12 septembre 2021

Les établissements

« Plan local d’évaluation » : Plâtre sur une jambe de bois ou instrument de management ?

« Plan local d'évaluation » : Plâtre sur une jambe de bois ou (…)

Au lycée, JM Blanquer se sera évertué, en 4 ans, à dévaloriser totalement l’examen du bac, et à mettre sous pression continue les évaluateurs que nous sommes en permettant la remise en cause de toute note, en autorisant toutes les pressions de la hiérarchie, en abrogeant la frontière entre évaluation formative et certificative, en ne laissant plus le temps aux élèves et aux professeurs d’apprendre sans la pression de l’examen.

D’aucuns semblent découvrir les méfaits du contrôle continu qu’ils ont plébiscité dès son instauration par le MEN et imaginent toutes sortes de stratagèmes pour les pallier. Qu’il s’agisse des pressions à peine déguisées ou du plan local d’évaluation (voir article US page 4 https://www.snes.edu/publications/lus-n811-du-28-aout-2021/) imaginé par le ministre, dans tous les cas les collègues sont placés sous contrôle.

Harmoniser les évaluations est un objectif légitime lorsqu’il s’agit du baccalauréat et des épreuves terminales. Cependant, nous nous trouvons dans une impasse pédagogique lorsqu’il s’agit du contrôle continu : la confusion entre évaluations formative et certificative engendrée par le contrôle continu nous conduirait à standardiser une évaluation, qui par nature ne peut pas l’être puisqu’elle est pensée par les experts pédagogiques que nous sommes, au sein de nos classes, en fonction de nos progressions et de nos élèves, pour arriver à une évaluation finale, nationale... qui a disparu. L’objectif est donc sans doute davantage de nous contraindre à subir des décisions qui pèseront sur l’exercice de nos métiers afin de mieux nous piloter. Ce sera en outre un énième moyen pour les chefs d’établissement de « profiler » leur lycée dans une concurrence généralisée.

Mais ni le Conseil Pédagogique ni le CA n’ont autorité pour contraindre un.e enseignant.e à des pratiques pédagogiques ou d’évaluation, fussent-elles collectives, et le passage au contrôle continu pour les disciplines de tronc commun n’y change rien.
A ce titre, nous conseillons de faire en sorte :
 de peser collectivement pour que les chefs d’établissement n’imposent pas des conseils pédagogiques trop tôt dans l’année sur le Projet Local d’évaluation, et avant que les équipes n’aient eu le temps d’y réfléchir.
 que le plan rappelle : que le code de l’éducation, dans son article L912-1-1, garantit notre liberté pédagogique et que l’évaluation est l’apanage des professeurs et qu’elle ne peut être remise en cause par qui que ce soit. Les prescriptions sur le nombre de devoirs etc. ou leurs modalités sont à éviter. Tout doit être fait pour protéger les collègues des pressions d’où qu’elles viennent. Chacun.e peut veiller à ce que le plan ne déborde pas du cadre légal de notre statut (en participant en masse aux conseils pédagogiques), en y présentant notre vision de l’évaluation, et en refusant au CA toute tentative de contraindre les enseignant.e.s. N’hésitez pas à contacter le SNES-FSU de Lille si vous rencontrez des difficultés face à la hiérarchie !

Pour contrer toute tentative de mise sous contrôle, vous trouverez des conseils plus précis ici :
https://www.snes.edu/article/controle-continu-projet-evaluation-guide-syndical/

Vous pouvez lire également le compte-rendu du comité de suivi des examens du 16/09 au rectorat.
https://lille.snes.edu/Comite-de-suivi-des-examens-le-retour-et-le-compte-rendu.html

Une proposition de tract (modifiable et en version pdf ) à distribuer à vos collègues avant les demi-journées banalisées.