25 mai 2009

Carrière et mutations

Déclaration du SNES « mouvement intra 2009 »

Seul le SNES a fait une déclaration lors de ce GT réunissant également le SGEN, le SE-UNSA, le SGEN-CFDT, FO et SUD

DECLARATION SNES BAREMES INTRA 2009

Nous sommes réunis aujourd’hui pour vérifier les barèmes qui seront pris en compte pour l’affectation à la fin du mois de juin. Ces barèmes, nous les avons contestés lors de leur élaboration, nos courriers sont restés sans réponse et vous avez publié la note de service à quelques jours de la saisie des vœux alors qu’elle ne comportait aucune modification par rapport au projet que vous aviez soumis un mois auparavant : le recteur aura beau arguer en audience ou en CTPA de son attachement au paritarisme, les faits sont là. En ne respectant pas des élus à la légitimité incontestable, ce sont les personnels que vous méprisez et que vous mettez en difficulté, c’est l’administration que vous décrédibilisez.

Revenons sur les points pour lesquels nous sommes toujours en désaccord :

La bonification de 500 pts pour les agrégés

L’académie de Lille s’illustre cette année par le nombre de points accordés aux agrégés sur les voeux lycées, ce qui devait, selon vous, répondre à une attente des agrégés de collège pour obtenir un lycée.

Le résultat n’est pas brillant : 35 agrégés de plus par rapport à l’année dernière participent au mouvement, soit 299 (pour 2409 agrégés que compte l’académie hors supérieur). Parmi eux, 103 ne bénéficient pas de la bonification puisque leur discipline ne s’enseigne qu’en lycée, 52 seulement sont en collège, à peine plus que l’an dernier, sur les 346 agrégés affectés au total en collège.

Une double conclusion s’impose : votre initiative est non seulement un échec qui ne trouve pas d’écho auprès de nos collègues, elle va aussi creuser un fossé entre lycées, puisque ce sont surtout des agrégés déjà en lycée qui profitent de cette bonification disproportionnée pour choisir leur lycée.
Fallait-il dresser une telle barrière entre agrégés et certifiés (500 pts = 30 ans d’ancienneté) pour obtenir un résultat aussi piteux ?

Nous vous demandons de revenir à la raison et de revoir à la baisse la bonification accordée aux agrégés l’année prochaine.

La bonification TZR

Le SNES a toujours défendu le fait que les remplacements soient assurés par des titulaires et qu’ils représentent 6 % des effectifs de leur discipline.

Nous en sommes très loin, comme en témoignent les conditions déplorables du remplacement dans l’académie dans la plupart des matières et des zones, comme en témoigne aussi la façon dont sont traités les TZR, sans respect pour les textes réglementaires qui les régissent, sans respect pour les élèves.

Nous avons aussi toujours été demandeurs d’une bonification permettant de susciter le volontariat pour ces missions et compensant partiellement la pénibilité de la tâche qui leur est confiée, mais une bonification qui soit progressive. Là encore, vous avez choisi unilatéralement de donner un forfait de 100 pts quelle que soit l’ancienneté des collègues, soit l’équivalent de 4 années de TZR si l’on avait conservé l’ancien barème, soit l’équivalent de 5 ans passés en APV ! Avec 100 pts au bout d’un an, vous rendez les postes en ZR attractifs, plus que les postes en ZEP, alors que votre but était inverse : parmi les 626 demandeurs de ZR, on trouve 215 stagiaires qui doivent trouver plus « rentable » une telle affectation. Le but de ces multiples incohérences serait-il de susciter volontairement un rejet du barème par les personnels, afin de pouvoir par la suite justifier et leur faire accepter la généralisation des affectations hors-barème, l’arbitraire d’une prétendue "gestion individuelle au cas par cas" échappant à toute règle et à tout contrôle paritaire ?

Sur les 903 TZR de l’académie qui participent au mouvement, 434 (48 %) ont entre 1 et 3 ans d’ancienneté et profitent du bonus inattendu de 4 ans d’ancienneté TZR qui leur est donné. Les plus anciens, ceux qui ont perdu leurs pts lors de la remise à 0 de 2004, participent de moins en moins au fil des années, sans doute parce qu’ils sont dans des disciplines sans espoir de postes fixes ou qu’ils ont été échaudés les années précédentes.

Nous avons remarqué aussi que plus le TZR a de l’ancienneté, moins il fait de vœux (87 TZR ayant un an d’ancienneté font un vœu au moins, ils sont encore 41 % à faire au moins 10 vœux, 16 % à en faire 20. Si l’on prend les 141 TZR vieux de 4 ans ayant participé au mouvement, ils ne sont que 45, soit 31 % à faire au moins 10 vœux et 8 (5 %) à en faire 20).

Même constat sur le type de vœux : un T1 fera des vœux larges, le TZR avec plus d’expérience ne fera quasiment que des vœux établissement ou des communes n’ayant qu’un établissement. Conséquence : votre choix de donner 100 pts peut permettre la stabilisation des jeunes TZR (à condition qu’il y ait des postes) et rendre encore plus amers les TZR plus expérimentés qui resteront sur le carreau. La logique comptable qui oblige l’académie à supprimer 215 postes de TZR aurait pu s’accompagner de mesures prenant davantage en compte ces collègues.

Par ailleurs, vous avez choisi de ne pas donner de points aux 63 TZR entrants dans l’académie, c’est une source de discrimination qu’ils ne comprennent pas, d’autant qu’elle n’est pas annoncée dans la note de service. Nous vous demandons de revenir sur ce choix et de remplacer le « forfait stabilisation » par une bonification de 20 pts par année de TZR.

Communication du projet de mouvement

Pour conclure, 2726 certifiés et agrégés participent au mouvement cette année contre 2538 l’an dernier ; 197 sont en mesure de carte scolaire et participent obligatoirement au mouvement dans l’angoisse de savoir où ils seront recasés, idem pour les 444 qui arrivent d’une autre académie ou du sup ; 903 TZR utilisent la bonification de stabilisation et eux espèrent une amélioration de leur situation.
Pour tous ces collègues, les mutations revêtent une importance cruciale, elles générèrent beaucoup d’attente et d’espoirs. Il est inacceptable que vous jouiez de ces émotions pour lancer votre « opération de comm » destinée en réalité à mettre un terme au contrôle des opérations par des élus des personnels.

Qu’auront à y gagner les personnels ? Ils auront connaissance d’un projet de mouvement dont nous savons tous qu’il est erroné. Il y aura donc des modifications pour certains, mais pour tous, vous allez leur faire vivre 10 jours supplémentaires de stress, les uns espérant le maintien de la bonne nouvelle, les autres espérant le contraire. Vous serez aussi à l’initiative de conflits : celui qui se sera vu souffler « son » poste ira peut-être demander des comptes à l’ « usurpateur ».

Qu’auront à y gagner vos services ? Une avalanche de coups de fil dans cette période chargée, car nous allons donner comme consigne aux participants au mouvement de vous appeler.

Qu’aura à y gagner le rectorat ? La déconsidération des personnels qui ne sont pas dupes des raisons de vos agissements.

Nous ne nous associerons pas à cette mascarade . Le système actuel n’est pas parfait, mais il a le mérite de traiter les collègues avec des règles transparentes, qui sont les mêmes pour tous. Les élus du SNES resteront fidèles à leurs principes : nous vérifierons scrupuleusement toutes les situations et ferons le nécessaire pour rectifier toutes les erreurs constatées, mais en aucun cas nous ne publierons le projet.