25 janvier 2008

Carrière et mutations

Avancement d’échelon des certifiés (25 janvier 2008)

DECLARATION SNES – FSU

CAPA AVANCEMENT D’ECHELON

25 JANVIER 2008

La CAPA d’avancement d’échelon des certifiés et des adjoints d’enseignement se déroule au lendemain d’une grève nationale unitaire dont les mots d’ordre portaient sur les questions des salaires et de l’emploi. La mobilisation de nos collègues a montré leur détermination : ils n’en resteront pas là si aucune avancée significative n’est donnée par le gouvernement.

La mise en place d’un service minimum dans le primaire (en réalité une garderie) a été un échec puisque seulement 80 communes de l’académie ont collaboré. Cela nous a permis d’apprendre que notre ministre pouvait assurer les communes d’un paiement pour leurs services dans les 35 jours. Nous ne saurions penser qu’il fera moins bien avec ses personnels, nous pouvons donc espérer dorénavant un paiement beaucoup plus rapide de ce qui nous est dû : indemnités bac, ISSR, passage d’échelon.
Par ailleurs, nous espérons que la prise de conscience des problèmes de remplacement s’étendra au-delà des seules périodes de grève : nos TZR sont régulièrement affectés hors zone, voire hors discipline, tous les remplacements ne sont pas assurés en temps normal. Il faut donc d’urgence augmenter le nombre de postes aux concours et réemployer les non-titulaires au chômage.

Répondre à nos revendications est une nécessité, pas simplement pour satisfaire un sursaut corporatiste, mais bien pour défendre l’avenir de la Fonction Publique et la qualité des services qu’elle dispense. Nous ne doutons pas qu’il s’agit là d’un souci partagé par nos ministres et le rectorat.

En 1946 le statut général de la Fonction Publique est créé, il établit les bases d’un fonctionnement qui existe toujours : ainsi, la rémunération d’entrée dans les corps est inférieure à ce à quoi les fonctionnaires pourraient prétendre ; en contrepartie, ils ont la garantie de voir leur rémunération progresser dans le cadre d’une carrière.
En 2007 - 2008, le gouvernement utilise ce principe de carrière pour ne pas revaloriser les fonctionnaires : l’avancement d’échelon d’une partie de la profession devient l’excuse pour ne pas effectuer le rattrapage d’un retard de plus de 20 % qui s’accumule depuis 25 ans, encore moins pour augmenter l’ensemble des personnels, ne serait ce que pour simplement suivre l’inflation. Comment cela peut-il se justifier ?

La revalorisation des fonctionnaires est pourtant une question cruciale : dans l’immédiat, d’abord, pour rétablir leur pouvoir d’achat qui s’effondre (un certifié actuellement au 11e échelon a à peine le pouvoir d’achat d’un certifié au 9e échelon d’il y a 25 ans).
C’est aussi une question centrale pour les années qui viennent : en 2010 – 2012, les baby boomers partiront en retraite, dans le public comme dans le privé. Comment espérer rendre la fonction publique attractive quand le salaire de départ d’un certifié correspond à 1.2 SMIC contre 2.1 SMIC au début des années 80 ? Quand le salaire de fin carrière culmine pour un certifié entre 2490 et 2960 euros avec la hors-classe, bien loin des 4100 ou 5000 euros que nous prêtent des ministres mal informés, dont nous attendons toujours des démentis aussi fracassants que leurs annonces initiales ?

Ce n’est pas à coups d’heures supplémentaires que l’attente salariale légitime des personnels sera satisfaite : l’exaspération est grande dans les salles des profs, devant la montée des effectifs, la diminution des horaires disciplinaires qui augmente le nombre de classes à la charge de chaque enseignant, la perspective d’avoir à exercer 41 ans ½ , les suppressions de postes, les compléments de service, le transfert de missions des COPsys, devant les provocations d’un ministre qui explique qu’il faut savoir travailler plus, autant qu’un proviseur, pour gagner plus, celles d’un président qui réfute la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat et réinvente l’histoire de France.
Xavier Darcos oublie aussi que toutes les catégories ne peuvent faire des heures supplémentaires rémunérées : les documentalistes, les CPE, les personnels à temps partiel en sont écartés, la décision ne revient donc pas au salarié. Mais même accessibles, ces heures sous-rémunérées viendraient aggraver la charge de travail de nos métiers qui n’ont pas connu de RTT et qui, au contraire, ont vu s’alourdir l’exigence de disponibilité de tous ceux qui l’exercent.

Ce n’est pas non plus en brandissant la carotte du « mérite » et de l’individualisation que l’on répondra au problème du pouvoir d’achat : ce mérite existe déjà de par l’avancement à 3 vitesses qui est une véritable sanction financière pour ceux qui passent à l’ancienneté en raison d’un retard d’inspection ou de disparités de notation entre disciplines. Il y a quelques années, ici même, lors d’une CAPA, on nous disait en reprenant les propos d’un ministre, que 98 % des enseignants sont méritants. Pourtant, les quotas sont impitoyables, 20 % d’entre eux passeront à l’ancienneté, certains seront même privés de la hors-classe si les barèmes d’attribution restent en l’état.
Cet avancement est également une fausse bonne solution pour motiver les enseignants, encore moins pour remédier aux difficultés que peuvent connaître certains d’entre eux dans l’exercice de leur métier.

Le SNES revendique de véritables négociations salariales permettant d’assurer le rattrapage de la valeur du point d’indice commun à tous les fonctionnaires. Dans l’immédiat, avec la FSU, nous demandons une augmentation de 6 % de la valeur du point d’indice.
Nous exigeons également de revenir à l’indexation de la valeur du point d’indice sur les prix et de reconstruire les solidarités entre actifs et retraités en rétablissant le lien entre pensions et traitements.

Concernant les AE, les conditions de reclassement du décret 89 sont déplorables et, pour ce décret, ainsi que celui de 1972, trop de collègues qui font acte de candidature sont victimes d’un avis défavorable. Cette situation ne peut perdurer et le ministère doit prendre une mesure d’intégration dans le corps des certifiés de tous les AE encore en activité, avec reconstitution de carrière et réparation des injustices pour les collègues certifiés intégrés par les décrets 89 et 93 avec des bénéfices immédiats pour les retraités.
Le maintien des décrets 89 et 72 ne peut suffire, c’est une mesure générale de justice que nous réclamons pour nos collègues.

Le SNES revendique également une remise à niveau et une revalorisation de nos métiers en facilitant l’entrée dans le métier par la généralisation de la prime de première affectation, en créant une prime de premier équipement.

La mesure essentielle consiste en la reconstruction de la grille indiciaire, à savoir une grille constituée de 11 échelons allant de l’indice 475 (1800 euros contre 1300 actuellement) à l’indice 783 (indice terminal de la hors-classe), nécessitant de revoir en conséquence l’ensemble de la carrière.
Enfin, pour le SNES, la carrière doit s’effectuer par un avancement unique au rythme le plus favorable afin de parcourir en vingt ans la carrière indiciaire.

BARRES AVANCEMENT ECHELON CERTIFIES ANNEE 2007 - 2008

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