27 janvier 2008

Les établissements

Refus des heures sup : signons, faisons signer dans nos établissements !

Refus des heures sup !

Par le secteur lycée du S3

A faire signer dans l’établissement, par discipline

La baisse du pouvoir d’achat nous touche tous individuellement, nous le sentons bien au quotidien… mais justement, elle nous touche « tous », ce qui montre que c’est un problème collectif (des fonctionnaires, des profs). Nous pouvons chercher des solutions individuelles : faires des heures supplémentaires. Mais c’est une fuite en avant qui ne règle pas le problème.

Si chaque année notre salaire continue de diminuer, combien faudra-t-il faire d’heures supplémentaires pour compenser les futures pertes de pouvoir d’achat ?

Par ailleurs le gouvernement nous dit qu’en changeant d’échelon, nous rattrapons la perte de pouvoir d’achat… Donc nous ne sommes jamais augmentés !!! (et nous ne progressons pas dans la carrière)

Le vrai problème, c’est que notre salaire horaire a diminué depuis 2000, et ce problème touche tous les fonctionnaires. Donc la solution est à rechercher de manière collective, en exigeant que la perte de salaire réelle, reconnue par le ministre, soit compensée par une hausse du point d’indice.

Faire des heures supplémentaires implique souvent de prendre au moins une classe en plus : avec des effectifs qui deviennent de plus en plus chargés, cela implique un temps de travail qui ne cesse de s’alourdir, alors que nous n’avons jamais bénéficié d’une quelconque diminution du temps de travail. Par ailleurs, le gouvernement a bien en tête une diminution des horaires élèves : ceci impliquera un plus grand nombre de classes (donc de copies, de cours à préparer), ne serait-ce que pour atteindre le temps de service règlementaire : travailler plus pour gagner moins (puisque le point d’indice diminue en termes réels). Et à cela il faudra encore ajouter les heures supplémentaires ???

Au-delà des conséquences les plus directes pour notre charge de travail, les déclarations du premier ministre et du président, en ce qui concerne le temps légal de travail, ne laissent aucun doute : le but du jeu, dans le privé, est de supprimer la durée légale du travail, donc la notion même d’heures supplémentaires (« supplémentaires » = en plus de la durée légale…). La fonction publique n’est évidemment pas à l’abri. Si nous prenons de plus en plus d’heures sup, que nous dira le gouvernement ? « bah, vous voyez, vous ne travailliez pas tant que ça puisque vous pouvez travailler plus : on va changer le temps de service de référence, disons… 21 heures pour les certifiés et 19 heures pour les agrégés… mais évidemment sans hausse du salaire, hein… ». Accepter les heures sup, c’est prendre le risque collectif qu’elles soient en fait supprimées par la redéfinition du temps de service…

Nous demandons une hausse du salaire horaire, pas une hausse du revenu mensuel (même si, à nombre d’heures constant, avec une hausse du taux de salaire horaire, mécaniquement notre salaire mensuel augmentera). On va nous répondre à coup sûr « heures sup » et sans doute de plus en plus « primes » (ça se fait énormément dans certaines administrations, comme la protection judiciaire de la jeunesse).

Si nous acceptons les heures sup, nous montrons au gouvernement qu’il a raison de ne pas nous augmenter, puisqu’après tout on n’a qu’à bosser plus et que c’est possible (« payer de notre personne », a dit Darcos). Les heures sup, c’est « l’antidote » de l’augmentation des salaires… tant que nous les prenons, nous nous interdisons à nous-mêmes d’avoir la juste reconnaissance de notre travail, nous acceptons implicitement les discours qui nous disent qu’on ne bosse pas beaucoup…

Tout justifie un refus collectif des heures sup… d’autant plus, on le voit, que beaucoup de postes supprimés sont transformés en heures sup. Or on ne peut nous en imposer qu’une seule. Si nous les refusons, le rectorat sera bien embêté… Bien sûr, il va essayer de s’adresser aux parents pour leur dire « si y’a pas de profs pour vos enfants, c’est parce que les profs veulent pas bosser plus ». Mais si nous nous y prenons à l’avance, si nous disons tout de suite que nous les refuserons en septembre, si nous expliquons le problème aux parents d’élèves, il sera évident que les éventuelles classes « sans profs » seront le fait du rectorat, et pas de nous…

On nous demande actuellement de prendre des heures sup pour pouvoir supprimer le poste de nos collègues… Si nous refusons les heures sup, nous disons en même temps :

 on travaille déjà beaucoup, on ne veut pas travailler plus

 on travaille beaucoup et notre salaire diminue : on veut une hausse de salaire

 on ne participera pas à la suppression des postes de nos collègues…

Comment ne pas signer ?.....