PIX, c’est quoi ?
Le B2i a été supprimé et a été remplacé, depuis la rentrée 2019, par le CRCN (Cadre de Référence des Compétences Numériques), qui ne peut être validé que par le plate-forme PIX (Groupement d’Intérêt Public regroupant Ministère de l’éducation nationale, Ministère de l’enseignement supérieur, Université de Strasbourg, Cned, Cnam, Université Ouverte des Humanités ).
C’est au détour d’une simple phrase passée relativement inaperçue dans la circulaire de rentrée 2020, que le Ministère a décidé qu’il y avait urgence à généraliser un dispositif largement inconnu des praticiens de terrain. Ainsi, malgré une crise sanitaire qui impacte le fonctionnement des établissements et les apprentissages avec les élèves depuis un an et demi, le ministère a décidé de lancer ce dispositif avec un minimum d’informations - et beaucoup d’injonctions - les collègues devraient s’exécuter, au garde-à-vous comme s’ils n’avaient que cela à faire.
La plate-forme PIX doit permettre aux élèves de développer et tester leurs compétences numériques afin de les valoriser avec une certification officielle :
– 5 domaines de compétences (16 compétences) travaillés à partir de la classe de 5e
– Les élèves travaillent en autonomie ou à partir de parcours d’exercices préparés par des enseignants (les exercices sont définis par la plate-forme PIX, ils ne peuvent être créés ou modifiés par les enseignants)
– Un niveau pour chaque compétence (actuellement 6 niveaux disponibles)
– Une certification officielle en fin d’année de 3e et en terminale.
Si l’outil parait assez bien conçu avec une interface intuitive et simple d’utilisation pour les élèves. Il représente un énième dispositif sans moyens (horaire dédié, formation) pour être mis en œuvre dans les établissements et peut devenir très chronophage au regard des nombreux documents d’accompagnement qui pleuvent sur les sites institutionnels. PIX risque, de plus, d’accroitre les inégalités entre les élèves : entre ceux qui ont le matériel et le soutien à la maison et ceux qui rencontrent déjà de multiples difficultés.
La question se pose à nouveau du développement d’un dispositif qui a vocation à accompagner chaque individu tout au long de sa vie et à être inscrit au registre des compétences professionnelles (donc qui sera potentiellement exigible pour un emploi), sans être en rien rattaché à un quelconque diplôme, ni réelle obligation de financer le surcroît de formation qu’il demande : une manière de renvoyer, une fois de plus, chaque individu à lui-même, et d’en faire « un acteur de sa propre réussite », au risque d’en supporter seul les échecs... C’est la même logique, que dénonce le SNES-FSU, qui conduit aux certifications (payantes) en langues vivantes, ou ailleurs, et qui finissent par dévaloriser les diplômes eux-mêmes en entretenant une forme de concurrence avec eux.
PIX, quelles sont nos obligations ?
Le numérique ne se résume pas à PIX : on ne fait pas du PIX pour faire du PIX !
Le BO précise :
– La formation aux compétences numériques et l’évaluation de ces compétences se déroulent dans les enseignements prévus par les programmes et conformément aux dispositions de l’article D. 121-1 du Code de l’éducation relatif au cadre de référence des compétences numériques.
– Une certification du niveau de maîtrise des compétences numériques est délivrée à tous les élèves en fin de cycle 4 des collèges et en fin de cycle terminal des lycées. Pour les élèves des classes de troisième et des classes de terminale de lycée, ainsi que pour les étudiants des formations dispensées en lycée, le chef d’établissement organise la passation de cette certification sur la plateforme en ligne prévue par l’arrêté du 30-8-2019 susvisé. Le livret scolaire de l’élève porte la mention de la certification obtenue.
C’est la certification qui est obligatoire pour le brevet ou le bac, le niveau obtenu ne bloque pas l’obtention du diplôme. Cette certification rend donc obligatoire, pour l’établissement, la création des comptes élèves et le passage, chaque année, du parcours de rentrée par les élèves à partir de la classe de 5e. La création des comptes, l’organisation des parcours de rentrée et de la certification relèvent du chef d’établissement. Entre les parcours de rentrée et la certification, rien ne peut être imposé aux enseignants.
Voir également sur le site national du Snes-FSU :https://www.snes.edu/article/ecole-numerique-un-pix-de-trop/