Nous dénonçons depuis deux ans les modalités des épreuves de « compréhension orale » (et « d’expression orale ») en Langues Vivantes pour de nombreuses raisons.
Une des craintes du SNES, concernant ces épreuves en « évaluation en cours d’année », est que les chefs d’établissement puissent faire pression sur les enseignants, et sur les notes qu’ils attribuent aux candidats.
Encore de la paranoïa syndicale ? Non : un lycée du Pas de Calais est passé à l’action cette semaine. Les collègues d’anglais ont été convoqués par la direction, qui leur a expliqué, tableau à l’appui, que les notes de « CO » de certains élèves étaient faibles au regard de leurs moyennes trimestrielles. Ce tableau comprenait ainsi tout un ensemble d’élèves / candidats pour qui les notes (CO et moyennes trimestrielles) avaient été surlignées en jaune, et pour lesquels le Chef d’établissement et son adjoint ont aimablement suggéré aux collègues que, « s’ils le voulaient bien sûr », ils pouvaient « revoir les copies » pour s’assurer que la note était vraiment pertinente. Aimable invitation, qu’on appelle plus couramment « mettre la pression ».
Ainsi, un Chef d’établissement et son adjoint se sont permis de juger de la façon de noter de nos collègues, ont remis en cause la qualité de leur travail, et ont fait pression sur eux pour qu’ils relèvent leurs notes. En comparant, qui plus est, des moyennes qui évaluent des compétences très différentes, et une note centrée sur une compétence, ce qui est bien sûr stupide.
Tout est insupportable dans cet épisode : la mise en doute du travail des collègues, le tripatouillage des notes de bac par un chef d’établissement, « l’invitation » faite aux collègues à, tout simplement, tricher. Insupportable par rapport au baccalauréat. Insupportable aussi parce que ces méthodes ont des conséquences psychologiques que l’on connaît. Insupportable, mais tellement prévisible : nous avions annoncé depuis longtemps que ça se produirait.
Les collègues ont refusé de modifier leurs notes, et c’est heureux : un bureau de proviseur n’est pas une commission d’harmonisation !
La section de l’établissement concerné va réagir immédiatement auprès du chef d’établissement. La section académique du Snes-Fsu va alerter le rectorat sur ce qui s’est passé. La section nationale est informée et suit la situation. Contactez-nous immédiatement si vous êtes victimes de ce genre de pressions.