Résultats à l’issue de la CAPA (commission académique paritaire administrative)
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Déclaration SNES-FSU et SNESUP-FSU
Nous venons de passer quelques journées difficiles comme citoyens et comme fonctionnaires de l’Éducation Nationale. Les médias ont d’ailleurs fait état de certaines difficultés à transmettre à nos élèves un message que l’on pouvait penser aller de soi. Nous apportons dans ce contexte tout notre soutien au professeur d’arts plastiques, objet d’une mesure disciplinaire et de suspension par le recteur de Strasbourg, sans égard aux procédures habituelles, pour avoir voulu faire réfléchir ses élèves sur les principes de tolérance et de laïcité conformément aux directives ministérielles.
Ces journées montrent à quel point l’Éducation Nationale doit être en capacité d’assumer les responsabilités qui sont les siennes en matière d’éducation à la citoyenneté, afin de faire partager et respecter les valeurs de tolérance, de respect de l’autre, de liberté, d’égalité des citoyens et de laïcité qui sont les fondements de l’école de la République. C’est d’autant plus nécessaire que le danger est grand de voir un climat raciste se développer sur fond d’amalgames et d’instrumentalisations diverses de l’émotion et de la colère suscitées par ce drame ; grand est également le danger de voir aussi des libertés fondamentales mises en cause.
Nous sommes, avec d’autres fonctionnaires, en première ligne. Il faut donc nous donner les moyens de pouvoir exercer les missions qui nous sont assignées et non un quelconque « Patriot Act », faute de quoi, d’autres s’empareront de ces missions pour les détourner à leurs fins.
Comment redonner priorité à l’Éducation ?
– en nous formant vraiment et pas en nous obligeant à valider un DU incompris donc inefficace,
– en recrutant davantage et en créant les postes nécessaires par transformation des heures supplémentaires,
– en restaurant notre image.
Ce qui sous-entend de rendre attractifs les métiers en augmentant les salaires, mais aussi en diminuant le nombre d’élèves par classe, en augmentant les horaires de cours (et pas celui des heures au contenu indéterminé pour ne pas dire inexistant ou indigent comme trop souvent en accompagnement éducatif), en tenant compte de nos demandes concernant les programmes, afin que nous puissions réellement prendre le temps avec les élèves qui nous sont confiés.
Cela a sans doute un coût, mais ce coût est d’abord un investissement que les événements récents nous font ressentir comme indispensables.
Ce 7 janvier de sinistre mémoire ne nous fait cependant pas oublier la victoire syndicale qui vient d’être obtenue et dont nous ne pouvons que nous féliciter, puisqu’elle pourra servir de point d’appui aux revendications de l’ensemble de nos professions : le syndicat des recteurs a en effet obtenu la revalorisation des 30 recteurs d’académie ; ce qui correspond, selon la ministre, à « la réparation d’une anomalie ».
Cette augmentation d’une prime de l’ordre de 68,5 % est un encouragement pour nos luttes à venir contre l’anomalie qui nous touche également, à savoir une dévalorisation de nos salaires commencée depuis plus de 20 ans, et, depuis 2010, une baisse de fait des salaires des fonctionnaires programmée jusqu’à au moins 2017 par le gel du point d’indice et l’augmentation des cotisations retraites bien qu’il n’y ait pas de caisse de retraite. Seulement, ce n’est pas une prime de performance que nous réclamons, mais le rattrapage salarial qui nous est dû depuis que nos salaires ont été désindexés de l’inflation et que nos qualifications et notre niveau de recrutement ont augmenté.
En conséquence, la question des salaires ainsi que les conditions de travail et l’emploi seront les mots d’ordre de la grève nationale lancée par la FSU pour le mardi 3 février.
Concernant l’ordre du jour, pour le SNES, le SNESUP et la FSU, nous rappelons notre revendication : supprimer l’avancement à 3 rythmes pour le remplacer par le même avancement pour tous, au même rythme, le plus favorable, dans le cadre d’une nouvelle grille de rémunération. Après tout, ceux qui nous notent n’avancent-ils pas à un rythme unique ? Sont-ils pour autant moins méritants ou moins performants ?
En parlant de nos notateurs, nous aimerions que leur soit rappelée leur obligation de neutralité : à plusieurs reprises, il nous a été rapporté qu’à l’issue d’inspections, des IPR expliquaient aux collègues qu’ils ne pouvaient pas leur donner de coup de pouce pour la hors-classe à cause du barème du SNES. Faut-il rappeler que la CAPA est consultative et que le barème retenu est celui du recteur, même si nos arguments ont contribué à le convaincre ? Faut-il rappeler que l’administration a voté comme toujours unanimement le tableau d’avancement l’an dernier mettant en place ce nouveau barème sans que l’on ait entendu de remarques ? Nous préférerions qu’il y ait un vrai débat en CAPA, ouvert et libre, plutôt que d’obliger l’administration à un vote bloqué, silencieux et de devoir ensuite faire état de dysfonctionnements inacceptables en dehors des CAPA.
Venons-en aux statistiques : 4255 collègues sont inscrits dans ce tableau d’avancement dont 1551 hommes (36,45 %) et 2704 femmes (63,55 %).
Les échelons 4 à 7 sont féminisés à plus de 68 %, ce qui n’est pas le cas pour les échelons supérieurs. Or, la féminisation de métiers est rarement un signe d’attractivité.
2131 certifiés vont être promus autrement qu’à l’ancienneté. Nous avons observé la répartition des promotions hommes / femmes et constaté que les femmes ne sont plus lésées, sauf ponctuellement (au 5e échelon au grand choix), elles sont même mieux promues que les hommes au choix.
Nous savons que le rectorat est très sensible à la parité et n’hésite pas à prendre des mesures en termes de barèmes pour rétablir les équilibres. Cependant, nous avons été très surpris en lisant la composition de cette CAPA. Il faudrait que la parité ne soit pas traitée uniquement en termes de correctifs a posteriori, mais que les femmes occupent les postes qu’elles méritent et qu’elles ne se contentent pas de préparer les dossiers qui sont ensuite présentés par les hommes dans les instances, comme ce fut le cas lors du dernier CTA. Côté administration, sur 19 titulaires, il y a 11 hommes et 8 femmes, alors que c’est l’inverse pour les suppléants. Si on regarde de plus près, le rectorat se contente de la stricte parité, 4 et 4, mais sur les titulaires 3 hommes et une femme. Côté IPR, vous êtes 18 dont … 4 femmes. Nous ne savons pas comment sont composées les listes, mais en voyant que sur les 12 représentants des chefs d’établissement, 11 sont des femmes, faut-il en déduire qu’ils, et surtout elles, sont appelé-e-s comme variables d’ajustement ?
Nous avons fait le même travail côté syndical, 18 femmes contre 20 hommes, dont 11 femmes pour le SNES et le SNESUP et, sur ces 11 femmes, 7 sont titulaires sur les 10 sièges donnés par les élections. Nous n’irons pas plus loin dans nos commentaires.
Pour terminer, nous nous demandons si la carte des établissements donnant droit à un avantage spécifique d’ancienneté va évoluer avec la nouvelle carte des REP + et nous souhaitons remercier les services de Mme Langlois pour nous avoir fourni dans les délais, et même un peu avant, les fichiers dont nous avions besoin, et pour s’être tenus à notre disposition pour répondre avec compétence et disponibilité.