Jeudi 15 janvier, les élus de l’ensemble des syndicats ont refusé de siéger pour protester contre les suppressions de postes dans l’académie.Georges Bouchart a lu la déclaration suivante :

DECLARATION COMMUNE AU C.T.P.A. DU 15 JANVIER 2004.
F.S.U., F.E.R.C.-C.G.T., F.O., S.G.E.N.-C.F.D.T., U.N.S.A.-Education

Les suppressions d’emplois dans l’académie sont la conséquence des annonces ministérielles de retraits massifs d’emplois au niveau national, d’une ampleur inégalée, imposés par les choix budgétaires.
Les conséquences en seront lourdes pour le service public d’enseignement et pour les personnels. Les reculs sont massifs chez les enseignants et n’épargnent pas les non-enseignants.
Chez ces derniers, ces propositions sont injustifiables alors que le sous-encadrement avait été reconnu par l’administration elle même et faisait l’objet d’un timide plan de rattrapage, donnant d’ailleurs un argument supplémentaire pour diminuer les postes d’enseignants. Ce sont 58 emplois qui sont supprimés, au prorata du poids de l’académie et sans aucun souci des besoins.
Chez les enseignants, l’argument démographique permet de nouveau de justifier les retraits d’emplois. Pourtant les documents officiels admettent que ce n’est en rien le critère décisif : « d’un point de vue méthodologique, le retrait d’emplois tient moins à l’évolution des effectifs qu’à la situation du stock d’emplois. » C’est bien le résultat d’une politique nationale de restriction des budgets et des effectifs qui s’inscrit dans une volonté plus globale d’atteintes aux services publics et à la Fonction publique.
L’argument démographique ne joue plus dans le premier degré, où malgré la croissance des effectifs, estimée à 2367 élèves, l’administration retire 49 postes. Ce sont ainsi 150 classes environ qui manqueront à la rentrée et qui serviront à justifier le recul de la scolarisation des « 2 ans »..
Il joue à plein dans le second degré, où c’est l’équivalent de 590 postes qui sont supprimés en collèges et en lycées, soit des retraits de l’ordre de plus de 2 par lycée, et de plus d’1,5 en collège, avec le lot de difficultés que cela entraînera pour les collègues.
N’est pas prise en compte la situation sociale de l’Académie : population défavorisée plus nombreuse que la moyenne nationale (+ 43 %), taux de chômage supérieur de 4 points, taux de RMIstes pour 1000 habitants supérieur de 56 %. N’est pas non plus prise en compte la difficulté scolaire, pas plus que les retards persistants en termes de résultats des élèves, ou encore le recul de la scolarisation.
Sont menacés les postes, mais aussi la qualité de la formation, le tissu éducatif, avec la disparition programmée des options, des langues rares, des BTS, de l’enseignement technologique en général.
Sont menacés également l’emploi pour les contractuels et la capacité d’opérer les remplacements.
Tous ces déficits sont encore aggravés par la disparition des MI-SE et l’arrêt du recrutement des emplois-jeunes, non compensés par des créations d’emplois stables.
Chez les personnels sociaux et de santé, les retards sont tout aussi grands, et, comme ailleurs, il n’y a aucune création de poste.
La preuve est faite que le budget 2004 est largement insuffisant. Cela pèsera inévitablement sur les conclusions du « Grand Débat », pour autant qu’elles ne soient pas déjà écrites.
Après l’annonce du transfert des T.O.S., c’est le temps de la régression organisée des moyens de l’Ecole Publique.

Les représentants des personnels dénoncent le manque d’ambition affichée pour l’Ecole dans notre région comme ailleurs. Dans l’Académie, ce sont des pans entiers de la formation, la cohérence de l’offre de formation, qui sont en danger.

Les représentants des personnels refusent les propositions ministérielles et leur logique de régression, exigent pour l’Académie de Lille une dotation à la hauteur des besoins d’une politique ambitieuse pour la formation des jeunes, et appellent les personnels à se mobiliser pour empêcher une nouvelle dégradation du Service Public d’Education.