29 janvier 2003

Le Snes-FSU dans l’Académie

COMPTE RENDU DU CTPD COLLEGES NORD DU 24/01/2003

Lors du CTPD (Comité Technique Paritaire Départemental) de préparation de la rentrée scolaire 2003, L’Inspecteur d’Académie a exposé les priorités du gouvernement pour l’année scolaire prochaine, et présenté la méthode de calcul de la DGH (dotation horaire globale) des collèges de notre département.

Il a bien sûr, déploré le fait que les collèges perdent encore près de 3000 élèves cette année, que ce processus n’est pas près de s’arrêter (nous avons perdu 21% de nos élèves en 10 ans), mais que les dotations qui vont le conduire à des suppressions de postes, permettront, proportionnellement, d’enlever moins de postes qu’il ne devrait le faire en suivant une moyenne arithmétique. Donc, tout va bien, le taux d’encadrement des élèves va encore s’améliorer l’an prochain… (il y avait 15,82 élèves par poste en 93, il y en a aujourd’hui 14,48).
Les chiffres, évidemment, nous interrogent différemment : l’an dernier, il y a eu 57 suppressions de postes, cette année, ce sera plus de 150 !!! alors que la baisse du nombre d’élèves était de 3410 élèves contre 2780 prévue pour l’an prochain.

Les élus du Snes ont pris la parole pour dénoncer le fait que le gouvernement actuel ne considérait plus l’Education comme une priorité nationale. Sa première dotation académique en apporte une preuve supplémentaire. Nous avons bien noté que la baisse des effectifs perdurait dans le second degré, dans des proportions un peu moins fortes celles de l’an dernier. Ce que nous ne pouvons admettre, c’est que notre académie, qui compte toujours un gros retard économique, qui se situe dans le peloton de tête pour les demandeurs d’emplois, qui n’a toujours pas rattrapé son retard en matière de politique culturelle doive rendre 330 emplois d’enseignants.
Nous avons fermement déploré que les collèges du Nord payaient un très lourd tribu : 157 emplois cette année, contre 57 l’an dernier. Et même si l’IA reprend moins d’HSA que l’an dernier, le solde est quand même de 26 équivalent-emplois supplémentaires à rendre. L’inspection d’académie ne peut d’ailleurs plus récupérer d’heures supplémentaires : il y en a en moyenne 0h63 par prof dans les clg du Nord, contre 1,06 dans le Pas de Calais.
Nous avons pu constater aussi, l’an dernier, que les chefs d’établissement avaient acquis la fâcheuse tendance de demander des suppressions de postes lorsque les besoins dans une discipline, étaient inférieurs à 18h, pour les remplacer par des blocs de moyens provisoires avec complément de service dans d’autres disciplines, dans le même établissement ou dans un établissement voisin. Nous avons de fortes craintes que ce phénomène ne s’amplifie, et que, comme l’IA ne peut plus retirer d’HSA, le nombre des mesures de carte scolaire soit très élevé. Nous avons les mêmes craintes concernant la survie d’un certain nombre d’enseignements tel l’allemand ou les langues anciennes (les chefs d’établissement pourraient pousser les collègues de langues anciennes à faire plus de français en fermant les groupes de latin ou de grec).

Nous avons félicité l’inspecteur d’académie pour sa volonté de maintenir un taux d’encadrement qu’il considère satisfaisant dans les collèges sensibles et Rep. Cependant, eu égard à la faiblesse des moyens accordés et à la lecture des tableaux qui nous ont servi de base de travail, il est clair que ce sont les 129 collèges non REP/Sensibles (sur 205) qui vont faire les frais de cette politique de restrictions budgétaires (essentiellement la centaine de collèges considérés par l’administration comme les plus favorisés). Ce ne sont pourtant pas 129 collèges des plus favorisés mais qui devront néanmoins fonctionner avec des effectifs à 28 ou 29 élèves par classe !
Nous avons pu constater dans le même temps que la marge de manœuvre des établissements (entre 12 et 27h par établissement) sera trop faible pour atténuer les mesures de carte scolaire et dégager des moyens spécifiques pour la remédiation, l’aide au travail, la mise en œuvre harmonieuse des IDD en 4e. Les 200h de réserve, gardées par l’administration pour corriger les erreurs (le matelas), sont en nombre bien faible, cette année (il était de 400h, l’an dernier) alors que nous avons pu constater à l’époque où elle était utilisée que la méthode de calcul par structure produisait des effets de seuil plus violent que le H/E ? Bien sûr, l’IA a tenté de nous rassurer en signalant que des heures sont distribuées pour atténuer l’effet de seuil, et d’autres pour permettre des fermetures en douceur, là où il faudrait fermer trop de postes en une seule année.
Nous avons condamné l’absence d’heures spécifiques allouées aux groupes de technologie, indépendamment des NTA. Ils vont devoir, assurément fonctionner en groupe classe, de même pour les 4e NTA, dont l’option est désormais intégrée dans les IDD.

Nous avons également fait part de notre grande inquiétude, malgré la circulaire du Recteur, de la tournure que peut prendre la création des 3e à projet professionnel. C’est pour nous le risque d’une dérive vers le collège à deux niveaux, le collège de l’exclusion interne.

Nous avons déclaré en terme de conclusion que, dans un contexte où la réduction du temps de travail a été à l’ordre du jour, tout comme la résorption de la précarité, les mesures gouvernementales et donc académiques, nous laissaient un goût amer : celui de l’abandon programmé du service public d’éducation, la décentralisation n’étant que la partie visible de l’iceberg, visant à faire porter sur les collectivités territoriales, le poids et la responsabilité du désengagement de l’Etat. Le sort réservé aux MI-SE en étant une preuve évidente. Nous attendons d’ailleurs la tenue d’un GT espace éducatif, pour cette année, avec beaucoup plus d’inquiétudes que les années précédentes.