Compte-rendu du CTPA du 7 novembre 2011
On est dans une académie « bisounours ». Pour la rectrice « tout va bien », les résultats aux examens augmentent, les taux de redoublement diminuent, aucun des points à l’ordre du jour ne semble atténuer la satisfaction de la politique menée par le rectorat (tous les voyants sont positifs depuis 2007). Sauf, bien sûr les mouvements d’humeur des enseignants qui prennent parfois les élèves en otage.
Bilan des résultats académiques aux examens
La rectrice indique que l’on fait moins redoubler à Lille et mieux réussir, le différentiel avec le national diminue alors que le pourcentage d’élèves défavorisés est élevé (+ 12 pts par rapport à la moyenne nationale).
Rôle des stages de remise à niveau dans la diminution du dédoublement
Un travail est à faire sur l’orientation : le taux de passage en 2de GT est inférieur de 6 pts par rapport à la moyenne nationale.
Dans le premier degré, la progression est due à l’aide individualisée et permet d’obtenir des résultats équivalents à la moyenne nationale.
Dans l’enseignement professionnel, l’utilisation à bon escient du livret de compétences en 2de doit permettre aux élèves d’aller en 1re techno par le biais des classes parallèles.
Concernant la voie technologique : les académies qui augmentent les flux de passage entre la 2de et la 1re STI2D sont des lycées généraux qui ont intégré des enseignements d’exploration technologiques. Le décloisonnement des lycées est une piste à creuser en sélectionnant des lycées généraux qui ne concurrenceraient pas les lycées technologiques.
La moyenne académique à l’épreuve d’Histoire de Arts est de 13,22, mais c’est pareil ailleurs, on ne peut donc expliquer la progression lilloise avec cela.
Commentaire FSU : l’intervention de la rectrice montre qu’elle établit une hiérarchie entre les 3 voies, disant à plusieurs reprises que les élèves manquent d’ambition en choisissant d’aller en LP (accusant au passage les enseignants et chefs d’établissement de se montrer élitistes, d’ « écrémer » en ne les poussant pas à aller en LEGT), ne voulant pas admettre un héritage académique et que ce puisse être un choix délibéré, réfléchi, permettant de réussir sa vie professionnelle.
Nous avons demandé un bilan des classes parallèles par rapport à celui des 1res d’adaptation qui ont disparu.
Nous avons rappelé notre opposition au livret de compétences et au socle commun, la validation d’une compétence relevant davantage d’un problème de conscience que d’une réelle validation d’un acquis.
Orientation
Diminution depuis 3 ans des demandes d’orientation vers les CPGE (il n’y a plus une seule classe à 48 élèves dans l’académie). Parmi les hypothèses, les dossiers sont dorénavant à envoyer directement par les élèves qui ne le font pas, la procédure complémentaire de septembre n’est pas assez utilisée, les établissements recruteurs doivent aller plus loin dans les listes de sélectionnés.
Bac Pro : 54 % des élèves demandent à poursuivre des études après le bac.
Stages
Stages de remise à niveau et stages passerelles : ils ont concerné 21 établissements pour 544 élèves pour les premiers, 63 établissements pour 200 élèves pour les seconds (sur les 200, 143 ont eu un avis favorable pour aller de 2de GT en LP, le cheminement inverse a concerné 2 élèves). Les chiffres seront certainement « meilleurs » cette année, la circulaire sera moins tardive. Ainsi les stages de remise à niveau pourraient être avancés aux vacances de Pâques, une semaine bloquée pendant les vacances, l’équivalent de l’autre semaine aurait lieu en dehors des cours, de manière filée. La proposition doit émaner du conseil de classe. En réponse à nos questions, le doyen des IPR indique l’impossibilité d’évaluer l’élève dans ce dispositif …En bref, avant le stage, après une année scolaire,le conseil de classe constate l’impossibilité de passer dans la classe supérieure, mais après un stage d’une semaine auquel il suffit d’être présent, l’élève a comblé ses lacunes et il est miraculeusement au niveau.
Stages d’anglais : 14 établissements ont organisé des stages de vacances pour 357 élèves. Le rectorat tente d’abriter cet échec derrière les difficultés techniques, l’absence d’enseignants disponibles. Il envisage de mettre ces stages pendant l’année scolaire sous forme d’heures dispensées par des étudiants « master en alternance ».
