Depuis la rentrée, le secteur public, et l’Education nationale, sont la cible du gouvernement qui prétend imposer rapidement des réformes radicales dans un contexte économique de plus en plus difficile.
Il ne s’agit pas seulement de peser sur la Fonction publique pour limiter des déficits budgétaires conjoncturels, mais bien de mettre rapidement en œuvre des réformes libérales, réforme de l’Etat et remise en cause des acquis sociaux.
Dans notre secteur, cela se traduit par des réductions budgétaires, aggravées par le gel des crédits, qui expliquent largement les dotations insuffisantes , les suppressions de poste et la décision de supprimer les MI SE et les aides éducateurs.. S’y ajoutent les mesures de décentralisation qui au mépris des engagements, excluront de la FP des catégories entières, COPSY et TOSS (ouvriers, assistants sociaux et médecins scolaires).
Le désengagement de l’Etat vis à vis de la FP est net dans 3 domaines : salaires, retraites et décentralisation.
Le ministère de la FP vient d’annoncer le report des négociations salariales, alors que le pouvoir d’achat a diminué de 1 point l’an dernier. Il utilise cette question comme moyen de chantage dans les négociations sur les retraites.
Dans ce domaine, la campagne de désinformation se poursuit avec un sondage fort opportun qui laisse entendre que les fonctionnaires sont prêts à céder sur la question. Se profile pourtant un avenir sombre, où dans nos catégories, allongement de la vie activer et réduction de la pension iront de pair.
La décentralisation enfin, outre qu’elle répond en partie à la volonté de réduire le poids de la Fonction publique dans la perspective d’une Europe libérale, masque mal le désir des collectivités locales de mettre la main sur de nouveaux secteurs de compétence. C’est la porte ouverte aux privatisations, au creusement des inégalités entre les régions, au renforcement de l’injustice fiscale et au renoncement aux principes majeurs du service public. L’abandon progressif de l’examen national du bac par le biais des TPE et la mise en place d’une évaluation locale, y compris pour les sciences expérimentales, va dans le même sens et doit être fermement combattu.
La grève unitaire du 18 doit être un moment intense de la riposte. Il faut mettre en évidence la cohérence des politiques gouvernementales, et élargir notre plate forme ( budget, recrutement et précarité, MISE et carte scolaire, décentralisation) aux questions des retraites.
C’est cette volonté qui a amené la FSU à choisir la manifestation à Lille. Il nous faudra rassembler largement pour exprimer l’ensemble de ces revendications. Les S1 des établissements en lutte sont invités à faire des banderoles pour rendre plus visibles leurs revendications.
Sur les retraites, le Congrès estime qu’il est désormais urgent d’entrer dans la lutte sur des bases claires : retraite à taux plein – au moins 75% du dernier traitement brut pendant les 6 derniers mois – à 60 ans, après 37,5 annuités, et droits nouveaux.
Cette revendication vaut également pour le secteur privé : retrait des réformes Balladur. C’est à nous de défendre nos droits et nos conquêtes dans notre secteur et de contrer la propagande du gouvernement. Cela servira de point d’appui et d’encouragement pour l’ensemble des secteurs du monde salarié.
La lutte pour la revalorisation des salaires doit être étroitement associée à celle des retraites.
Les S1 doivent multiplier les réunions d’information et s’ils le souhaitent, y inviter des camarades des S2 et S3. Ils doivent également contribuer à diffuser les brochures FSU.
Le S3 poursuivra ses démarches pour participer à des débats avec les autres forces syndicales.
Le congrès demande au SNES et à la FSU de fixer rapidement un calendrier de l’action en recherchant l’unité la plus large. Il estime qu’il est désormais urgent d’appeler à la grève, et que le début avril est une date extrême qui devrait coïncider avec la journée envisagée par les confédérations sur les retraites. En tout état de cause, une grève d’une journée ne saurait être un aboutissement, et il faut immédiatement donner des perspectives claires de poursuites de l’action.
Le Congrès mandate le S3 pour déterminer le cas échéant les modalités d’une mobilisation forte et rapide.