Nous venons d’apprendre la suppression de 215 postes de TZR pour l’académie de Lille, en plus des 376 postes déjà supprimés en établissement. Le total réel des suppressions s’élève donc à 591 ! L’académie de Lille se trouve une nouvelle fois en haut du classement des coups portés à l’enseignement public.
Jusqu’ici le rectorat s’était bien gardé de nous donner ce chiffre. La suppression des postes de TZR se veut en effet plus discrète, moins visible et pourtant cette question nous concerne tous : depuis le début de l’année, le manque de remplaçants se fait sentir partout et dans toutes les disciplines, les chefs d’établissement passent déjà par l’ANPE pour recruter des salariés d’agence de tourisme afin d’enseigner l’histoire géographie ou cherchent auprès du personnel quelqu’un « susceptible de donner des cours de maths » ou d’anglais, voire des retraités.
Par ailleurs, le rectorat oblige les collègues de physique à enseigner les maths, ceux de génie à enseigner la technologie, ceux de lettres modernes à enseigner le latin ou encore ceux de SES à travailler en documentation (avec menaces de retrait de salaire et inspection). Sur Boulogne, on propose à des artistes de prendre en responsabilité des classes pour l’enseignement des arts plastiques.
Une nouvelle diminution du nombre de TZR, c’est une attente encore plus longue pour avoir un remplaçant, la désorganisation des équipes et des enseignements, des pressions pour mettre en place les remplacements à l’interne et sur les TZR.
Dans quelles conditions les TZR qui restent vont-ils travailler ?
– Si le nombre global de TZR va diminuer de 215, certaines disciplines (STI, allemand) vont, elles, voir leur nombre augmenter. Cela signifie une nouvelle dégradation pour des disciplines déjà très touchées pour lesquelles on se demande comment il sera encore possible de trouver un titulaire remplaçant (anglais, mathématiques, technologie, documentation ...), sauf à affecter encore et toujours hors discipline.
– Pour les collègues dont la qualification et le statut sont respectés, le problème principal réside dans les déplacements, nombreux, et contraires souvent à un suivi correct des élèves. Des TZR partagent des classes sur Calais, l’un enseignant en même temps à Etaples et l’autre à Dunkerque. Grâce à la fusion des zones, les compléments de service alliant Méricourt et Roubaix, ou Condé sur Escaut et Lille, ne sont pas rares.
La bataille pour les postes n’est pas terminée !
Les suppressions de postes de TZR devraient se passer sans mesure de carte scolaire : le rectorat incite les TZR à demander des postes en établissement (notamment dans les zones peu demandées, comme la sambre-avesnois ou la côte) ; puis, lorsque le TZR obtient ce type de mutation, le rectorat ferme son poste. Cela s’était passé l’année dernière en mathématiques et en anglais.
Cette procédure sera sans doute plus massive cette année au mouvement intra (nous afficherons fin mars sur notre site les possibilités de devenir TZR ou d’obtenir un poste fixe par discipline).