Vendredi 17/01, le rectorat a invité les organisations syndicales à un groupe de travail dédié au E3C. La FSU a rappelé son opposition à la tenue de ces épreuves (voir déclaration liminaire :
) et a alerté sur tous les dérapages prévisibles : défaut de surveillance, tricherie, difficulté à mettre en oeuvre le “mode examen” des calculatrices, ratés de la BNS etc.
Une longue partie des débats a porté sur la question de la charge de travail induite par la correction de ces épreuves, alors même que cette année se présente comme une année difficile et épuisante. Le rectorat a en effet posé le 14 février comme date butoir de correction sur les convocations, dans un souci de “respect” de nos vacances (sic). Concrètement, beaucoup de correcteurs devront donc corriger entre 30 et 65 copies de bac et parfois plus, en une dizaine de jours tout en continuant à préparer leurs cours, à les assurer et à organiser d’autres devoirs. Les services du rectorat ont reconnu l’énorme difficulté de cette tâche et proposent de maintenir le serveur SANTORIN ouvert toute la durée des vacances : autrement dit, il s’agirait de faire travailler les enseignants pendant les vacances mais sans le reconnaître officiellement. Le souci avec ce genre de consigne données « en off », c’est que certains chefs d’établissement préfèrent retenir cette information et continuent d’affirmer aux collègues que les corrections devront être terminées pour le 14 février !
Au cours de cette discussion, les élus du SNES ont rappelé que la moins pire des solutions consisterait à autoriser des banalisations pour correction dans la semaine précédant le 14 février. Quelques directions d’établissement ont déjà adopté cette disposition : les autorités rectorales sont informées mais elles se sont réfugiées derrière l’absence de préconisations ministérielles pour arguer qu’elles ne pouvaient pas les autoriser... ni les interdire ! Tous les collègues correcteurs ont donc intérêt à demander à leur direction la banalisation du temps de correction puisque rien ne l’interdit.
La FSU a relayé également l’inquiétude de nombreux collègues d’être « fliqués » lors de cette correction, notamment sur leur notation. L’inspection et le rectorat se sont voulus rassurants, les données seront anonymisées lors de la phase d’harmonisation des notes.
Enfin, ce groupe de travail a permis de poser à nouveau la question de la rémunération des corrections mais les autorités rectorales n’ont pu répondre qu’avec les éléments très flous avancés par le ministère (50€ par paquet mais sans préciser quel nombre de copies comprend un paquet). Pourtant, cet arbitrage aurait dû être fait par le ministre lui-même avant le lancement de ces épreuves, cette non-réponse est à elle seule une provocation et un déni de notre travail.
Les échanges ont montré une certaine fébrilité du côté du rectorat car si les services essayent de faire au mieux pour garantir aux E3C un caractère d’épreuves de bac, le passage en force du ministère peut aboutir à un véritable accident industriel (#bacatastrophe)… et à jeter de l’huile sur le feu dans notre profession !
Plus d’infos : la rubrique du Snes-FSU national sur le E3C et la réforme du Bac