19 janvier 2025

Les personnels

Mobilisation pour les AESH : compte-rendu de l’audience du 16 janvier

La FSU (Snes, Snuipp) qui contrairement à d’autres organisations syndicales comme FO, l’UNSA ou Action et Démocratie, appelait (avec la CGT, SUD et le SNALC) à la grève et à la mobilisation pour les AESH, a été reçue en audience ce jeudi 16 janvier 2025 par le Secrétaire général adjoint de l’Académie de Lille, le conseiller technique ASH du rectorat et le SAGERE.. La FSU a eu l’occasion de dénoncer les conditions de travail des AESH qui se dégradent encore un peu plus depuis la rentrée de septembre 2024 et a dénoncé la maltraitance organisée par l’administration dans les PIAL.

Gestion des PIAL
Certains PIAL semblent avoir un fonctionnement propre. Ainsi les remontées de terrain mettent en lumière des pratiques plus maltraitantes les unes que les autres tant pour les personnels que pour les enfants accompagnés. Les exemples sont multiples et variées :
– « roulement » pour que tous les collègues bougent sur l’année scolaire ( dans certains PIAL les AESH bougent à chaque période),
– accompagnement bénévole (car en dehors des emplois du temps) des élèves notifiés sur les temps d’accueil et de récréation sous prétexte de sociabiliser l’enfant et sans que cela n’apparaisse dans le gevasco,
 non-respect des missions ( surveiller un brevet blanc,..)
– sorties scolaires qui débordent des emplois du temps des collègues sans aucune récupération possible,
– récupération d’absences sur des temps de permanence administrative pour effectuer du secrétariat, jury d’examens aux examens blancs….
La FSU a tenu à dénoncer vivement cette maltraitance organisée par l’administration.

Non remplacement
Alors qu’une brigade d’AESH était prévue à l’issue du CHSCT de 2022, sur le terrain cette dernière n’existe pas. La FSU a rappelé que les absences des AESH ne sont que trop peu remplacées.
Le SAGERE indique que les collègues qui seraient recruté-es pour ces remplacements ne peuvent être recruté-es qu’avec un contrat de trois ans, soit une période supérieure aux besoins ponctuels. Le SAGERE explique cependant que des AESH étaient recruté-es pour les remplacements (soit des contrats de 3 ans) sur des zones précises ( Lille, Roubaix et Tourcoing) où le turn-over des AESH est très important. Il indique également que les services académiques priorisent le remplacement en fonction de la situation du PIAL (exemple : nombre de nouvelles notifications).
Le SAGERE indique que les AESH peuvent prendre des suppléances, pour remplacer leurs collègues absent-es, avec des avenants de contrat. Le SAGERE admet que les collègues prennent difficilement ses suppléances. Effectivement, La FSU a dénoncé le non-remplacement des congés maternité par une vraie brigade de remplacement. Au mieux, on demande actuellement aux AESH du PIAL d’augmenter temporairement leur temps de travail pour compenser. La FSU est en désaccord avec cette manière de remplacer un congé pourtant prévisible.
La FSU a rappelé que ces suppléances pouvaient desservir les collègues en leur faisant perdre le bénéfice d’aides sociales.
Pour le SAGERE, il faut penser plus loin, notamment à la retraite qui ne prend pas en compte ses prestations sociales ! La FSU a répondu qu’au vu de la conjoncture actuelle, le plus important pour les collègues est de remplir leur réfrigérateur !

Pause méridienne
Alors que la loi n°2024-475 du 27 mai 2024 avait pour vocation d’éclaircir les missions des AESH et les modalités d’accompagnement des élèves en situation de handicap sur le temps de pause méridienne et que ces heures intégrées à leur temps de travail hebdomadaire, devaient permettre aux AESH d’accéder à une meilleure rémunération, la réalité de terrain est toute autre.
Dans le Pas-de-Calais par exemple, seulement 6 demandes ont été formulées par des familles. On est donc loin du compte !

L’accompagnement se fait la plupart du temps au détriment d’heures d’accompagnement en classe (et non via un avenant de travail), dégradant l’inclusion des élèves en situation de handicap et ne faisant pas évoluer la rémunération des AESH, voire la diminuant si l’élève accompagné est dans une autre école nécessitant un déplacement en voiture des collègues.
Les collègues sont donc contraint-es de faire appel la CDAS (Commission Départementale d’Action Sociale) pour obtenir des aides.
Dans le contexte économique dégradé actuel, la FSU a souhaité connaître les crédits des CDAS du Nord et du Pas-de-Calais. L’administration en prend note une réponse sera apportée plus tard.
Vademecum AESH de l’académie de Lille
Par ailleurs, une mise à jour du vademecum académique (obtenu par la FSU ) est prévue prochainement, la FSU a demandé qu’un groupe de travail avec les organisations syndicales représentatives soit mis en place au rectorat pour préparer cette mise à jour.
L’administration a accepté cette demande. Par ailleurs, un guide AED académique est prévu. Un groupe de travail académique est à venir. Ce guide est en attente de note DGRH.

Activités connexes
Certains PIAL exigent un décompte des heures connexes. D’autres considèrent que ces heures doivent être comptabilisées et servir de fourre tout par exemple sorties dont les heures dépassent de l’EDT des collègues (journée portes ouvertes...)
La FSU rappelle qu’il n’y a aucune remontée d’heures à effectuer dans le cadre des activités connexes.
Formation
La formation actuelle des AESH est à ce jour inadaptée et insuffisante. La FSU souhaite une formation continue pour les AESH qui réponde au spécificité des handicaps des enfants accompagnés.
Le rectorat nous a indiqué que la volonté était d’accompagner les collègues à l’entrée dans le métier et de développer les compétences pour accompagner les différents handicaps. L’administration nous indique que l’offre de formation s’est étoffée ces dernières années avec 10 formations possibles. Ces temps de formation étant prévu essentiellement les mercredi après-midi.
La FSU a fait remarquer à l’administration que la connaissance de ces formations était difficile pour les collègues. La FSU a interpellé l’administration sur le fait de placer ces temps de formation les mercredis après-midi. La profession étant essentiellement féminine (94% des AESH sont des femmes), il est difficile pour les collègues de se mobiliser le mercredi après-midi en ayant des enfants à charge. De plus, au vu de la faiblesse des salaires, beaucoup de collègues ont un second emploi, ce qui rend impossible leur participation à ces formations.
L’administration indique que les canaux de communication sont divers à destination des AESH : EAFC, établissements (pour le second degré), circonscriptions (pour le 1er degré), PIAL, éduline. Un site académique recensant les différentes formations est en cours d’élaboration.

Les REVENDICATIONS de la FSU
La FSU a rappelé les revendications qu’elle porte :
– Nous souhaitons la création d’un véritable statut de la Fonction publique d’État, de catégorie B, pour reconnaître le métier d’AESH/APSH.
– L’augmentation réelle et significative des rémunérations de toutes et tous sur toute la carrière, rémunération indiciaire et donc comptant pour leur retraite contrairement aux primes.
– La garantie de pouvoir travailler à temps complet sur la base d’un accompagnement élève à 24 heures sans ajout de nouvelles missions sur le temps périscolaire .
– L’abandon des PIAL, des PAS et de la politique de mutualisation des moyens.
– Des recrutements de personnels à hauteur des besoins.

La mobilisation ici :
https://www.youtube.com/watch?v=83iG8p_pyDQ