Dans le cadre de la préparation de rentrée et de la réforme du collège, la carte des enseignements des langues vivantes va être profondément modifiée. Toutes les LV1 autres que l’anglais disparaissent, les bilangues et les euros également. La LV2 sera proposée à partir de la 5e. Cela aura de lourdes conséquences, et pour l’offre d’enseignement, et pour les personnels.
Depuis des mois, le SNES-FSU est le seul syndicat à défendre dans toutes les instances la nécessité d’une abrogation du décret sur la base d’une analyse précise des conséquences qu’une mise en place de la réforme pourrait avoir pour les élèves et les personnels. Dès début novembre, il a été le seul à alerter sur les conséquences de la disparition des 233 sections bilangues et des 277 sections euro de l’académie sans démenti du rectorat.
Aujourd’hui, alors que la dotation académique laisse augurer une saignée sans précédent pour l’enseignement et les enseignants de langues vivantes , l’UNSA qui, dans toutes les instances, ne prend la parole que pour réitérer son soutien mordicus à la réforme, quelles qu’en soient les conséquences, essaie de faire croire aux collègues qu’elle œuvre raisonnablement pour sauver des postes. L’imposture a ses limites ! Non seulement aucune intervention des représentants de l’UNSA dans les instances ne témoigne du moindre souci de la situation des collègues -et encore moins de l’offre d’enseignement-, mais en outre, l’UNSA est prête aujourd’hui à tous les arrangements opaques avec l’Administration pour faire avaliser une réforme calamiteuse : implantation de fausses bilangues de continuité sans critères définis académiquement - et encore moins nationalement - résultats de petits arrangements avec quelques chefs d’établissement.
Tout cela ne sauvera rien : une petite trentaine de fausses bilangues de continuité pourraient être implantées à titre exceptionnel en Education prioritaire en allemand dans l’académie - chiffres du Rectorat - une douzaine d’autres en allemand et une quinzaine en néerlandais pourraient, si effectifs suffisants, être poursuivies au titre de la continuité de l’enseignement dispensé en primaire depuis plusieurs années. Même si ponctuellement, cela pourra stabiliser et l’offre et la situation de certains collègues, cela est très peu compte tenu des 233 sections existantes. En outre, cela ouvre la porte à une explosion des inégalités alors que l’argument-phare avancé par la Ministre était précisément la fin de celles-ci.
2 groupes de travail auront lieu jeudi 7 janvier pour le Pas-de-Calais, vendredi 8 janvier pour le Nord, afin d’ aborder cette nouvelle « offre linguistique ». Malgré nos demandes, aucun document de travail ne nous a été à ce jour communiqué. Preuve, s’il en est, de l’opacité de la répartition de l’offre, de l’absence de critères et de l’inégalité de traitement des établissements. Nous dénoncerons cette situation dans les instances prévues d’autant plus fermement si aucun document ne nous parvient d’ici-là.
Nous appelons également les personnels à dénoncer cela dans les conseils pédagogiques, commissions permanentes et CA à venir. Nous les appelons également à défendre la qualité de l’enseignement des LV en exigeant l’ouverture ou la réouverture de plusieurs vraies LV2 en 5è et en 4è (en sus des ex 6è bilangues qui deviennent de fait des LV2) et en refusant tout regroupement en 5è de grands débutants et de non-débutants.
Nous appelons enfin tous les collègues à participer massivement à la grève nationale et à la manifestation du 26 janvier contre la réforme du collège et les conditions de la rentrée 2016 dans tous les établissements.
Le secrétariat académique.