Vous trouverez plus bas la partie 2d degré de la déclaration liminaire de la FSU
Quelques points sont à retenir, en particulier :
- Effectifs des collèges
– Ils ont été sous-estimés en 6e par de nombreux chefs d’établissement, conduisant à des création de divisions in extremis ... Alors que des mesures de cartes et des compléments de service ont été prononcés !
– L’Administration constate un « creux démographique » qui durera dans les écoles et les collèges : pour la FSU, ce creux sera mis en avant pour justifier toutes les suppressions de postes ... Y compris celles provoquée par les DGH réduites par la réforme du collège ! - Formation/formatage à la réforme
– Avec l’intersyndicale, nous avons dénoncé les pressions et les calendriers ubuesques de formatage hors temps de service. L’IA nous a dit désapprouver des plannings annoncés avant même que le Recteur ne se soit prononcé sur le sujet.
NOUS AVONS OBTENU QUE LES DIRECTIONS TROP ZELEES SOIENT CONTACTEES PAR LES SERVICES, et avons donné des noms d’établissements particulièrement pressurés : n’hésitez pas à nous communiquer les « plannings » de formation hors temps de service, nous interviendrons.
– Désaccord prévisible avec l’Administration qui prétend que les formations sont obligatoires, mais n’apporte aucun élément réglementaire pour appuyer son point de vue, alors la FSU en disposent. A noter : seule l’UNSA accepte le principe de la « formation », qui selon elle doit servir à « faire comprendre » la réforme ... Sans commentaire.
– les modalités de « formation » ne seront données par le Recteur qu’en CTA fin novembre. Mais il y a fort à parier qu’il laissera les chefs d’établissement gérer le calendrier : à nous de faire signer dans l’intervalle la lettre-pétition intersydicale - Réforme et conséquences sur les postes
– Nous avons insisté et obtenu de l’IA qu’ils reconnaisse que la totalité des sections blilangues sont supprimées en l’état en vertu de l’article 8 de l’arrêté du 19/05/2015, qui n’autorisent que le maintien des bilangues de continuité. Il a reconnu que l’application de l’arrêté entraînerait une "catastrophe" pour les postes d’allemand notamment ... Les promesses de maintien, encouragée par l’UNSA et la CFDT ne sont bien que des leurres destinés à faire accepter une réforme qui ne peut pas être indolore.
En ce qui concerne les collèges, les documents préparatoires sont complets et nous sont parvenus, comme pour le 1er degré, bien plus tôt qu’habituellement : ceci est appréciable, et nous remercions les services.
Pour autant, nous aurions souhaité pouvoir faire un bilan de rentrée dans les collèges et Segpa bien plus tôt également, avec un CTSD dédié au second degré, afin de ne pas aboutir à un ordre du jour si chargé.
Il est vrai qu’un CTSD 2d degré, même convoqué fin août, aurait été inopérant car tardif, pour se prononcer sur les ajustements de DGH opérés à la fin de l’année scolaire … Des ajustements qui témoignent selon la FSU de prévisions minorées en 6e dans 14 collèges, qui ont provoqué MCS et CSD dans un certain nombre de cas. Sans que l’instance locale soit reconvoquée sur les structures, en dépit des textes !
Nous le disons souvent : l’autonomie des établissements ne peut se confondre avec celle du chef d’établissement.
Malheureusement, c’est bien cette conception qui a présidé à l’élaboration de la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016, comme nous le dénoncions dès le mois de mars dans cette instance : l’un des objectif est de donner des marges de gestion des DGH aux chefs d’établissements afin de limiter autant que faire se peut la dépense publique affectée à l’offre d’enseignement.
C’est tout le sens des horaires annexés à l’arrêté du 19 mai 2015 qui consacrent :
– une désorganisation des enseignements au préjudice des élèves : un volume horaire d’enseignements obligatoires diminué de 5,5 heures sur l’ensemble de la scolarité au collège ; un volume horaire modulable à l’intérieur du cycle 4, pour adapter les supports aux moyens disponibles.
– Une décoloration disciplinaire des moyens à grande échelle au moyen de la
suppression d’enseignements, de la suppression d’enseignements facultatifs, y compris dans l’éducation prioritaire où ils contribuent pourtant à maintenir une certaine mixité sociale : 37% des sections bilangues, et 30% des sections euros concernent les REP/REP+. Le financement des EPI et de l’AP au détriment des enseignements disciplinaires participe de cette volonté de flexibiliser les supports, en encourageant la polyvalence par les contenus enseignés : 13,5 d’horaires disciplinaires garantis sont ainsi retirés aux élèves de la 6e à la 3e.
Cette déréglementation, que l’on appelle « autonomie », s’accompagne cyniquement d’un renvoi au local –assumé- de la gestion de la pénurie sous couvert de « responsabilisation » et de « liberté des équipes », dans le monde merveilleux du travail entre pairs où chacun/chacune pourrait puiser dans une « dotation à disposition » qui comblerait les attentes des unes et des autres.
Las, nos collègues réalisent au moment où nous parlons le vrai visage de la réforme, pressés qu’ils sont localement de produire des contenus tels des exécutants, de formuler des demandes de moyens en groupes et en enseignements de compléments.
Sommés en réalité de faire allégeance à des textes réglementaires qu’ils refusent dans leur immense majorité, puisqu’on ne prépare pas une rentrée sans connaître la DGH … Tout ceci afin de valider par avance des choix qui ne pourront être que douloureux en janvier. La FSU les soutient dans leur refus et, vous devez le constater, est sollicitée partout sur le terrain. La colère ne retombe pas, et ne fait que gagner en intensité.
Non moins cyniquement, on annonce une réforme de la carte scolaire qui n’en est pas une, pour faire oublier que la nouvelle organisation des enseignements ne peut qu’encourager le développement des inégalités entre élèves, et entre collèges. En toute cohérence il faut le reconnaître, Madame la Ministre a évoqué la possibilité de donner aux « établissements privés la possibilité de se développer, d’ouvrir davantage de classes ».
Parce qu’elle est attachée à ce qu’il n’y ait qu’une seule Ecole, celle de la République, la FSU dénonce une rentrée 2015 faite de choix budgétaires ancrés dans une politique d’austérité dégradant chaque jour la qualité des services publics rendus aux usagers, renforçant les inégalités sociales et territoriales et aggravant la perte du pouvoir d’achat des personnels.
Elle mettra tout en œuvre pour améliorer les conditions de travail, de formation et de
rémunérations des enseignants. Elle soutiendra les personnels, à chaque étape, toute au long de l’année scolaire, dans leur lutte contre cette réforme du collège, qui ne peut se faire sans eux.
L’Ecole mérite mieux que l’austérité
L’Ecole mérite qu’on lui consacre les moyens nécessaires.