La FSU a rappelé qu’elle demandait le retour à des horaires et des effectifs dignes d’un enseignement efficace en langues vivantes.
Internat d’excellence
Montée en puissance. Il devrait y avoir 1500 places en internat en 2014. A la rentrée 2011 en plus des 2 internats d’excellence de Douai et d’Armentiéres, il y a 500 places labellisées. Un 3e internat d’excellence ouvrira à la rentrée 2013 au lycée Carnot d’Arras. Le rectorat a rappelé que les places en internat d’excellence n’étaient pas gratuites. Une participation peut être demandée aux familles en complément des 1 100 € allouée par l’agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (ACSE). Elle a aussi ajouté « pourquoi ne pas faire le repas gratuit tant qu’on y est ».
Dispositif ECLAIR
Sur 169 postes CLAIR (qui ne peuvent être obtenus que dans le cadre du mouvement spécifique, après entretien avec le chef d’établissement), 99 étaient vacants en juin 2011. 56 candidats ont postulé, essentiellement sur la zone Lille Roubaix Tourcoing. 57 postes sont restés vacants à l’issue du mouvement, soit près d’1/3.
La FSU rappelle son opposition au dispositif et demande que les postes soient délabellisés. Elle rappelle également que, comme pour les ZEP, ce n’est pas en mettant des bonifications de sortie qu’on attirera des personnels sur la durée, ni qu’on réglera les problèmes de l’éducation prioritaire. Le mouvement spécifique est perçu uniquement comme un moyen de contourner le mouvement et d’obtenir un poste fixe dans la métropole lilloise.
Le secrétaire général propose de maintenir le dispositif CLAIR et de faire passer au mouvement les postes vacants et au barème MAIS d’examiner le dossier des personnes mutés sur ces postes (ceux identifiés comme « fragiles » (selon quels critères ? Par qui ?) pourraient être placés ailleurs). Il propose aussi que cet examen hors barème concerne des collègues en difficulté dans certains établissements, par exemple.
La FSU a réagi sur plusieurs points :
ce projet déjà présenté en groupe de travail a été condamné unanimement par les organisations syndicales présentes. Est-ce là la conception du dialogue social du rectorat ?
C’est une nouvelle déréglementation qui aurait de graves répercussions dans les établissements si elle était mise en place : dès que le hors-barème entre en jeu ou que les règles sont trop confuses, on soupçonne les collègues qui obtiennent une mutation d’avoir magouillé.
Le rectorat a décidé de divulguer le projet de mouvement, ce que nous dénonçons : comment compte t-il expliquer aux collègues concernés qu’ils ont été jugés les uns trop fragiles, les autres assez solides pour être permutés entre le projet et le résultat final du mouvement ?
Concernant le mouvement, nous avons demandé le maintien de la bonification TZR et qu’elle soit attribuée également aux TZR entrant dans l’académie. Nous avons demandé également que la bonification agrégée soit diminuée étant donné son inefficacité et les espoirs déçus qu’elle suscite : pour affecter les agrégés en lycée, il faut arrêter de supprimer des postes et même en créer !
Rentrée 2012
L’académie a été surdotée à la rentrée 2011 (2000 élèves comptabilisés en trop), le ministère reprendra donc des moyens à ce titre et comme les chiffres de prévision pour 2012 annoncent 2000 autres élèves en moins, il faut s’attendre à de nouvelles suppressions importantes de postes.
Le taux d’encadrement est conforme à la moyenne nationale.
Comme l’an dernier, le rectorat indique qu’il y a une prévision de diminution des effectifs, mais qu’on enlève les places vacantes !!
Le taux de scolarisation des 2 ans est actuellement de 28.7 % jugé encore trop important par le rectorat car des pédagogues lui ont confirmé que cela ne servait à rien.
Pour la rentrée, le rectorat prévoit 2327 élèves de moins dans le 1er degré dont 1894 en pré élémentaire,
+ 1261 en collège, - 4239 en LP, + 818 en LEGT et + 477 en post bac.
