Communiqué des personnels du collège Blaise Pascal de Mazingarbe (62) avec le soutien du SNES-FSU
Malgré le travail exceptionnel des agents du collège qui tentent par tous les moyens (moyens qu’ils n’ont d’ailleurs plus) de rendre le quotidien des élèves et personnels moins difficile, cela ne suffit plus. Ces derniers subissent eux aussi les coupes budgétaires, et ces budgets insuffisants les obligent à se débrouiller et à compenser comme ils le peuvent le manque de moyens humains.
Nous pourrions dresser une liste à la Prévert tant les dysfonctionnements et risques pour notre santé et celles des élèves sont nombreux.
Tout d’abord, le collège est aujourd’hui inadapté face aux effectifs grandissants. Le nombre de salles n’est désormais plus suffisant en termes d’accueil pour pourvoir aux besoins pédagogiques. Ce manque de salles a une influence sur les emplois du temps des élèves, obligeant plusieurs classes à avoir des journées de 8 heures de cours.
Beaucoup de salles résonnent. Ces problèmes de sonorisation rendent les cours épuisants pour les professeurs contraints de déclamer pour se faire entendre, et pour les élèves soumis à un volume sonore assourdissant.
La chaudière alimentant les chauffages des deux bâtiments n’est pas assez performante, si bien que des salles du bâtiment du bas se retrouvent peu chauffées depuis des années. En effet, à cause de ce système trop vétuste et inadapté, les salles au bout du couloir ne peuvent être correctement chauffées (même lorsque le système de chauffage ne présente aucun défaut). De plus, en ce début d’année, à cause de la panne d’un programmateur, élèves et enseignants ont dû travailler sous des températures très faibles pendant plusieurs semaines, avec des relevés à 13° certains matins, et à 16° au « meilleur » de la journée, obligeant enseignants et élèves à faire cours avec leurs manteaux (voire même avec un plaid !). Comment demander à des élèves de travailler efficacement dans de telles conditions ?
Ce bâtiment a été construit sur une zone marécageuse. Nous devons faire face à des remontées capillaires d’eau, si bien que certains matins, des flaques jonchent le sol du couloir. Ces sols mouillés sont glissants et par conséquent dangereux. Les murs de certaines classes sont littéralement mouillés. Des feuilles entreposées dans nos armoires gondolent. Des boites à crayons en carton moisissent. La VMC (qui était en panne avant les vacances) n’est clairement pas suffisante. Les taux d’humidité explosent des records dès 8h du matin, avant même la présence d’élèves. Depuis septembre, nous avons atteint des taux supérieurs à 75%. Au-delà de ce qui a déjà été mentionné, cette humidité occasionne d’une part des odeurs nauséabondes malgré le nettoyage des locaux chaque jour, mais favorise aussi le développement et le maintien des maladies hivernales qui peuvent parfois dériver en maladies chroniques. Les études médicales que nous avons consultées le prouvent : ce n’est pas un environnement sain.
Depuis quelques années, ce bâtiment est de surcroît infesté par des rongeurs que nous entendons parfois courir dans les plafonds, par des oiseaux qui viennent y mourir, dégageant une odeur de putréfaction dans les salles. Des asticots sont tombés au sol et probablement sur des élèves dans plusieurs salles et à plusieurs reprises.
Concernant les extérieurs, la traversée de la cour laisse également pantois lorsque l’on observe les toitures en tôles fibrociment et les amas de câbles électriques qui parcourent les airs entre les bâtiments au-dessus de la tête des élèves et personnels. Ceci nous inquiète grandement. De la même manière, à l’heure de la revégétalisation des établissements, le nôtre a été bitumé à l’excès si bien que cela crée, l’été, des îlots de chaleur difficilement supportables.
Enfin, alors qu’on nous a promis une rénovation d’un des espaces toilettes condamné depuis des années, cela n’est toujours pas fait. Dès lors, des élèves se privent d’aller aux toilettes, car ils déplorent le manque d’hygiène et la configuration inadaptée du seul espace disponible pour plus de 480 élèves, qui est de fait engorgé.
Nous ressentons une forme d’abandon des pouvoirs publics qui sont venus constater à plusieurs reprises ces faits et qui nient pourtant la réalité. Les élus ne sont d’ailleurs même plus présents lors des instances. Comment nos élèves, pour beaucoup issus de milieux défavorisés, peuvent-ils considérer le collège comme un lieu propice au savoir, garant de sécurité et à l’écart des soucis du quotidien ? Comment ne pas intégrer un sentiment de délaissement et normaliser le fait d’être sur un territoire délaissé, alors que le rôle de l’école est d’élever les futurs citoyens et de les sortir de leur déterminisme social ? Qu’en est-il de notre belle valeur d’égalité ?