La C.A Académique du Snes, réunie le 17 janvier 2001, rappelle ses préoccupations quant à la situation des « Sans Papiers ».

Revenant sur ses promesses d’abroger les lois Pasqua-Debré et de régulariser les « Sans Papiers », le gouvernement affirme qu’une « modification des conditions d’application de la loi RESEDA n’est pas à l’ordre du jour » et annonce aux « Sans Papiers » que leurs seuls interlocuteurs sont les Préfectures.

A Lille, aujourd’hui, ce sont :
 des régularisations annoncées par le Secrétaire Général de la Préfecture, puis remises en cause par le Service des Etrangers,
 un traitement radicalement différent pour des dossiers de régularisation pratiquement identiques,
 des refus massifs de régularisation, c’est à dire des hommes, des femmes et des enfants présents parfois depuis de nombreuses années sur le sol français qui se retrouvent en situation irrégulière, alors même qu’ils y travaillent, y vont à l’école, y ont une vie familiale établie et une utilité sociale reconnue.
Ce seraient ainsi près de 600 dossiers en attente de régularisation à Lille (63 000 au niveau national).
 Ce sont aussi des pressions et des provocations à l’égard des « Sans Papiers », de leur Comité et de leurs soutiens autour desquels l’étau se resserre.

La C.A.A. comprend l’exaspération des « Sans Papiers » convoqués tous les deux mois – parfois depuis plusieurs années – devant la Commission Administrative départementale, sans que leur dossier soit traité et que leur situation s’améliore.

L’idée selon laquelle le « combat juridique » « permet tout juste de gagner un peu de temps » et que seules l’occupation et les grèves de la faim conduisent à des régularisations significatives – comme cela a été le cas à Lille en Juin 2000 (régularisation des 26 grévistes de la faim) et récemment à Rouen et à Paris (une centaine de régularisation suite à l’occupation de la mairie du 18e Arrondissement) – gagne du terrain parmi les « Sans Papiers » lillois…
La promesse d’un nouveau « local de lutte », arrachée en décembre 1999 à la Mairie de Lille, au Conseil Général et au Conseil Régional n’a pas été tenue, ce qui suscite inquiétude et colère. Pourtant, une possibilité réelle existe, à Fives. S’appuyant sur la caution de l’association « Immigration et Droit des Migrants », sur les engagements du MRAP, la Mairie de Lille pourrait, sans tarder, régler ce problème matériel et éviter un nouveau conflit ouvert, préjudiciable à tous…

La C.A. académique rappelle son exigence de :
 la régularisation des tous les « Sans Papiers » qui en ont fait la demande, avec attribution de la carte de 1O ans,
 l’arrêt des détentions, des expulsions et la fermeture des centres de rétention qualifiés par le « rapport Mermaz », lui-même, « d’horreurs de la République » ,
 l’abolition de la double peine,
 l’abrogation des lois Pasqua, Debré et Chevènement.