Une cinquantaine de personnes, AESH venu-es de Calais, Libercourt ou Lille, se sont rassemblé-es devant le rectorat de Lille ce mercredi 6 février dans le cadre de la journée nationale d’action en faveur des AESH, à l’appel d’une intersyndicale initiée par la FSU

Elles portaient les revendications suivantes :

une revalorisation immédiate des salaires ;
le versement de l’indemnité REP-REP+ pour les AESH exerçant en éducation prioritaire ;
la création d’un véritable statut pour les AESH ;
des emplois stables, pérennes et reconnus ;
la création du nombre d’emplois nécessaire pour couvrir tous les besoins ;
le droit de pouvoir travailler à temps complet ;
une formation professionnelle de qualité sur le temps de travail.
Une délégation a été reçue en audience. Compte-rendu

Lors de cette audience intersyndicale, où la FSU a rappelé ces revendications, le syndicat a obtenu l’élargissement sur d’autres thématiques (conditions de travail, affectations des AESH…) d’un prochain groupe de travail sur les AESH, initialement prévu sur la seule évaluation professionnelle. Lors de ce groupe de travail, la FSU sera vigilante au respect des droits des personnels.

Concernant les salaires, la FSU a interpelé le rectorat sur la revalorisation salariale des AESH.
En effet, bien qu’il ne soit pas prévu d’augmentation du traitement minimum dans la Fonction publique pour les AESH rémunérés par l’Éducation nationale, une indemnité différentielle est mise en œuvre depuis la paye de janvier 2019 et vise à rattraper le niveau du SMIC. C’est ce qui existe déjà pour les AED. Mais pour les agents rémunérés par les EPLE, l’indice majoré (IM) plancher de l’espace indiciaire est porté à 325 (au lieu de 320) à compter du 1er janvier 2019. Tous les contrats signés avant le 1er janvier 2019 sur la base d’un indice de rémunération inférieur à 325 doivent donc faire l’objet d’un avenant. Le rectorat s’est donc engagé à faire parvenir rapidement un avenant à tous les AESH concernés.
Cependant, pour la FSU, cette revalorisation pose problème. Même s’il n’y a pas d’écart de rémunération entre agents en CDD, cela va entraîner une injustice avec les agents en CDI actuellement rémunérés à l’indice de niveau 2 (325). Le passage en CDI doit nécessairement se traduire par le classement à l’indice supérieur à celui qui était détenu au titre du CDD précédent. Ce qu’a reconnu le rectorat. La FSU sera donc vigilante, les prochaines semaines, à ce que tous les AESH en CDI rémunérés à l’indice 325 voient leur indice de traitement (et par conséquent leur salaire) augmenter. Pour cela, la FSU a obtenu du rectorat l’inscription à l’ordre du jour du Comité Technique Académique (où siège la FSU) les modalités de rémunération, le réexamen triennal et l’évolution du salaire des AESH.

Au sujet des indemnités, la FSU a rappelé que la plupart des AESH de l’académie ne perçoivent toujours pas l’indemnité de résidence alors qu’ils y ont droit, au prétexte que la DSDEN du Nord et la DSDEN du Pas-de-Calais sont situées à Lille et Arras, exclues de la liste des communes ouvrant droit à cette indemnité. Il en va de même des indemnités REP et REP+ dont sont toujours exclu-es les AED et AESH. La FSU interpellera de nouveau l’administration si la situation ne se débloque pas rapidement.

La FSU a, à plusieurs reprises, dénoncé le manque d’informations adressées aux personnels.
En effet, combien d’AESH dans notre académie connaissent leurs droits ? Combien d’AESH par exemple dispose d’un NUMEN ou d’une messagerie académique ? Le rectorat estime pourtant avoir fait un effort de communication sur ces points. Cependant, le taux de participation catastrophique des AESH aux dernières élections professionnelles de décembre 2018 témoigne de ce défaut d’information : 5% seulement ! Contre environ 50% pour tous les autres agents de la Fonction publique...
Un vademecum, ou livret d’accueil, a donc été proposé pour rappeler aux personnels les missions et les droits des AESH. Pour la FSU, cet outil ne peut se faire qu’avec les personnels !

La FSU a également rappelé le manque criant de formation à destination des AESH, tant initiale que continue. Pourtant, la FSU avait déjà évoqué le sujet avec le rectorat lors d’une audience en 2016. Force est de constater que, 3 ans plus tard, très peu de formations sont proposées aux AESH dans le Plan Académique de Formation. Nous ne pouvons donc que dénoncer le manque de volonté de l’administration sur ce point !
Quant à la formation sur la pratique des trachéotomies, qui impose ensuite aux AESH de réaliser ce type d’acte médical auprès des élèves concernés, il a été mentionné la circulaire 2017 qui précise que les AESH ne sont pas autorisés à pratiquer des actes médicaux.

D’autres sujets ont également été évoqués, comme l’importance de proposer directement des contrats de 3 ans comme le prévoit la circulaire AESH de 2014, à la place des contrats d’un an actuellement (ce que réclame la FSU dans notre académie depuis plusieurs années) ou encore les PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement localisé) expérimenté dans toutes les académies depuis la rentrée 2018, mais pour lesquels le rectorat n’a pu nous donner aucune information sur leur implantation dans l’académie de Lille (ni sur leur nombre, ni sur leur localisation, ni sur leur fonctionnement !). Quant aux affectations (sujet qui sera abordé lors d’un prochain groupe de travail), il a été rappelé l’importance de prévenir les collègues suffisamment en avance des changements d’affectation, et obligatoirement par écrit.

Il a également été rappelé le niveau de qualification (niveau V) du DEAES beaucoup trop faible qui enferme définitivement les AESH dans la précarité, ce que dénonce la FSU depuis la création de ce diplôme. Beaucoup d’AESH ont en effet des diplômes supérieurs (Bac à Bac + 3). D’ailleurs les AED-AVS étaient recruté-es à niveau bac…