Le BO n°31 du 1er septembre (http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57154) publiait une circulaire qui supprime l’ATP (Aide au Travail Personnel) de 6e par et la remplace par « l’accompagnement personnalisé » (AP). Plus qu’un simple changement de nom, la mise en place de l’AP peut constituer un outil propre à générer de nombreuses dérives, qu’il faudra contrer en CA.
S’agit-il de moyens nouveaux donnés aux établissements ?
Non. L’AP est mise en œuvre dans le cadre des moyens d’enseignement attribués dans le cadre de la Dotation Horaire Globale, comme l’ancienne ATP ; à ce titre, 2h sont attribuées par classe de 6e, et qui doivent donc être effectuées exclusivement en Heures-poste (dans le service), ou en HSA (une seule heure supplémentaire est imposable dans ce cas).
L’arrêté de 2002 qui prévoit le financement de l’ex-ATP sur la DGH est toujours en vigueur :
http://www.education.gouv.fr/bo/2002/8/default.htm
L’accompagnement personnalisé est-il une mise à jour de l’accompagnement éducatif mis en place depuis 2007 ?
Non Lire le tableau joint au format PDF
Quels élèves sont concernés ?
Alors que l’ATP s’adressait à tous les élèves d’une classe de 6e, l’AP peut ne concerner qu’une partie des élèves (dits les plus « fragiles »).
Par contre, comme pour l’ATP, les moyens accordés pour organiser l’AP ne peuvent bénéficier qu’aux élèves de 6e, même si la tentation est souvent forte de les « saupoudrer » sur les autres niveaux, et à d’autres fins. Il faut y veiller en CA lors de la discussion sur le TRMD.
A quoi sert l’AP ?
Alors que l’ATP constituait un dispositif de remédiation en lien avec les apprentissages disciplinaires, l’AP se veut un outil au service du trop fameux « socle commun de connaissances et de compétences », et de la transition CM2/6e. En réalité, il s’agit moins de faire progresser les élèves, que d’identifier et trier –dès l’entrée au collège- ceux qui connaissent des difficultés : « L’accompagnement personnalisé s’appuie sur les programmes de collège et sur les compétences attendues au palier 2 ». Le palier 2 étant celui devant normalement être atteint en CM2, l’AP entérine les difficultés sans proposer d’autres solutions que le report de la validation du socle du primaire au secondaire.
Qui peut prendre en charge l’AP ?
Si la circulaire stipule que, dans l’établissement, « tous les professeurs sont invités à s’impliquer », il ne s’agit que des personnels du 2d degré (PLC titulaires, vacataires et contractuels, à l’exclusion des Professeurs des Ecoles, même titulaire en Segpa. Ainsi, la volonté du Directeur Académique du Pas-de-Calais (ex-IA) d’affecter des PE de Segpa traduit un profond mépris des missions des personnels, mais surtout elle constituerait un acte totalement illégal.
Comme l’AP est un « temps d’enseignement », fléché dans la DGH, il est exclu que les personnels vie scolaire (notamment les assistants d’éducation) le prennent en charge. Concernant les enseignants-documentalistes, la nature du financement (DGH) ne leur permet pas d’intervenir dans l’AP dans le cadre de leur temps service ; les vacations qui leur permettent d’encadrer l’accompagnement éducatif (décret n° 96-80 du 30 janvier 1996) ne peuvent couvrir l’AP, déjà financées via la DGH.
Qu’en pense le SNES ?
Pour le Snes, le suivi efface ne peut passer que par une prise en charge de l’ensemble des élèves :
– dans le cadre du groupe-classe, et non en « groupe de compétences », groupes de niveau déguisé.
– dans la continuité de l’année scolaire, et non en morcelant l’AP par le biais de l’annualisation des moyens, ou en mettant en place des « modules de remise à niveau ». La remédiation ne peut porter ses fruits si elle est ponctuelle. Il faut donc s’opposer en CA à ce que l’AP soit effectuée sur la base de HSE, obtenues en convertissant des HSA (1 HSA = 36 HSE).
– par un enseignant de l’équipe pédagogique, et non un personnel extérieur, qui ne connaît ni les élèves, ni le contexte pédagogique et disciplinaire dans lequel s’effectue les apprentissages au collège. La possibilité de recourir à des professeurs des écoles constitue un déni de la qualification et de l’investissement des certifiés et agrégés.
– dans le cadre d’activités connectées aux enseignements disciplinaires, ce que n’interdit pas la circulaire : « L’accompagnement personnalisé comprend principalement, à l’initiative des équipes pédagogiques, des activités comportant un travail sur les capacités de base (maîtrise de la langue, mathématiques, langues vivantes) et les travaux interdisciplinaires ».
Nous vous demander d’alerter rapidement la section académique en cas de difficulté pour obtenir le respect des textes régissant l’AP.