23 janvier 2012

Carrière et mutations

Vérification des barèmes mouvement inter (2012)

DÉCLARATION GT BARÈMES INTER / SNES-FSU et SNESUP-FSU

LUNDI 23 JANVIER 2012

Le nombre de situations à examiner à l’inter est cette année encore en forte diminution (environ 600) : elles se résument essentiellement aux demandes des stagiaires, eux-mêmes de moins en moins nombreux. Et les premiers résultats au CAPES 2012 indiquent que cette crise de recrutement s’installe sur la durée. 92 admissibles au concours de lettres classiques pour 170 postes, alors que le manque de titulaires et même de non titulaires dans cette discipline est déjà inquiétant. 933 admissibles en lettres modernes pour 700 postes.
Parions qu’il en sera de même dans d’autres disciplines elles aussi déficientes.

Mais peut-on donner tort aux étudiants de se détourner de nos métiers quand tout est fait pour en dégrader les conditions d’exercice ? Et Mme le recteur aura beau insister sur la pseudo-revalorisation des nouveaux recrutés en nous expliquant, comme au CTA, qu’il s’agit d’une augmentation de 20 %, il faut se rappeler qu’ils ont dorénavant un bac + 5, que la revalorisation n’est que temporaire car dès le 6e échelon ils rejoignent l’ancienne grille indiciaire des bac + 3, et que la baisse du pouvoir d’achat depuis le début des années 80 a été évaluée à plus de 40 %.

Ces étudiants ont également eu connaissance des nouvelles et scandaleuses conditions d’entrée dans le métier, à temps plein, et s’accompagnant d’ une forte pression de leurs hiérarchies en lieu et place d’une véritable formation.
Allez-vous continuer à mettre les stagiaires sur des supports 18h, empêchant ainsi de nombreux collègues à faire valoir leur droit à mutation ? Nous demandons à ce que le gouvernement, et par voie de conséquence le rectorat, applique la décision du conseil d’état et remette les stagiaires sur des blocs de 6-8 heures, ce qui est déjà une situation en-dessous de nos revendications, puisque nous voudrions que les stagiaires ne soient pas utilisés comme moyen d’enseignement mais soient affectés sur le service de leur tuteur afin de faciliter leur entrée dans le métier.

L’on pourrait ajouter à ce sombre tableau toutes les dernières réformes qui ont pour effet de dénaturer nos enseignements, et donc de déstabiliser, démotiver les enseignants, alors qu’elles n’ont pour but que de supprimer des postes ; cela est d’autant plus incontestable cette année avec des effectifs de plusieurs centaines d’élèves en plus en collège et en lycée.

Pendant ce temps, le ministère poursuit son œuvre de destruction des statuts et de l’Education nationale, essayant au passage de transformer un échec cuisant en une annonce pompeuse sur le dispositif ECLAIR qui ne trompe personne : une soixantaine de postes sont restés vacants dans notre académie, près des 2/3, à l’instar de ce qui s’est passé ailleurs, et les faire passer au mouvement national, est une duperie pour les parents et les élèves, car chacun sait que s’il y a des candidats, il s’agira de personnels cherchant à entrer dans l’académie d’une façon détournée et en aucun cas volontaires pour ce type de postes.

Pour le SNES-FSU, il est impératif de mener une réflexion sur l’Education prioritaire qui passe obligatoirement par la baisse des effectifs et la possibilité de diminuer le temps devant les élèves pour l’ensemble des personnels de ces établissements, de stabiliser les équipes, tout en maintenant un enseignement exigeant.

Nous condamnons bien évidemment également le mode de recrutement par les chefs d’établissement, en contradiction totale avec les garanties législatives prévues en matière d’affectation par le statut général de la Fonction publique.
Ce mode de recrutement est par ailleurs source d’inégalités entre collègues, son opacité rendra contestables ceux qui auront été choisis ainsi.

Le service public d’Education doit rester un service public d’Etat, aux règles nationales, assurant l’égalité de traitement des élèves et des personnels sur l’ensemble du territoire. C’est pour cela que nous nous opposons aussi à une évaluation reposant sur le seul chef d’établissement qui transformerait les établissements en entreprises, avec des enseignants et des CPE soumis à la contractualisation, entérinant l’abandon du cadrage national, y compris en terme de contenus et d’exigences.

Le SNES, le SNEP et le SNUEP ont initié une grève et une manifestation nationales le mardi 31 janvier pour défendre un tout autre projet éducatif.