Le rectorat de Lille anticiperait-il une victoire du Front National ?


Comment expliquer sinon que la « période de réserve électorale » conduise à faire preuve de frilosité et d’ingérence pédagogiques en amenant le recteur à refuser l’intervention de la CIMADE dans un lycée de l’académie ?

Pour le SNES-FSU, il n’y a aucune ambiguïté quant aux valeurs portées et défendues par le recteur de l’académie de Lille et ses représentants, et c’est justement car nous portons et défendons ces mêmes valeurs que la mesure prise sur une question essentiellement de forme (absence d’agrément) est incompréhensible

Certes, la CIMADE n’est pas agréée par l’EN, mais elle l’est par au moins un autre ministère, celui de la Jeunesse et des Sports.

Certes, la Cimade est une association militante, mais ses participations régulières dans les établissements scolaires n’ont jusqu’ici jamais posé problème, elles ont même été saluées pour leur qualité et leur intérêt, sans que cela pose le moindre problème de la part des élèves, des parents ou encore des équipes pédagogiques du public comme du privé qui y ont recours dans le cadre de programmes de lettres, d’histoire-géographie, d’EMC, de langues, etc … traitant largement des problématiques liées aux politiques migratoires dont la CIMADE s’occupe depuis les années 1930.

En refusant d’accorder son autorisation, le recteur de l’académie de Lille donne un signe négatif aux personnels de l’académie qui ont pour mission de développer l’esprit critique de leurs élèves, de les aider à se construire en tant que citoyens. C’est aussi un signe de défiance envers les projets pédagogiques qui sont portés par nos collègues. C’est enfin une erreur manifeste d’appréciation : un enseignement « aseptisé » n’est en rien un rempart contre les idées extrêmes, bien au contraire !

Le SNES-FSU prend d’ores et déjà l’attache des organisations syndicales et des associations qui partagent les mêmes valeurs et les mêmes ambitions pour les élèves.