25 mai 2007

Carrière et mutations

Boycott de la CAPA hors-classe des certifiés (2007)

Déclaration intersyndicale

Nous savons que le calendrier des différentes opérations est particulièrement chargé et nous n’avons aucune envie de compliquer le travail des services, mais nous ne siègerons pas aujourd’hui car nous voulons un autre barème pour l’accès à la hors classe en 2007.

Nous avons apprécié à sa juste valeur la tenue d’un groupe de travail début mai et nous avons bien entendu que l’an prochain le barème pourrait être rediscuté, mais nous ne pouvons nous satisfaire des modifications que vous avez apportées au barème initial.

Lors du GT bilan de décembre, l’administration a été la première à reconnaître que le ministère n’avait pas appliqué pour les agrégés les règles qu’il avait lui-même fixées.

En 2006, comme en 2005, pour le ministère, l’accès à la hors classe des agrégés a concerné très majoritairement des collègues ayant 4 ans et plus dans le 11e échelon. Or le barème que vous avez imposé pour les certifiés en 2006 et que vous avez refusé de revoir en 2007, aboutit à un résultat complètement différent et injuste. Vous nous avez donc écouté début mai, mais pas entendu. Vous avez encore le temps de publier une circulaire rectorale pour le modifier d’où notre refus de siéger aujourd’hui. Cela s’est déjà fait dans plusieurs académies depuis 2005.

La hors classe doit rester accessible à tous les collègues et constituer une fin de carrière pour tous. C’est d’ailleurs pour cela que le ministère a augmenté, pour certains corps de façon significative, les possibilités de promotion à cette hors classe pour 2007. Or le constat que nous faisons pour l’académie de Lille, c’est que 134 collègues ayant quatre ans et plus et sans avis défavorable ne seront pas promus, tandis que dans les promus, nous trouvons 1 collègue au 8e échelon, 10 au 10e, 91 avec un an d’ancienneté dans le 11e et 50 avec deux ans, soit un total de152. Où est l’esprit qui a présidé à la création de la hors-classe en 1989 ?

Pourquoi ces résultats ? Parce que votre barème est déséquilibré et injuste. Plus de 45% des collègues au 11e échelon ayant moins de 50 ans vont être promus, tandis que moins de 33% des collègues au même échelon mais de plus de 55 ans le seront.
La morale de ce barème : « Mieux vaut être jeune et bien portant que vieux et malade ».

Ce barème est injuste car il amplifie les injustices que nos dénonçons depuis des années dans les promotions d’échelon :

 la note harmonisée est attribuée à 6% des collègues en technologie, 7,5% en STI, moins de 10% en physiques mais 43% en documentation ou 42% en STL

 cette note harmonisée qui est due à un retard d’inspection important est un vrai frein à la hors classe car les collègues ayant cette note ne sont que 16% à avoir exceptionnel de la part de leur IPR, contre 45% pour les autres collègues et ils ne sont que 23% à être promus contre 40% pour les autres

 le tableau des 11e échelon montre que, d’une discipline à l’autre, les profils des collègues sont très différents : la part des GC varie de 6,7% en espagnol à plus de 40% en STI ; la part des collègues ayant 0 point pour leur échelon varie de 0% en philo ou 3% en STI à plus de 26% en espagnol ou plus de 16% en anglais : dans certaines disciplines personne ne passe à l’ancienneté alors que dans d’autres ils sont nombreux et avec des notes basses d’où l’absence de point d’échelon

 les inspecteurs n’ont pas abordé les bonifications de la même manière. Pour les 11e échelons l’appréciation B représente 3,8% du total mais 23,8% en éducation musicale et 53% en arts ; l’appréciation AB représente 2,4% du total mais 42,8% en éducation musicale et 8,2% en arts.
Si l’on examine maintenant les avis exceptionnels qui sont ceux qui sont déterminants : D’abord on constate qu’en 2007 il y a 478 collègues qui l’ont eu de la part de leur IPR contre 84 l’an dernier ! Donc des consignes ont bien été passées mais elles n’ont pas été interprétées de la même manière car le taux d’avis exceptionnel varie de moins de 10% : éducation musicale, espagnol, philo, STL à près de 75% : sciences physiques, SVT, mathématiques ou lettres !
Conséquence : d’une discipline à l’autre le taux de promus varie considérablement de 15 à 20% en éducation musicale, STL, SES, technologie ou espagnol à près de 50% en sciences physiques, SVT, mathématiques ou lettres !

Il en va de même pour les appréciations des chefs d’établissement qui pour les avis exceptionnels passent de 324 en 2006 à 458 en 2007, mais là encore les différences d’un établissement à l’autre sont spectaculaires. Ainsi, dans le lycée technique de Béthune aucun des 16 collègues au 11e échelon ne mérite exceptionnel alors qu’il y a 24 établissements où tous les collègues au 11e ont eu exceptionnel

Il est bien sûr hors de question de revoir l’ensemble des bonifications des collègues mais pour amortir ces différences, il faut jouer sur les deux variables disponibles :

 réduire l’amplitude des bonifications AB 35 ; B 40 ; TB 45 et Exceptionnel 50

 augmenter l’amplitude entre les collègues qui ont 4 ans et plus et les autres : 70 points pour 4 ans et 80 au-delà.

Nous vous demandons aussi de revoir la situation des collègues biadmissibles en leur donnant une échelle de carrière spécifique tenant compte de la réalité de leur reclassement.

Enfin, nous vous demandons, pour les 135 collègues qui ont 0 de point de carrière au 11e échelon, de revoir la situation des 5 collègues qui ont 46 et plus de note pédagogique, des 2 collègues du supérieur qui ont plus de 86 de note administrative et des 70 collègues qui ont la note harmonisée, car il s’agit de double peine pour ces collègues qui n’ont pas été inspectés depuis plus de 5 ans.