Combien fallait-il pour être promu-e cette année ?
Déclaration préalable du SNES-FSU
CAPA Avancement échelon des certifiés du 14 décembre 2015
Déclaration du SNES-FSU
La région Nord-Pas de Calais Picardie, bastion dit « de gauche » a basculé politiquement cette semaine. Les personnels de l’Education nationale ont sans aucun doute contribué à ce basculement, non par adhésion aux idées portées par les partis en lice au 2e tour, mais en raison de la colère éprouvée à l’égard du gouvernement en place qui a refusé d’écouter la parole émanant du terrain, qu’il s’agisse des salaires, de l’évolution des carrières, des conditions de travail et, bien sûr, de la réforme du collège. Dernier exemple en date de la façon méprisante et méprisable dont nous sommes dirigés : l’annonce via twitter par Mme la ministre de la répartition des créations et suppressions de postes, alors qu’il s’agit de l’ordre du jour qui devrait être discuté jeudi 17 en CTM avec les organisations syndicales.
Nous considérons qu’il est indispensable d’agir autrement dans le secteur qui est le nôtre, sur le fond comme sur la forme, non pas en raison de la proximité d’autres échéances électorales qui pourraient connaître la même funeste évolution que les régionales, mais bien parce que les réformes actuelles imposées et non discutées, ne sont pas celles dont l’Éducation nationale, ses personnels et les élèves, ont besoin. Il convient donc de commencer par abroger la réforme du collège, d’entamer une réelle concertation pour en proposer une autre qui reçoive l’accord de tous, avant de faire de même avec les autres sujets prégnants.
Avant d’aborder l’ordre du jour proprement dit, nous aurions une autre remarque d’ordre général à formuler : alors que la période des élections professionnelles est terminée, nous continuons à recevoir des messages électroniques non sollicités émanant d’organisations syndicales concurrentes. Si nous comprenons que ces organisations soient obligées de recourir à ces expédients par manque de militants et même d’adhérents, au risque de montrer leur incompétence en contactant des stagiaires agrégés internes au sujet des mutations inter, il y a des textes réglementaires et nous demandons une réaction de l’administration : soit il est interdit d’utiliser de façon sauvage des adresses électroniques, et dans ce cas, il faut effectivement sanctionner, soit c’est permis, et donc l’administration doit fournir les outils à tous les syndicats pour qu’ils agissent en toute légalité.
La CAPA qui se réunit ce jour est une échéance attendue avec impatience par les certifiés : le gel du point d’indice depuis 5 ans correspond en effet à une baisse du pouvoir d’achat de près de 10 % que ne compense même plus un changement d’échelon et qui s’ajoute à la baisse des salaires enregistrée depuis les années 1980. Ce manque de reconnaissance salariale contribue à la démotivation des personnels, à leur sentiment légitime de déclassement, et par conséquence à la perte d’attractivité des métiers de l’enseignement auprès des étudiants.
Parmi les certifiés, 2171 vont être promus au choix ou au grand choix, soit légèrement plus que la moitié des promouvables. Les non promus sont renvoyés à l’ancienneté ou à une prochaine campagne parfois à cause de leur date de naissance, ce qui peut provoquer incompréhension et même rancœur dans le contexte décrit plus haut. Le SNES revendique donc dans l’immédiat un rattrapage salarial pour l’ensemble des personnels, ainsi que la mise en place d’une nouvelle grille indiciaire revalorisée, de façon à correspondre au niveau de recrutement bac + 5 et aux responsabilités qui sont les nôtres. Enfin, l’avancement doit se faire à un rythme unique pour tous, le plus favorable, comme c’est déjà le cas pour d’autres corps exerçant dans l’Éducation nationale, sans que cela remette en cause leur valeur professionnelle, leur mérite ou leur investissement dans leurs missions au service du public.
Pour terminer, nous tenions à remercier le travail effectué par les services du DPE toute l’année. Il nous reste quelques interrogations qui sont de votre ressort, M. le président, par exemple nous souhaitions savoir où en sont les discussions sur la notation : qu’en est-il du point supplémentaire pour les certifiés qui n’ont jamais été inspectés et qui ont plus de 5 ans révolus d’exercice ? Y aura t-il d’autres changements envisagés ou d’autres discussions sur la question pour améliorer la situation des personnels de l’académie ?