Le CDEN s’est tenu mardi 2 février à Arras.
La déclaration liminaire de la FSU (intégrant les positions SNES) est retranscrite plus bas.
A noter dans les échanges quelques point saillants :
– L’Unsa Education, fidèle soutien à la réforme du collège, a défendu la formation/formatage à la réforme, même si elle "fatigue" et se révèle parfois de qualité "inégale" (sic). Alors que la FSU mettait en cause une "formation bidon" et d’une affligeante vacuité, suscitant la vive réaction du Dasen62, l’Unsa volait au secours de l’Administration en évoquant, lors des réunions imposées, des "comportements inacceptables" de la part d’enseignants, "fonctionnaires" tenus à "l’exemplarité" ... La masse des collègues en butte à des plans de formation chronophages, vides et injonctifs appréciera la leçon de morale de la fédération Unsa où le poids des chefs d’établissement est bien plus important que celui des enseignants ...
– La question de l’enseignement privé
La dénonciation de la concurrence du privé fait consensus dans les organisations syndicales, et même à la FCPE62 qui, pourtant acquise à la réforme, constate de nombreuses remontées de parents inquiets de la suppression des bilangues.
Pour l’Unsa, cette concurrence du privé n’est pas favorisée par la réforme du collège ...
Le Dasen62 a du reconnaître que l’Etat était impuissant face à la mise en oeuvre d’activités éducatives (ateliers langues) hors contrat.
– La question des langues vivantes
La FSU a dénoncé les attaques contre les disciplines, l’absence de continuité pédagogique et la souffrance des profs de LV ... Quand l’Unsa qualifie "d’ambitieuse" la réforme en ce qui concerne les langues vivantes.
– La question des Segpa
Une nouvelle circulaire régit le fonctionnement des Segpa, et aligne les grilles horaires sur celle du collège, dans le cadre de la réforme. Arguant de cette circulaire, le rectorat a réduit les moyens de chaque Segpa, et les a transférés dans la DGH du collège, encourageant ainsi les chefs d’établissement à mixer les élèves du collège et de la Segpa dans les classes et les groupes, sous prétexte d’inclusion, mais aux détriment des élèves qui relèvent de cette structure.
Si chaque organisation dénonce les retraits de moyens qui affectent les segpa, l’Unsa se distingue par sa défense des compléments de service de PLC en Segpa, et par son refus de voir que la réforme du collège incite au démantèlement de la structure au nom de "l’inclusion". La FSU a défendu l’efficacité des segpa actuelles, et demande que les élèves "inclus" soient également comptés dans les effectifs du collège : refus du DASEN62 pour des raisons de moyens.
– DGH 2016 : la FSU a voté contre, l’unsa est la seule organisation syndicale à s’être abstenue ...
DECLARATION FSU 62 (SNES-SNUIPP-SNEP)
Ce CDEN se réunit une semaine après la 5e journée nationale de mobilisation contre la réforme du collège qui a été un franc succès en termes de grévistes et de manifestations. Ce rejet de la réforme et des plans de formation-formatage est aussi devenu , après des mois d’autisme et de mépris, celui d’un ministère qui refuse non seulement de recevoir les représentants de l’intersyndicale nationale, mais fait preuve d’un degré d’incompétence rarement atteint. La FSU -avec l’intersyndicale -n’en restera pas là : de nouvelles mobilisations sont en préparation parce que les personnels n’acceptent pas et n’accepteront pas une réforme qui accroît les inégalités-entre établissements, entre académies...- qui favorise l’enseignement privé et enfin qui, en réduisant les heures d’enseignement, s’attaque aux disciplines et fait exploser le cadre national de l’Education au nom de l’autonomie, favorisant l’échec et le décrochage des élèves les moins favorisés.
Pour la FSU, cela est inacceptable.
Les artifices utilisés pour tenter de calmer l’opposition dans les établissements n’y changent rien. En effet, la réforme du collège n’est pas source de moyens supplémentaires. Si la dotation globale des collèges et segpa est stable dans un contexte global de baisse démographique, la part « d’autonomie » en augmentation est financée par la suppression de 70 postes de remplacement au niveau académique, par la baisse des moyens réglementaires et par la suppression des dispositifs académiques. Dans le Pas-de-Calais, 66% des sections bilangues disparaissent ainsi que 100% des sections euro et des DP3, pourtant peu suspectes d’élitisme. Enfin, les SEGPA sont amputées de 727H, c’est-à-dire 40 ETP directement mobilisés pour donner l’impression d’une rentrée indolore dans le cadre de la réforme, avec l’argument de l’alignement de la nouvelle grille horaire, calquée sur celle des collèges. Les SEGPA aussi paient le prix fort de la réforme, et l’inclusion généralisée n’est plus que la façade pédagogique du croisement des structures SEGPA et collège que les chefs d’établissements seront bien souvent obligés d’opérer, faute de moyens. Là encore, ce sont des centaines d’élèves que l’institution a résolument décidé d’abandonner. La FSU dénonce les baisses drastiques dont elles font l’objet. Après les fermetures de SEGPA complètes, qui obligent les élèves des secteurs concernés à faire davantage de trajets alors même qu’ils sont plus fragiles ; les réductions progressives créant des double niveaux imposés aux enseignants et aux élèves avec toutes les difficultés pour faire bénéficier des cycles différents de l’ensemble des enseignements ; après l’expérimentation des 6è dites inclusives dont nous continuons de réclamer l’abandon, nous voilà maintenant à une baisse d’ampleur de la dotation des SEGPA qu’elles soient ou non en Education Prioritaire. Il est inacceptable de prendre à ceux qui en ont le plus besoin, des moyens qui permettent pourtant de réduire la grande difficulté scolaire. Nous serons extrêmement vigilants à ce que la nouvelle circulaire, en vigueur à la rentrée prochaine, ne soit pas sur-interprétée et occasionne la mise en place de 6e inclusives déguisées.