Intervention FSU pour rappeler que les établissements de l’académie sont ZEP pour 1/3 d’entre eux et devraient faire baisser la moyenne. Ce n’est pas le cas, donc nos établissement sont plus chargés qu’ils ne devraient l’être.
Réseau d’établissement
La transformation des LP en SEP se poursuit. 4 nouvelles à cette rentrée 2011 et 5 nouvelles à la rentrée 2012. Les collègues du LP sont tous mis en MCS et réaffectés automatiquement sur le lycée. Il subsiste un seul RNE, la dotation horaire sera commune et le budget sera commun.
En parallèle se met en place des mise en réseau avec uni-direction. 22 établissements seront concernés à la rentrée 2012 (donc 11 uni direction). La fusion Gambetta – Carnot à Arras est annoncée à la rentrée 2012. En 2013, ce sont 8 nouvelles uni direction qui verront le jour.
CIO : En 2011, regroupement des CIO de La Madeleine, de Lille Solférino, de Lille Après bac, de Lille Helemmes au sein d’un nouveau CIO lillois rue de Thionville ; pour 2012, regroupement au 1er janvier 2012 des CIO de Maubeuge et d’Avesnes sur Helpe, puis regroupement au 1er septembre 2012 des CIO de Dunkerque et Saint Pol sur mer, de même que le regroupement des CIO d’Armentières, de Lomme et d’Haubourdin.
Questions diverses :
LP d’Hennebique : Ce n’est pas un projet pédagogique du rectorat, mais une reconstruction voulue par la région. En stand by pour l’instant face à l’ampleur de la mobilisation des personnels concernés.
L’option HG en T S est une option qui ne fera pas l’objet d’une dotation particulière (mais ce nouveau paramètre sera pris en compte pour la dotation des terminales, on y croit !). Rappel du rectorat de ne pas confondre option et enseignement de spécialités en terminale. La mise en place de la spécialité de TL « droit et grands enjeux du monde contemporain » est en cours (appel au repérage de profs ayant une licence de droit ou un diplôme sciences po). Tout comme la spécialité de TS Informatique et sciences du numérique, cela fera l’objet d’une mise en réseau des établissements : elles ne seront pas ouvertes partout.
ORS / majoration de service : Le rectorat maintient son discours sur la nécessité d’équité qui l’a obligé à rappeler des consignes qui ne sont pas nouvelles, selon lui. Il dit qu’effectivement, il n’avait pas eu l’intention de vérifier les VS comme indiqué à l’audience de juillet mais que la situation se révélant très diversifiée, il procède actuellement à une vérification d’un échantillonnage de VS, notamment dans les établissements où les consignes ne paraissent pas avoir été appliquées. Mais il s’agit pour l’instant de tendre vers cette équité en demandant que les établissements qui ne l’avaient jamais appliquée commencent à le faire sans créer une rupture brutale par rapport aux années précédentes....L’AP n’est pas pris en compte dans le calcul de la majoration car selon eux, ces groupes sont annualisés et donc les élèves peuvent y entrer et en sortir. Répondant à une question de la FSU, il évoque le chiffre de plus de 8h pour les majorations mais nie tout changement dans l’attribution de la première chaire.
Commentaire de la FSU : nous avons rappelé que le problème n’était pas le décret de 50 en lui-même mais bien un changement de lecture concernant l’identification des groupes à effectifs réduits ; le secrétaire général a concédé un changement de lecture. Nous avons bien évidement évoqué la colère des enseignants qui se traduisait par des actions diverses dont le choix de s’en tenir à leurs ORS. La rectrice a trouvé alors qu’il était lamentable de prendre les élèves en otage. Sous prétexte d’équité, chacun constatera que la règle est à géométrie variable.
Fonds sociaux : Ces fonds sociaux ne sont pas là pour aider de manière permanente les élèves en difficulté car il y a les bourses pour cela. Il s’agit d’aider de manière exceptionnelle. Les établissements avaient des fonds de réserve pour ces fonds sociaux, qui équivalent à ce qui n’a pas été donné aux établissements. Le problème se posera l’an prochain car il n’y aura plus de fond de réserve.
Commentaire de la FSU : nous avons rappelé que ces fonds sociaux permettaient à certains élèves de pouvoir manger à la cantine et que c’était justement un facteur de décrochage important, ce qu’a nié complètement la rectrice.