Le thème 1, thème « pédagogique », part du même constat que lors des congrès précédents : (SNES puis FSU en 2003) : celui de la nécessaire relance d’un système éducatif « en panne », à ceci près que les problématiques développées sont fortement aimantées par le projet de loi d’orientation, la politique de tri social et de renoncement qu’il induit.
Lors des commissions, est apparu l’impératif de re-situer ce thème dans un cadre plus général : celui des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédé ces 20 dernières années depuis l’amorce de démocratisation des enseignements du second degré mais aussi par rapport à la décentralisation, la réforme de l’Etat, aux attaques contre le système de protection sociale et en général au désengagement de l’Etat.
Cinq points sont successivement abordés : l’échec scolaire, la « culture commune » et le problème des contenus, la diversification des parcours de formation (collège et lycée), l’évaluation des élèves et du système éducatif.
Il semble que le congrès académique aura à se pencher de façon privilégiée sur les points suivants :
• Les situation d’échec ou de grande difficulté scolaire : les orientations avancées par la loi Fillon, à travers notamment le CIRE, privilégient un traitement individuel culpabilisant pour les élèves et les familles au détriment du traitement collectif. Qu’en est-il dès lors des politiques d’éducation prioritaire ?
• En ce qui concerne le temps de travail de l’élève, apparaît la nécessité de renforcer le temps de travail de l’élève par des dédoublements, des travaux en groupes, de l’aide au travail encadrée par des personnels qualifiés.
• L’architecture du collège et la nouvelle classe de troisième. Il sera essentiel de rappeler nos analyses et nos critiques du printemps 2004 sur la nouvelle grille et plus généralement sur le collège. Dans l’analyse du projet Fillon, rappelons au passage que le fait religieux fait partie des programmes d’histoire au collège depuis 1995. Il est donc inutile de renforcer encore cet enseignement.
• Au moment où le ministre semble avoir renoncé à la suppression de la seconde option de détermination en classe de seconde, il semble essentiel d’approfondir la réflexion sur ce niveau. Dans la même veine, par quel biais rééquilibrer le recrutement des séries générales (options) ? La série ES doit garder sa spécificité et ne pas tendre à se rapprocher de la STG.
• Quid de l’avenir de la voie technologique ? Le transformation de la série STT en STG est lourde de menaces pour la voie technologique dans son ensemble : non seulement, le ministère veut réduire le nombre de bacs mais le contenu des programmes risque de dénaturer la vocation « technologique » de ces formations. Le caractère de plus en plus généraliste des contenus risque d’éliminer nombre d’élèves de cette voie pour les orienter vers le LP voire l’apprentissage. Ce n’est pas aller dans le sens d’un accroissement des qualifications.
• Au regard de l’actualité récente qui valide l’analyse que le S3 avait produite en 2001 à propos de la mise en place des TPE, quelle position adopter sur ces « activités », qu’il s’agisse des TPE en lycée ou des IDD en collège ?
• Critique de la logique qui sous-tend la volonté ministérielle d’introduire les « groupes de compétences » en LV, prélude à l’extension à d’autres disciplines. Nous sommes opposés à l’instauration de tels dispositifs. Les expérimentations ont montré qu’ils accentuaient les inégalités. D’autre par, il y a le risque de voir s’installer une évaluation par compétence, en dehors du cadre du diplôme national et à terme à sa place. Les enjeux de ces projets pilotés par la volonté de faire des économies, sont donc considérables.
• Brevet des collèges et baccalauréat. Unanimité de la commission contre le projet de brevet à options. Quel sens pourrait revêtir l’organisation pédagogique lorsque tous les élèves passeront des épreuves différentes ? Il faut moins de contrôle en cours de formation et plus de contrôle final tout en gardant à l’esprit que le brevet termine un cycle et est en lien avec la seconde.
Pour le baccalauréat, certaines disciplines seront sacrifiées si elles ne sont prises qu’au second groupe, il faut refuser toute dérive vers un enseignement à la carte. Avant tout, il convient de redonner tout son sens au livret scolaire.
• Sur les évaluations nationales, nous disposons de mandats précis.
Les évaluations internationales visent quant à elles, à introduire la concurrence et la notion de compétitivité dans l’éducation nationale et ce au service d’une « rationalisation » accrue et d’un pilotage local des moyens.
• Enfin, le texte national reste muet quant à ce qui pourrait bien constituer le bras armé d’une politique niant toute liberté pédagogique : le conseil pédagogique que veut instituer la loi Fillon qui verrouille toute initiative des équipes au profit de personnes « qualifiées » nommées par le chef d’établissement...Il y a de ce point de vue à renforcer considérablement le pré-rapport et à établir le lien avec le thème 3 dans sa partie consacrée à l’autonomie des établissements.
• Nous sommes hostiles au développement de l’apprentissage, la formation initiale devant être assurée par l’Etat. La question de la « re-scolarisation » posée par les rapporteurs ne peut être que celle des apprentis laissés « sur le carreau ». Nous ne pouvons accepter que les personnels enseignants soient amenés à exercer en CFA au mépris des statuts, ce sont précisément les spécificités : 1er degré, 2d degré, LP, etc. que le ministère veut faire disparaître.
La liste ne saurait être à ce stade exhaustive mais sur ces sujets, le congrès académique aura à formuler des revendications précises dont l’objectif est la réussite de tous nos élèves.