadre d’une semaine d’actions en février sur ces problématiques (y compris le calendrier des vacances) ; c’est la grève massive des professeurs classes préparatoires qui a obligé le ministère à ne pas passer en force dans les délais qu’il s’était fixé. Il faut transformer l’essai et obtenir le retrait du projet ministériel. Seule la construction d’un rapport de force par la grève peut nous permettre de gagner ;
– le conseil syndical se prononce en faveur du dépôt d’un préavis de grève académique couvrant la période allant jusqu’aux vacances de février rendant possibles les actions locales et académiques face aux problèmes de moyens ou de réformes du métier.
– Pour une campagne nationale d’action Baccalauréat afin de préserver la cadre national, anonyme et final de l’examen. En ce qui concerne plus spécifiquement les LV, le SNES appelle à ne pas fournir de nouveaux sujets de compréhension orale pour alimenter les banques académiques qui doivent voir le jour. Il appelle également les collègues à imposer des permutations d’examinateurs, des convocations, l’anonymat des copies.... afin de rapprocher le plus possible ces épreuves du cadre habituel de l’examen final.
57 Pour, 1 Abstention