3 juillet 2022

Les établissements

BAC 2022 : LE SNES FSU FAIT FUITER LES RESULTATS !

BAC 2022 : LE SNES FSU FAIT FUITER LES RESULTATS !

Le Snes-FSU Lille est intervenu à de multiples reprises
Cette session aura été moins catastrophique que celle de l’an passé en termes d’organisation : de ce point de vue, la section académique du Snes-FSU peut se féliciter de ses interventions en comités de suivi des examens qui ont permis par exemple de mieux équilibrer les missions d’examens en lettres (BTS, oraux EAF, écrits EAF, corrections HLP), de diminuer le nombre de candidats par journée lors des oraux, d’améliorer les délais de communication des convocations ou de permettre à certains collègues en temps partiels ou relevant de situations médicales de pouvoir obtenir des aménagements de leurs charges d’examen. Pour l’EAF, cela fait suite aussi aux interventions du Snes en CHSCT ministériel.

En lien avec le Snes-FSU, l’AG des profs de philo a obtenu de repousser au maximum la fermeture du serveur Santorin et donc le temps de correction des copies.

Ce travail du SNES FSU a été rendu possible par son implantation dans les établissements et grâce aux nombreuses remontées de terrain dont il a été saisi par les collègues.

Enfin, il aura fallu une intervention du SNES FSU au niveau ministériel pour obtenir 4 demi-journées de décharge de cours pour la correction des épreuves de spécialités tant le rectorat et les chefs d’établissements se montraient frileux sur ce point.

De nombreux dysfonctionnements du Bac Blanquer
Pour autant, cette session a placé à nouveau des collègues en difficultés :
- des convocations éloignées de leur lieu de résidence
- des convocations pour certains jurys ou commissions envoyées à la dernière minute sur les boites mails académiques.
- pour les commissions d’harmonisation et les jurys de délibération, elles ont été envoyées à peine 4 jours à l’avance sur les boites mails académiques. La précipitation a été encore plus forte en BTS.
Au-delà des problématiques de plus en plus complexes de passation de ce nouveau bac censé pourtant être « plus simple » - pensons à la nécessité de faire des sujets J1 et J2 en spécialités, de respecter la parité entre « spécialistes » et « naïfs » dans la composition des jurys du Grand Oral- une considération beaucoup plus pragmatique s’impose : le manque de personnel au DEC met ce service sous tension et le moindre « grain de sable » a des effets en cascade qui désorganisent vite tout l’examen.

Les impasses pédagogiques du bac Blanquer
Evidemment, la session 2022 a montré également toutes les impasses pédagogiques du nouveau bac :
- désorganisation des lycées et absentéisme des élèves dès les écrits de spécialité (ce serait encore pire s’ils avaient lieu en mars comme le prévoit la réforme),
- défauts d’un contrôle continu source de pression toute l’année et qu’il s’agit de rendre "bienveillant" en fin d’année.
- organisation d’épreuves au niveau local pour tenter de rendre les moyennes "représentatives" : machine à gaz et surcroit de travail
- les sujets d’écrits de spécialité ont reflété l’étroitesse de certains programmes,
- l’exercice du Grand Oral s’apparente toujours plus à un oral qui met en valeur un « savoir-être » très marqué socialement, l’EAF en lettres juxtapose une série chronométrée de sous-exercices très artificiels etc.

Santorin, un outil numérique que nous contestons
Un fait massif s’est surtout imposé lors de cette session : Santorin. L’outil numérique que nous contestons depuis deux ans (avec les E3C) pour des considérations liées à la fatigue, à l’exposition aux écrans et au surcroît de travail, a révélé pleinement une autre dimension. Il a permis d’opérer le relèvement des moyennes en spécialités sans que les correcteurs soient associés dans leur grande majorité à ces décisions.
Voir article du national.
https://www.snes.edu/article/bac-2022-on-ne-joue-pas-avec-les-notes/Les mêmes manipulations algorithmiques ont eu lieu pour « l’harmonisation du contrôle continu » en fin de semaine. Il s’agit bel et bien d’une nouvelle mise en cause de notre expertise professionnelle sous couvert d’évolution technologique. Quelle sera la prochaine étape si nous laissons ces logiques dériver encore plus longtemps ? Santorin a toutes les potentialités pour devenir aussi un outil d’évaluation de notre travail c’est-à-dire de « flicage » et il risque alors de devenir un nouveau lieu d’exercice de la pression institutionnelle à l’encontre de notre liberté pédagogique.

Pour une remise à plat complète de la contre-réforme du bac
A l’heure du bilan pour la session 2022, la seule leçon que nous pouvons tirer est la suivante : face au rouleau compresseur que sont les réformes du lycée, du bac et de Parcoursup, les batailles à mener ne sont pas terminées et le SNES FSU saura porter le fer pas simplement pour obtenir des aménagements nécessaires à la défense de nos droits mais plus généralement pour obtenir la remise à plat complète de ces contre-réformes.