La CAPA du 4 juin a étudié 183 dossiers pour le passage à la hors classe. 31 promotions ont été attribuées (17% des promouvables). Avant et pendant la CAPA, les élus du SNES-FSU sont intervenus pour faire vérifier ou corriger le tableau d’avancement.

Le mandat du SNES-FSU est que chaque collègue puisse obtenir la hors classe avant son départ à la retraite et faire en sorte qu’elle soit considérée comme un 12e échelon. Avec la mise en place du PPCR (Parcours Professionnels, Carrières, Rémunérations), chacun de nous est assuré d’être promu à la hors-classe au plus tard après 3 ans dans le 11° échelon et ce, quel que soit l’avis du CE, de l’IPR ou du Recteur (sauf opposition du Recteur).
Cette année : Tous les collègues du 11e échelon on été promus à la hors classe, et ce avant même d’avoir atteint la 3e année d’ancienneté dans l’échelon. A terme, la catégorie n’aura quasiment plus de CPE au 11e échelon !
Aucune opposition à la hors classe n’a été formulée par l’administration. Et aucun CPE n’a été classé avec un avis défavorable.

Critères de départage à égalité de barème :
Puis ancienneté de corps, échelon, ancienneté dans l’échelon, et enfin la date de naissance.
Quelques chiffres :

• Nb de promouvables : 183

• Nb oppositions Recteur : 0

• Promus par ancienneté d’échelon :
Ech : 10 - AncEch : 00 => 2
Ech : 10 - AncEch : 01 => 3
Ech : 10 - AncEch : 02 => 4
Ech : 10 - AncEch : 03 => 9
Ech : 11 - AncEch : 00 => 9
Ech : 11 - AncEch : 01 => 4

NB : pour la première année sont promus des collègues au 10+ 0 et 10+1. Il n’y avait aucun collègue promouvable avec 2 ans et plus d’ancienneté dans le 11e échelon.

• Promus par avis Recteur :
A consolider 0 ( 0 promouvables)
Excellent 5
Satisfaisant 13
Très satisfaisant 13

