Audience TZR : compte rendu du lundi 24 janvier 2010
L’intersyndicale a été reçue la veille du CTPA par Madame la Recteur, le secrétaire général M. Lussiana et le DRH M.Kakousky. Rappelons que c’est lors du CTPA que devait être acté ou non le projet de fusions.
La rectrice a présenté le projet de fusion comme la volonté d’obtenir un dispositif de remplacement plus efficace, tout en étant respectueux de l’intérêt des personnels. Si le % de remplacement dans l’académie de Lille est déjà parmi les meilleurs, cela n’est pas suffisant et « il est possible de faire encore mieux ». L’argument principal du rectorat, tout au long de l’audience, fut la comparaison avec les autres académies. L’académie de Lille est la 3e académie au classement de la taille des zones ; avec le projet elle passerait à la 6e place, ce qui reste, au vu de la taille de l’académie et selon le rectorat, largement honorable. Pour « les petites disciplines » Lille serait même en 2e place ! M.Lussiana a d’ailleurs ajouté que nous étions dans un dispositif dérogatoire par rapport aux attentes du Ministère, car la consigne était d’avoir des zones départementales, comme dans beaucoup d’autres académies. Nous avons défendu l’idée que cette idée de zone départementale n’avait pas de sens, étant donné la configuration du Nord et du Pas-de-Calais.
Autre argument : par le biais de la fusion des zones, le rectorat pourrait envoyer des suppléants plus loin et donc éviter l’embauche de contractuels, soit l’équivalent de 70 ETP. Mais pour « compenser » cette hausse des distances, le rectorat paierait les frais de déplacement pour les affectations à l’année, conformément au décret de 2006 et à la circulaire ministérielle de septembre. Rappelons que jusqu’ici, le rectorat a refusé de payer ces frais. Ce défraiement, légal, entraînerait, toujours selon le secrétaire général, une vigilance accrue des services d’affectations : étant donné le coût financier, le rectorat n’aurait pas intérêt à affecter les collègues loin de leur RAD, et n’importe comment.
Ces « bonnes intentions » ne nous ont pas rassurés. En effet, comme nous l’avons indiqué lors de l’audience, nous nous opposons à ce projet car il va augmenter les déplacements des collègues, pas seulement dans les « nouvelles » zones limitrophes prévues », mais aussi à l’intérieur des nouvelles zones. Ainsi, par exemple, si jusqu’ici le gestionnaire d’une discipline devait consulter la liste des TZR de la zone Lens avant de regarder les autres zones, il aura maintenant devant lui une liste de suppléants beaucoup plus longue. Là où Mme le Recteur voit « plus de souplesse », nous voyons plutôt une recrudescence des incohérences (du type affectation d’un TZR d’espagnol en zone limitrophe dans un établissement où un TZR en espagnol attend une suppléance….), outre la hausse des distances. Pour nous, la gestion sera forcément moins précise et va aggraver les conditions de travail des collègues TZR qui, pour la plupart, n’ont pas choisi de devenir suppléant. Les missions de TZR ne sont plus suffisamment attractives pour attirer les collègues et font figure de « galère obligatoire » de début de carrière et de plus en plus, de fin de carrière pour les ex-MCS. C’est cet aspect que nous avons mis en avant lors de l’audience. Quel message l’administration envoie-t-elle encore aux collègues, alors que le taux de remplacement est déjà élevé ? Il s’agit encore de reporter le manque de recrutement de personnels sur les TZR restants : que va apporter la fusion des zones aux 6 TZR d’arts plastiques de l’académie ?
La fusion va également fragiliser des collègues et ne leur permettra plus de connaître les équipes de travail des établissements d’un même bassin .
Lors du CTPA, nous avons apporté les 2200 signatures envoyées par l’ensemble des collègues de l’académie mais le projet a été acté (10 voix pour / 10 voix contre). La Recteur s’est engagée à faire un bilan de la fusion l’année prochaine, en observant le taux de remplacement, le nombre d’années passées en tant que TZR etc… Mais a-t-on déjà vu le ministère revoir une démarche expérimentée, que ce soit l’épreuve de l’histoire des arts, le livret de compétence ?