Enfin, les CP et CA en cours dans les collèges du Pas-de-Calais confirment ce que nous disons depuis plusieurs mois. La réforme crée de nouvelles inégalités de par le principe d’autonomie et le volume des dotations complémentaires : de nombreux chefs d’établissements rétablissent en effet, sous des appellations variées et en toute opacité, les dispositifs supprimés. En langue 2 , et contrairement à vos prévisions, nombreux sont les chefs d’établissements qui préfèrent ne pas ouvrir un groupe de grands débutants en 5è en allemand notamment et noyer les débutants potentiels avec des élèves déjà aguerris. Et ne parlons pas des 4es qui ne sont pas ré-ouvertes non plus. Tout cela dégrade non seulement l’offre de formation mais va contribuer à créer des situations ubuesques : postes d’allemand supprimés, compléments de service en nombre ...mais professeurs d’espagnol en nombre insuffisant avec le risque de LV2 non assurées à la rentrée 2016. Où est le progrès ? Cela n’est pas sans conséquence sur les conditions et le climat de travail dans les établissements. Cela ne sera pas sans conséquence sur les choix des familles qui se laisseront séduire de plus en plus par des établissements privés dont le rappel à ses obligations contractuelles par le Recteur est ignoré.
L’arrêté du 19 mai 2015 et ses annexes, comme nous le disons depuis le début, ne prévoit pas une nouvelle organisation des enseignements, il organise leur fragmentation.
La dotation collège 2016 crée un miroir aux alouettes mais passé celui-ci, elle confirme nos analyses : la réforme supprime des heures d’enseignements et des horaires réglementaires. Elle met les établissements sous perfusion d’une marge qui pourra disparaître d’une année sur l’autre provoquant de nombreuses suppressions de postes et nuisant une nouvelle fois à la qualité de l’enseignement de l’Ecole publique.
Dans le 1er degré, même si nous actons des avancées dans la dotation (+ 89 postes), cela reste très insuffisant au regard des besoins sur le terrain. En effet, après plusieurs années de coupes sombres sous la précédente mandature, la priorité au primaire, pourtant décrétée par le gouvernement actuel, peine à devenir réalité.
Nous sommes, certes, satisfaits du développement du dispositif « plus de maîtres que de classes » et de la baisse des seuils d’ouverture même si nous déplorons que ceux-ci ne concernent que l’éducation prioritaire.
Nous sommes satisfaits aussi de mesures telles que la création d’ULIS, l’implantation de psychologues scolaires, la création
Cependant, dans notre département, les moins de 3ans ne sont pas comptabilisés partout où les parents souhaitent inscrire leurs enfants, les RASED ne sont toujours pas rétablis complètement, il n’y aura aucune création de poste d’enseignant référent à la rentrée prochaine alors que les dossiers se multiplient, les moyens sont insuffisants pour améliorer de façon significative le remplacement et la formation. Les directions de petites écoles sont particulièrement mises à mal (pas d’aide administrative, peu de décharge…). Enfin, la ruralité n’est pas prise en compte.
La loi de Refondation ne suffira pas à changer l’école. Cela se joue surtout dans les moyens donnés aux enseignants pour sa mise en œuvre dans les écoles, au bénéfice de la réussite des élèves. C’est bien là que le bât blesse.
D’ailleurs, on se demande bien où les 60 000 postes promis sont passés ?
Au collège, le mépris des professionnels et de leur expertise doit cesser
Il reste donc du chemin à parcourir pour obtenir une réelle amélioration des conditions de travail des enseignants et du service d’éducation…Pour la FSU, il est urgent de passer à la vitesse supérieure à ce sujet.
Pour la FSU, il faut moins de communication et davantage de concrétisation pour une réelle transformation de l’école, avec les enseignants, au service de la réussite de tous les élèves.
Enfin, nous voudrions porter votre attention sur la situation des enfants réfugiés, en âge d’être scolarisés et qui, pourtant, n’ont pas la chance de recevoir un enseignement comme tous les autres enfants de leur âge, en France. Nous ne pouvons accepter que cette situation soit laissée aux seules « bonnes volontés ».