Déclaration des élus du SNES-FSU CAPA Hors classe des CPE - Jeudi 04 Juin 2020

Cette CAPA, la dernière planifiée pour la hors classe des CPE de notre académie, casse du
paritarisme oblige, se tient dans un contexte de crise sanitaire sans précédent. Cette crise
sanitaire fait suite à un mouvement social d’ampleur par sa durée, ses mobilisations et sa
détermination contre les réformes particulièrement injustes de ce gouvernement : retraites,
assurance chômage, casse du lycée, du baccalauréat, de la voie professionnelle, du service
public d’orientation, loi fonction publique... Cette dernière, dite loi « Dussopt »,qui prétend
rénover le dialogue social dans la Fonction publique nie les représentants élus des personnels
et instaure une relation asymétrique, entre l’autorité administrative et les agents, loin de tout
contrôle démocratique. Elle vise également à casser ou affaiblir un grand nombre d’instances
paritaires au nombre desquelles les CHSCT dont l’importance et l’efficacité ne sont plus à
démontrer dans la crise que nous traversons.
La fermeture des établissements et le confinement ont violemment percuté élèves, familles et
personnels. Cette crise n’est pas sans effet sur l’exercice de nos métiers, notamment celui de
CPE. Face à une situation inédite, les CPE ont su construire un nouveau quotidien
professionnel, maintenant le lien éducatif et pédagogique avec les élèves et les familles
notamment les plus fragiles. Le coeur du métier, le suivi des élèves, en sort renforcé, portant
un désaveu cinglant aux tenants d’une vision managériale du métier. Les injonctions
contradictoires du ministre ont engendré, dès le départ, la plus grande confusion. Comme les
autres personnels, les CPE se sont retrouvés en difficulté face aux priorités changeantes du
ministre qui ont conforté certains chefs d’établissement à exiger la présence des CPE et des
AED dans leurs établissements, au mépris de leur sécurité, et en les détournant de leurs
missions.
Si le gouvernement a décidé de la réouverture des collèges et des lycées qui demeuraient
jusqu’à présent fermés, le SNES-FSU rappelle qu’il ne peut pas y avoir de réouverture des
établissements scolaires sans garanties sanitaires strictement respectées. Nous tenons à relayer
les fortes inquiétudes des personnels sur la mise en oeuvre des règles sanitaires. La reprise,
même progressive, soulève des questions très concrètes pour les CPE. Elle met en lumière les
enjeux sanitaires, organisationnels, éducatifs et pédagogiques. Le défi est de taille pour les
espaces vie scolaire : demi-pension, sanitaires, couloirs, cour de récréation, salle FSE et
maison des lycéens, internat (enjeu majeur de la reprise), bureau d’accueil des élèves... Idem
pour la gestion des flux et des personnes, les entrées et sorties d’établissements, les transports
scolaires. Les CPE entendent penser, en équipe, les conditions d’accueil. Définir
collectivement des objectifs à cette reprise, organiser ensemble la prise en charge (éducative,
sociale, psychologique, médicale, sanitaire) des élèves sont des impératifs. Mais cette crise
sanitaire met en lumière le manque cruel en personnels.
Par ailleurs, le confinement a renforcé les inégalités sociales d’apprentissage, certains de nos
collègues, de nos élèves et familles ont vécu des moments difficiles. Or, cette reprise est
partielle et ne concernera que très peu d’élèves des milieux populaires contrairement à
l’objectif affiché par le gouvernement. Si la lutte contre les inégalités sociales primait, le
ministère reculerait sur la casse du service public, notamment en réinjectant les postes
supprimés pour la rentrée scolaire, en abondant les établissements de postes d’infirmières
scolaires, d’AS, d’AED, de CPE nécessaires dans le contexte actuel. De même, les fonds
sociaux seraient abondés pour aider les familles les plus défavorisées à faire face, et un plan
politique budgétaire ambitieux serait mis en oeuvre sur le long terme. Mais il n’en est rien !
Toutes ces mesures participeraient pourtant à pallier sur le court et moyen terme le
creusement des inégalités sociales liées au confinement, mais elles participeraient également
sur le long terme au rattrapage de celles liées aux années de politique d’austérité subies et de
politique éducatives n’allant pas dans le bon sens pour tou.te.s et pour tous.
Pour en revenir à l’ordre du jour, nous sommes réunis aujourd’hui pour étudier l’avancement
à la hors classe des CPE. Si nous nous satisfaisons de la mise en oeuvre des mesures PPCR qui
a permis à de nombreux collègues, auparavant bloqués à la hors classe, d’accéder à ce
nouveau grade avant leur départ en retraite, nous regrettons le nombre insuffisant de
promotions accordées, ainsi que la connexion persistante entre évaluation et carrière ! Le
SNES FSU revendique la déconnexion entre l’évaluation et la carrière. Cette dernière doit être
parcourue par tous sans obstacle de grade et avec un avancement au rythme le plus favorable
(l’ancien grand choix).
Par ailleurs, si le PPCR a permis la mise en oeuvre de la double évaluation pour la catégorie,
longtemps revendiquée par le SNES FSU, nous regrettons que les discussions entamées lors
de la mise en oeuvre des rendez-vous de carrière n’aient pas été poursuivies. L’administration
s’étaient pourtant engagée à refaire un bilan des rendez-vous de carrière à l’issue de la
seconde campagne. Un second bilan aurait permis de poursuivre le travail mené sur la grille
d’évaluation, mais également de poser d’autres questions de fonds, comme celle de l’égalité
professionnelle qui demeure une réelle préoccupation au sein de l’Éducation Nationale et plus
largement de la Fonction Publique. Nous avons déjà soulevé ce problème lors de
l’avancement des CPE : pour un corps largement féminisé nous observons que les hommes
sont plus valorisés dans leur évaluation que les femmes qui n’en déméritent pourtant pas
moins. Cette question n’est pas sans conséquences pour les carrières puisque les avancements
demeurent liés à l’évaluation.
Encore une fois, si nous étudions le tableau de promotion proposé par l’administration, les
femmes sont sous représentées : si elles représentent 87,98 % des promouvables, elles ne
représentent que 70,97 % des promus. Nous avons bien sûr des propositions à formuler pour
retrouver un équilibre dans les promotions en attendant la signature tant attendue d’un
protocole égalité professionnelle dans notre ministère, mais nous savons par avance- et nous
le dénonçons que celles-ci ne seront pas tou.te.s suivies par l’administration puisqu’elles
dérogeront à la règle du barème à laquelle nous sommes pourtant attachés. La solution aurait
peut-être été de veiller à cet équilibre dès l’évaluation ? En effet, de nombreuses missions
annexes sont survalorisées lors des évaluations, pourtant on le sait bien, il est plus difficile
pour des femmes lorsqu’elles sont mères de famille, d’accepter des missions supplémentaires
ce qui les pénalise doublement : sur leur carrière et sur leur évaluation. C’est pourquoi, pour
le SNES FSU, l’évaluation des personnels doit reposer uniquement sur les missions statutaires
et les obligations de services ; les missions annexes étant souvent déjà valorisées
financièrement par un système de primes et d’IMP.
Enfin, nous tenons à remercier les services pour la transmission des documents préparatoires.

Les commissaires paritaires CPE du SNES FSU